Bonjour
Dit un peu vite, en matière de respect du droit à l'image, tu es dans la m…
Pour Churchill, "En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En U.R.S.S., tout est interdit, même ce qui est permis".
Tant que tu restes en France, ça devrait donc le faire…
Plus sérieusement, si les personnes photographiées ont vu que tu les photographiais et ne se sont pas opposé à la prise de vue, tu as déjà un point pour toi (dans le cas contraire, prends de suite un avocat spécialisé).
Les questions qui se posent ensuite est de savoir comment sont les personnes que tu as photographiées et comment tu vas exploiter les images :
- le problème est différent si les personnes se montrent (spectacle, défilé, marchand derrière un étal, personne au travail…) ou si ont peut considérer qu'elles sont dans un cadre privé (personne qui fait ses courses, devant chez elle…) ou dans un cadre public (dans la rue…)
- quel est l'âge des personnes au moment de la prise de vue et quel est leur âge aujourd'hui ? (un point d'attention tout particulier doit être apporté aux mineurs au moment de la prise de vue)
- les images valorisent-elles les personnes photographiées ? et leur exploitation le fait-elle aussi ? (voir le fil
http://forum.nikonpassion.com/index.php?topic=22337.msg829798#msg829798) (une attention toute particulière doit être apportée à la légende…)
- la communication des images va-t'elle se faire sur le web (site perso de droit français ? flickr ? facebook ? instragram ou autre ?) (sur le web, il est facile de supprimer une image… sur un site perso, bon courage sur facebook) (c'est facile dans ce cas de mettre en ligne et de corriger le tir au cas où), une exposition ou un bouquin (la suppression d'une image implique le retrait de l'ouvrage, des coûts directs et indirects (réimpression…))
Si les personnes ont été photographiées dans un cadre public ou si elles se montraient, que tu étais sur la voie publique et que tu ne te cachais pas, si on ne peut te reprocher de dévaloriser d'une manière ou d'une autre les personnes que tu as photographié et si tu te donnes la possibilité de retirer immédiatement l'image de la personne photographiée si elle (ou un de ses ayant droit) le demande, tu ne risque pas grand chose. Si tu n'est pas dans ce cas de figure, à toi d'estimer si le jeu en vaut la chandelle.
La meilleure solution et de loin est de demander l'autorsation avant prise de vue (et autorisation de diffusion qui précise la diffusion). Le pis-aller est de demander l'autorisation aussitôt après la prise de vue (j'ai vu il y a longtemps faire les équipes de Lafesse / TF1 : un cadreur, un assistant, Lafesse qui faisait ses bétises… et deux "secrétaires" avec les documents qui vont bien pour collecter les autorisations des personnes piégées et il fallait que Lafesse attende ses "secrétaites") et la version dégradée du pis-aller serait que tu donnes à la personne photographiée un accès privé à l'image et qu'elle t'autorise, après avoir vu l'image, à la diffuser (il doit être possible de faire des choses sur le net assez facilement), ton "travail" se limitant à laisser une carte de visite avec le lien sur ton site.
Ayant eu l'occasion de photographier à proximité de quelqu'un qui fonctionnait comme toi (photographie à l'affut), j'ai été surpris par le nombre de réactions négatives qu'il générait.
Je préfère avoir une complicité minimale avec le sujet : en arrivant sur le lieu de ma captation d'images, je m'installe, je me montre et fini par me fondre dans le décor (c'est bien plus facile en numérique où il est possible de faire des photos "à blanc" sans que ça coûte). Ma "victime" ne peut donc m'ignorer et accepte assez facilement de se retrouver dans le champ de mon viseur (je n'ai jamais eu de refus).
Pour la diffusion des mes images, j'ai opté pour un accès limité (une sélection sur le net mais pas d'images en libre accès : mot de passe systématique…)
Quand à Doisneau et HCB, ils n'hésitaient pas à faire de la mise en scène (refaire faire une scène que l'on vient de voir, c'est déjà faire de la mise en scène), Ronis, je ne sais pas… et les 3 prenaient le temps de discuter avec les personnes qu'ils photographiaient.
C'était aussi une autre époque : il était jusqu'à la fin des années 70 valorisant de se faire photographier et encore plus que la photo soit publiée. Les pratiques des paparazzis, des tabloïds (comme ont dit Outre-manche) et une jurisprudence qui a tourné au délire au début des années 2000 ont fait que les plaintes se sont multipliées. Depuis, on est revenu un peu plus les pieds sur terre…
A+
Laurent Galmiche