A vous de prendre de lire : vous êtes prêts à copier vos photos sur un autre support mais pas à les enregistrer sous un autre format dans le cas hypothètique qu'un nouveau format ne sache pas lire l'ancien. Comme je l'ais dit plus haut ca ne se fera pas du jour au lendemain.
La copie sur un support physique n'a rien à voir avec le fait que les spécifications des formats RAW soient non documentées. Le problème n'est pas de sauvegarder les images en format Tiff (ou jpeg ce qui est moins bien), mais de sauvegarder
toutes les informations acquises sur l'image à la prise de vue et ce de matière libre et pérenne.
1)
libre : signifie qu'il est possible d'avoir accès à toute l'information contenue dans le fichier et ce sans contrainte imposée par le constructeur (achat excusif de tel ou tel logiciel et possibilité à d'autres éditeurs de faire d'autres logiciels exploitant toutes les données du fichier image). Hors seul le fichier RAW contient toutes les informations sur l'image, pas le Tiff (et encore moins le jpeg).
2)
pérenne : pour que les informations d'un fichier RAW soient toujours lisibles il ne faut pas que leur codage soit tenu secret. C'est la seule garantie de pérennité. Le format RAW doit donc être documenté. C'est à la même conclusion que sont arrivées les instances européennes et celles du gouvernement français en décidant la migration de ses postes sous la suite libre OpenOffice et son format de fichier OpenDocument.
Par conséquent, enregistrer toutes les informations sur l'image de manière pérenne, signifie enregistrer un
format RAW documenté et non de codage tenu secret par le constructeur.
De plus le cas n'est pas hypothétique, il suffit de se retourner pour voir que les formats propriétaires sont par essence même condamnés à l'obsolescence (des exemples ont déjà été donnés par d'autres intervenants de ce fil). Un autre exemple : il a été inconcevable de ne pas connaitre les spécifications RAW des images que nous envoient les satellites, vu les coûts engendrés, pourquoi aurions-nous bridé les images satellites ? Il est possible de faire de même en photo numérique générale, domaine encore jeune par rapport à l'imagerie satellite : donner les spécifications des formats RAW pour assurer la pérennité et la libre concurrence dans le développement des négatifs. Une remarque supplémentaire, il peut sembler un peu rapide de qualifier de mur, une position adoptée par les responsables de l'interopérabilité au niveau gouvernementale ainsi que par l'ensemble des scientifiques de la planète (LViatour en a déjà parlé d'ailleurs). C'est tout de même grâce à ces derniers (physiciens du solide, opticiens, électroniciens, informaticiens, ...) que l'image numérique a pu se développer ...
De grands noms de la photo ont fait un premier pas très important dans cette direction en adoptant le format DNG (ce n'est pas encore l'idéal mais c'est déjà un progrès considérable). Ces constructeurs ne sont pas des inconnus et sont appréciés pour la qualité de leur matériel et l'estime dont ils font preuve vis-à-vis des travaux des photographes : Leica et Hasselblad.
Ces constructeurs ne sont pas du genre à prendre leurs clients en otage en codant leurs négatifs dans un format non accessible librement. En ce qui concerne la libération du format RAW ou l'adoption d'un format ouvert comme le DNG, si d'autres constructeurs comme Leica, Hasselblad, Ricoh ou Samsung l'ont fait (et Sony s'y intéresse de très près maintenant, n'oubliez pas que l'objectif de Sony est de devenir le numéro 1 de la photographie numérique), pourquoi Nikon, qui techniquement n'est pas un constructeur ridicule, ne pourrait pas non plus faire ce pas ?