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[bozart] Rencontres d'Arles
« le: 05 Juil, 2013, 23:53:39 pm »
Quelqu'un s'est-il rendu au festival international de photo à Arles cette semaine ?
Je viens d'y passer quelques jours et ça pourrait être intéressant de confronter quelques avis et découvertes, au cas où.
« Modifié: 06 Juil, 2013, 12:17:16 pm par bozart »
Qui pense peu se trompe beaucoup (Léonard de Vinci)

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Hors ligne Pierre

[bozart] Festival international de photographie à Arles
« Réponse #1 le: 06 Juil, 2013, 09:02:33 am »
Tu peux renommer le titre de ton post pour qu'il soit plus accrocheur "Rencontres d'Arles"

Perso, je n'y suis pas encore allé, mais c'est un projet....
Nikon FM2 - F6 // Nikkor AI-S 28mm f/2,8 - AF-D 180 mm f/2,8 IF-ED - Zeiss Makro-Planar T 50mm f/2 ZF
Leica M6 - M10 - M10M - SL2-S // Voigtlander 15mm f/4,5 - Zeiss 25mm f/2,8 - Leica 35mm f/2 - Zeiss 50mm f/1,5  - Leica 90mm f/2,8

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #2 le: 06 Juil, 2013, 12:17:44 pm »
Oui, merci, je modifie en conséquence.
Qui pense peu se trompe beaucoup (Léonard de Vinci)

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #3 le: 22 Sep, 2013, 00:27:02 am »
J'étais à Arles lundi, j'ai particulièrement apprécié Jean-Louis Courtinat, Antoine Gonin, Gilbert Garcin, Martin Becka, Wolfgang Tillmans, l'expo SFR jeunes talents, Gordon Parks, Alessandro Imbriaco, les photos de la planète mars de la NASA choisies par Xavier Barral, John Davies, Laurent Bon, Arnold Rafael Minkkinen, Erik Kessels 24 HRS of Photos, l'expo Keep your eye on the Wall, l'expo des clics et des classes, Hiroshi Sugimoto - révolution.

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #4 le: 22 Sep, 2013, 11:29:11 am »
C'est aujourd'hui le dernier jour, en automne les feuilles tombent des arbres et les photos tombent des cimaises...

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #5 le: 23 Sep, 2013, 00:15:30 am »
Là tout de suite, je n'ai pas sous les yeux la liste de ceux qui m'ont le plus intéressée (mais je sais qu'il y a aussi Sugimoto, Garcin, Minkkinen... entre autres)

Mon sentiment premier (deux premiers jours sur les quatre du séjour) a été assez déprimant, quand j'ai ingurgité une quantité astronomique de clichés très très noirs, ne montrant que la douleur, la misère, les travers les plus sordides du genre humain.... Du sexe, du sang, des larmes, des horreurs, je n'en pouvais plus.
Les jeunes étudiants que nous avions emmenés s'orientaient parfois sur des expos plus "naîves" et m'ont dit "mais on n'a pas arrêté de nous faire bosser sur des sujets difficiles à l'école, maintenant, on en a marre alors on choisit les expos qui nous prennent pas la tête !"

Ensuite, heureusement, ça s'est arrangé, et j'ai vu (surtout dans les expos aux ateliers) des photos vraiment éblouissantes de créativité, de beauté, d'invention.

Forcément, sur quelques jours, c'est très intense et on finit par saturer et ne plus pouvoir se concentrer.
Je vais prochainement refaire le point sur ce séjour, j'en aurai besoin pour mon boulot, et je donnerai des avis beaucoup plus concrets.
Qui pense peu se trompe beaucoup (Léonard de Vinci)

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #6 le: 23 Sep, 2013, 10:25:02 am »
La photographie rend la diversité du doux comme du dur, du beau comme du laid, du triste comme du gai, des émotions, des pulsions et des ressentis humains accessible à tous. Elle permet de découvrir ce qu'on ne connait pas.

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #7 le: 24 Oct, 2013, 03:30:39 am »
Je comprends très bien l'émotion de tes deux premiers jours.
J'ai débranché ma télé et l'ai physiquement mis a la poubelle (les encombrants) il y a 25 ans !!!!
Jamais regardée depuis. Même constat.
L'horreur, le sordide, les guerres, la misère, le sexe torturé, la violence.... j'ai décidé que ce n'était plus pour moi !!! aussi bien en matière de littérature, de photographie, de sculpture, de peinture, d'information, de cinema...etc...etc..
Quelle overdose !!!  :( :)
Je sais que ça existe et ça me suffit !!! :)
C'est sympa de voir de jolies choses...... des choses agréables a regarder... non ?  :)
Marc.

