Je ne suis pas un pro du labo mais une victime de la confusion qui règne chez Kodak et peux donc, au risque de me répéter, témoigner de mes mésaventures et de mes modestes connaissances en la matière

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Tout d'abord, attention à l'adresse française ! À moins que Kodak ait fait un pas "en arrière" (ce qui m'étonnerait), depuis des années déjà, il n'y a plus d'adresse postale française. Cela constitue pour nous (et nous sommes quasiment le seul pays d'Europe occidentale où les choses soient ainsi) un lourd handicap, nous obligeant à envoyer en Suisse d'emblée (assez cher à la Poste). De surcroît, on ne peut même plus déposer le Kodachrome chez le photographe et commerçant local, ce qui, autrefois, nous faisait économiser tous frais d'envoi.
En Allemagne, un sachet Kodachrome coûte exactement le même prix qu'une lettre de moins de 20g, et les boîtes à lettres ont des fentes suffisamment grandes pour y insérer un tel sachet, même en laissant la bobine dans sa boîte plastique. En France, il faut aller au bureau de Poste !
Mais il y a plus dingue encore : en Espagne (et c'est théoriquement un bon plan pour moi, puisque j'habite pas loin de la frontière, les "Correos" sont pas chers, et il y a bel et bien une adresse espagnole), Kodak a déménagé aussi (c'est un peu un fléau en ce moment, qui s'ajoute à la fermeture de labos, dont il ne persiste que trois gérés par Kodak dans le monde entier : un en Suisse, avec des adresses d'envoi dans presque tous les pays, exceptée la France, et deux au Japon). En Allemagne aussi, il y a eu un déménagement. Avec demande de réexpédition. Ce que Kodak semble avoir "oublié" pour Valencia. Avec le résultat suivant : le premier film m'est revenu au bout de trois mois, le deuxième au bout de dix ! Heureusement, du moins, j'ai tout récupéré. Mais ce n'est tout de même pas sérieux ! Le film n'était même pas périmé.
"Moralité" : bien se renseigner sur l'adresse actuelle — ou bien accepter de payer le prix fort d'un envoi en Suisse par la Poste en France. Je pense que l'adresse "case postale" à Lausanne reste valable tant que ce labo ne passe pas à la trappe lui aussi (on déménage tout de même plus difficilement un vrai labo qu'une boîte aux lettres

). Une possible solution pour atténuer les frais : accumuler plusieurs Kodachrome et envoyer un véritable petit paquet (en mettant les bobines dans les sachets tout de même, bien sûr). En tout cas, mon expérience ubuesque espagnole m'a prouvé qu'on ne saurait jamais être trop prudent et qu'il est toujours utile, voire indispensable, de garder le petit coupon du sachet avec le n° de référence — c'est très probablement grâce à cela qu'on a retrouvé mes pelloches chez Kodak Espagne, la dame avec qui j'ai échangé de nombreux e-mail s'étant d'ailleurs montrée très coopératrice et sympa ainsi qu'efficace.
Mais tant qu'il y a encore des Kodachrome (et par rapport à l'avenir de ce film, les fermetures des labos — la dernière était il y a quelque temps en Australie — sont sans doute mauvais signe), on peut se demander pourquoi Kodak ne fait pas la même chose que dans son pays d'origine, les USA : là-bas, les films sont désormais vendus sans développement (et donc sans ce fameux sachet), mais plusieurs labos indépendants ont acquis l'autorisation et le matériel pour développer du K-13. Cela semble fonctionner et à des prix acceptables.
En attendant donc, depuis la France et n'habitant pas une région frontalière, ne reste que, si l'on veut être prudent, qu'accepter la réalité et envoyer directement à Lausanne au prix fort. Et si l'on habite près d'une frontière (en Espagne, Italie, Allemagne, Belgique, je crois même au Luxembourg, et en Suisse, là c'est évident, Kodak a bel et bien des adresses), bien se renseigner sur l'état actuel des choses. Sans vouloir trop m'avancer, je suppose que sur un Kodachrome dont la date limite est de 2007 minimum, il y a des chances que les adresses figurant sur les sachets soient encore valables. Sinon, j'espère, le site Web Kodak devrait fournir des informations actuelles et fiables. Il faut toujours espérer

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