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #8 le: 27 Oct, 2013, 17:20:12 pm »
Je comprends très bien l'émotion de tes deux premiers jours.
J'ai débranché ma télé et l'ai physiquement mis a la poubelle (les encombrants) il y a 25 ans !!!!
Jamais regardée depuis. Même constat.
L'horreur, le sordide, les guerres, la misère, le sexe torturé, la violence.... j'ai décidé que ce n'était plus pour moi !!! aussi bien en matière de littérature, de photographie, de sculpture, de peinture, d'information, de cinema...etc...etc..
Quelle overdose !!!  :( :)
Je sais que ça existe et ça me suffit !!! :)
C'est sympa de voir de jolies choses...... des choses agréables a regarder... non ?  :)
Marc.



http://www.youtube.com/watch?v=lI6gbU5lo94

http://www.youtube.com/watch?v=Xjv57gSE5gQ

http://www.youtube.com/watch?v=FUb9Pg7KmEM

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #9 le: 27 Oct, 2013, 17:22:18 pm »
Et sinon, qui d'autre a été en Arles?

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #10 le: 01 Nov, 2013, 19:08:01 pm »
@CharlesG :
J'ai activé tes liens ci-dessus : postés sans commentaires, ils passent pour du cynisme pur et dur !

Je partage l'avis de Marcc : j'ai bazardé la télé et les horreurs qui intoxiquaient ma vie.
Casimir, l'île aux enfants, les bisounours et compagnie, ce n'était pas ma tasse de thé non plus, loin de là. Je suis branchée littérature et arts depuis mon plus jeune âge avec des goûts éclectiques n'incluant ni la niaiserie, le gnangnan ou la facilité. Côté musique, très hard rock, ce qui est loin du club Dorothée.
J'ai mal au coeur quand un papillon s'écrase en été sur mon pare-brise....et je suis pourtant tout l'inverse de quelqu'un qu'on définirait comme "fleur bleue".

Le sensationnel, le trash, font recette, ça a toujours été. Ensuite on peut ou non supporter tout ça : moi je ne peux plus.
Après une adolescence normale durant laquelle j'ai appris des tas de choses sur le monde et surtout des choses négatives (je me souviens que Bruno Masure, présentateur du JT, avait quitté l'émission pour créer un journal orienté sur des nouvelles positives, c'est dire dans quelle tendance étaient et sont les média....), j'ai eu un déclic lors d'une n-ième visite à la citadelle de Besançon, dans les salles réservées aux photos des camps de concentration. Ce jour-là, j'ai craqué.
Et pourtant ce n'était pas nouveau pour moi, mais c'était l'overdose et le rejet.
L'horreur et la connerie, j'en peux plus en fait.
Question de sensibilité sans doute.

Je trouve dommage que ta réaction soit celle-ci, avec ces liens qui sous-entendent qu'on est forcément "cul-cul" quand on ne supporte pas -ou plus- le côté atroce, déprimant, de l'humanité.

Qui pense peu se trompe beaucoup (Léonard de Vinci)

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #11 le: 03 Nov, 2013, 15:50:30 pm »
@CharlesG :
J'ai activé tes liens ci-dessus : postés sans commentaires, ils passent pour du cynisme pur et dur !

Je partage l'avis de Marcc : j'ai bazardé la télé et les horreurs qui intoxiquaient ma vie.
Casimir, l'île aux enfants, les bisounours et compagnie, ce n'était pas ma tasse de thé non plus, loin de là. Je suis branchée littérature et arts depuis mon plus jeune âge avec des goûts éclectiques n'incluant ni la niaiserie, le gnangnan ou la facilité. Côté musique, très hard rock, ce qui est loin du club Dorothée.
J'ai mal au coeur quand un papillon s'écrase en été sur mon pare-brise....et je suis pourtant tout l'inverse de quelqu'un qu'on définirait comme "fleur bleue".

Le sensationnel, le trash, font recette, ça a toujours été. Ensuite on peut ou non supporter tout ça : moi je ne peux plus.
Après une adolescence normale durant laquelle j'ai appris des tas de choses sur le monde et surtout des choses négatives (je me souviens que Bruno Masure, présentateur du JT, avait quitté l'émission pour créer un journal orienté sur des nouvelles positives, c'est dire dans quelle tendance étaient et sont les média....), j'ai eu un déclic lors d'une n-ième visite à la citadelle de Besançon, dans les salles réservées aux photos des camps de concentration. Ce jour-là, j'ai craqué.
Et pourtant ce n'était pas nouveau pour moi, mais c'était l'overdose et le rejet.
L'horreur et la connerie, j'en peux plus en fait.
Question de sensibilité sans doute.

Je trouve dommage que ta réaction soit celle-ci, avec ces liens qui sous-entendent qu'on est forcément "cul-cul" quand on ne supporte pas -ou plus- le côté atroce, déprimant, de l'humanité.


J'en conviens, les liens que j'ai postés sans commentaire peuvent passer pour du cynisme pur et dur.
Je comprends les choix de chacun et je comprends que pour de multiples et diverses raisons personnelles l'on puisse décider de ne pas s'exposer à des images ou des sujets qui nous choquent.
Il ne s'en trouve pas moins qu'il s'agit d'un choix radical. Aussi radical que les sujets et images qui choquent ou dérangent.
Le beau, le doux, la création qui porte au rêve, à la contemplation et au plaisir, au calme et à la quiétude sont une part conséquente de l'art, et tout cela a sa place, montrer que le beau existe et nous entoure est très important, participe à donner un élan positif.
Je suis bien d'accord et conscient de la tendance généralisée à diffuser des informations traitant de sujets durs, choquants, violents, et que l'abondance de ces messages entraine une surexposition. C'est le tribut de notre évolution technologique dans la communication, et de l'hyper médiatisation.
Néanmoins (et je cite les termes de Marcc), l'horreur, le sordide, les guerres, la misère, le sexe torturé, la violence existent bel et bien. Ils sont une composante de notre réalité, à mon sens le rejet, bien qu'encore une fois je le comprenne à titre individuel, est à mon sens une forme de déni, violent et dangereux lui aussi, je le sais parce que cela m'arrive aussi de ne pas vouloir voir, et quand j'y repense je me fais honte. Dangereux parce que c'est grâce à l'art et aux médias que l'on prend conscience de ce que subissent les victimes de ces horreurs, que des actions s'engagent pour tenter d'améliorer les choses, de nombreux journalistes risquent et perdent leur vie pour collaborer à ces entreprises, de nombreuses personnes partout dans le monde se confrontent à l'horreur sous toutes ses formes pour tenter de faire évoluer positivement les choses, que saurions-nous et qu'adviendrait-il du sort des victimes si tout le monde décidait de "ne pas vouloir voir ça"? Pour moi ne pas vouloir voir est une forme de violence, d'où ma réaction abrupte d'une bien relative violence et un peu cynique je l'avoue avec mes liens postés sans commentaire.
Je comprends bien ce que tu as pu ressentir en visitant les salles du musée de la résistance et de la déportation de la citadelle de Besançon que je connais, je veux juste mettre en face une réalité: mon épouse m'a raconté que certains de ses élèves, en lycée, et il ne s'agit pas d'un lycée en zone défavorisée bien au contraire, certains élèves donc n'étaient même pas au courant que la France avait été en guerre avec l'Allemagne, ils n'en avaient jamais entendu parler. Il s'agit certes là d'un exemple isolé qui ne traduit pas une méconnaissance générale, mais c'est un signe qui je crois ne doit pas être pris à la légère.
Je ne vais pas m'étendre, je voulais juste dire que montrer les horreurs a une finalité positive, que c'est là ce qui importe à mon sens, le catastrophisme à sensation est un travers et une dérive certes malsaine de notre monde surmédiatisé d'aujourd'hui mais il ne faut pas laisser ce travers étouffer la réalité de ce que beaucoup veulent dénoncer, montrer, combattre. Et c'est aussi entre-autres le rôle des arts. Parce que la principale arme contre les totalitarismes, les tortionnaires, les barbares de tous ordres, c'est de les mettre sous le feu des projecteurs pour ne pas les laisser agir commodément à leurs funestes desseins et torturer dans l'ombre.

PS:  A chacun ses goûts et ses dégoûts, à chacun ses contradictions, ses paradoxes, et ses priorités. Par exemple je comprends que tu puisses avoir mal au cœur quand un papillon s'écrase sur ton pare-brise, toujours est-il que sachant qu'inévitablement cela va se produire tu choisis ta priorité et utilises ta voiture. Si l'on considère ton acte de près certains pourront dire que c'est illogique et parfaitement horrible car tu pouvais éviter ce carnage et qu'en pleine connaissance de cause et par pur égoïsme tu t'en es rendue responsable, d'autres ne s'y attarderont pas considérant l'évènement d'une banalité totalement insignifiante, d'autres choisiront de ne pas regarder cet horrible spectacle et d'éviter le sujet. Du point de vue d'un papillon c'est révoltant et déprimant. Mais comme à notre connaissance les papillons n'ont pas de conscience, et que quand bien même ils en auraient une il leur serait bien difficile de se faire entendre de nous, et que d'autre part bien que l'on puisse trouver cela écœurant l'on n'en cesse pas pour autant d'utiliser nos voitures, ils continueront à s'écraser par millions sur nos pare-brises. Pour ma part je trouve normal de ne pas considérer le malheur des papillons qui s'écrasent sur les pare-brises sur la même échelle que celle des horreurs que certains humains infligent à d'autres, alors je trouve acceptable de ne pas s'étendre sur l'hécatombe des insectes écrasés sur les automobiles.

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #12 le: 03 Nov, 2013, 16:29:27 pm »
Ouf, j'aime mieux quand tu commentes ! je suis d'accord avec toi sur quasiment tout d'ailleurs, comme quoi au final c'est utile de s'expliquer... Sur ton seul post précédent, on pouvait imaginer n'importe quelle autre prise de position par rapport à la violence ou au malheur.
Qui pense peu se trompe beaucoup (Léonard de Vinci)

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #13 le: 12 Nov, 2013, 21:13:56 pm »
La question qui reste en suspens, quand on explore l'histoire de l'art et les moyens utilisés par les artistes pour porter à la connaissance du public des situations inacceptables, injustes, dramatiques, est de savoir si oui ou non cela a eu un vrai impact pour faire CHANGER les choses.

Sergio Larrain, photographe chilien issu de la grande bourgeoisie, mis à l'honneur aux rencontres d'Arles, a utilisé son appareil avec sensibilité et intelligence pour du reportage. Son travail pour Magnum ne l'a semble-t-il pas convaincu de l'efficacité attendue...puisqu'il a décidé de se retirer du monde, écoeuré par l'incapacité du monde de la communication à aider l'humanité à prendre conscience des calamités dont elle est victime. il a dénoncé en vain la misère des enfants abandonnés : sans parvenir à faire cesser ce fléau.

Le photographe s'est replié sur lui-même pour assurer sa propre survie, pour ne pas céder à la souffrance éprouvée par des constats d'échec....
Est-ce du pessimisme, ou du réalisme ??

Les artistes dadaïstes et surréalistes de l'entre-deux guerres avaient ce rêve utopique : faire cesser les carnages, dénoncer l'absurdité... Et alors ? Alors une deuxième guerre mondiale.
Ceux qui sont sensibles à tout cela n'ont guère besoin qu'on cherche à les convaincre, ni qu'on leur montre les horreurs. Ceux qui y sont insensibles et tirent les ficelles de manière cupide pour asseoir leur richesse et leur pouvoir sur la misère des autres ne seront pas détournés, hélas, de leur dessein par un reportage, un tableau, un texte.
Si seulement c'était aussi simple que ça, pour que les consciences s'éveillent, pour que la connerie s'arrête !....
« Modifié: 12 Nov, 2013, 23:52:24 pm par bozart »
Qui pense peu se trompe beaucoup (Léonard de Vinci)

[bozart] Rencontres d'Arles
« Réponse #14 le: 14 Nov, 2013, 22:17:18 pm »
Si un artiste quel qu'il soit a fait prendre conscience ne serais-ce qu'à une seule personne, a nourri l'éveil et la réflexion d'un seul enfant (adulte en devenir), il a selon moi réussi quelque-chose d'important déjà.
La loi du silence est la pire chose qui soit pour ceux qui subissent l'oppression.
Je conçois très bien le découragement de certains car la tâche est immense pour un seul homme, et l'objectif bien loin, mais pour nos enfants il faut continuer à écrire, photographier, filmer contre l'oubli.
Et oui montrer et dire a un impact, sinon nous connaîtrions encore l'inquisition en europe, le commerce triangulaire, la ségrégation aux états-unis, les enfants au travail ici en France dans les mines de charbon ou à ramoner les cheminées, il n'y aurait déjà plus de tigres, de lions, de panthères, de léopards, depuis longtemps les derniers seraient transformés en manteaux, les mutilations sexuelles rituelles des femmes, les exécutions capitales au garrot en Espagne, la guillottine en France, la pendaison en Angleterre, la lapidation des femmes adultères qui est en voie de commencer à disparaître...
Il est impossible de faire une liste exhaustive mais je suis intimement convaincu que tout ce qui peut permettre à une conscience de s'éveiller, aussi minime que cela soit, peut avoir une influence importante et participe au bien commun.


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