Beaucoup de choses inexactes dans ce qui a été écrit précédemment :
- les viseurs sont conçus pour une distance de visée apparente comprise en 90 cm et 1,50 m (et jamais l'infini)... Ce qui permet à l'immense majorité des utilisateurs de voir à peu près net avec comme sans lunettes.
- les reflex fabriqués aujourd'hui disposent presque tous d'un réglage dioptrique qui permet d'ajuster précisement le viseur à sa vue (d'autant plus important que les boitiers sont équipés de verre de visée très lumineux et, par conséquence, pas terribles pour faire la mise au point sur dépoli, l'oeil accrochant facilement l'image aérienne nette produite par l'objectif, qu'elle soit au niveau du dépoli ou non)
- le plus génant, quand on vise avec des lunettes, est que l'oeil est très en retrait de l'occulaire ce qui interdit de voir la totalité de ce qu'il y a dans le viseur (image et informations). Depuis que les viseur HP se sont généralisés, c'est bien plus simple pour les porteurs de lunettes (et les motards...)
- il est indispensable de régler le viseur à sa vue, que l'on porte ou non des lunettes : il n'y a pas deux personnes qui ont la même vue (et l'oeil droit n'a pas la même vue que l'oeil gauche). La meilleure méthode consiste à retirer l'objectif et viser une surface lumineuse (attention aux poussières qui pourraient rentrer dans le boitier - on peut aussi, mais c'est moins bien, viser à l'infini en faisant manuellement la mise au point à la distance minimale) ; viser normalement en gardant les deux yeux ouverts (très important) et régler le correcteur dioptrique pour avoir le dépoli (et ce qu'il y a dessus) net.
En pratique, viser avec ou sans lunettes est avant tout une préférence personnelle : les lunettes ne sont pas ce qu'il y a de plus pratique pour regarder dans le viseur mais on s'y fait (tout comme on se fait à viser avec l'oeil gauche. Perso, c'est oeil gauche et lunettes...) et on voit pareil des deux yeux. Sans lunettes, on ne voit net que dans le viseur de l'appareil photot et il faut gérer l'avec et le sans lunettes (c'est pas forcément plus simple).
Ni vu ni connu, on finit par s'habituer aux lunettes et le pire, quand on les enlève, c'est l'estimation des distances... (+1 pour viser avec les lunettes)
Pour revenir sur ce qu'à écrit Eric :
- pour les astigmates : hors des lunette, point de salut
- pour les myopes et les hypermétrope : c'est une question de goût... Les seconds sont un peu avantagés sur les premiers : ils ont une bonne vision de loin et ne sont donc pas dans le brouillard quand ils décollent l'oeil du viseur s'ils ont pris l'option sans lunettes.
- c'est un peu plus compliqué pour les presbytes (et la maladie des bras trop courts commence vers les 45 ans et touche tout le monde...) : suivant la correction (ou plutôt les corrections (de près, de loin et prismatique*), il peut être difficile de trouver le bon endroit pour viser avec des verres progressifs (et surtout voir net de manière constante).
Deux points importants qui n'ont pas été abordés quand on parle de viser avec des lunettes (fruit de l'expérience personnelle et de discussion avec d'autres photographes à la vue basse) :
- la qualité des verre : les verres progressifs les meilleurs marché (=ceux qui ont la technologie la plus ancienne) ne sont pas ce qui se fait de mieux quand on veut viser avec des lunettes (il est quand même plus facile de gérer une paire de lunettes que deux)
- la mode est encore (mais de moins en moins) aux petites montures... qui dit petite monture dit trait sombre au bord du champ de vision net (et ça peut devenir vraiment très très pénible). Avec les lunettes sans montures (ou les lunettes avec une monture qui ne fait pas le tour du verre), on a tendance à regarder à coté du verre sans savoir qu'on le fait. De là a prendre la même monture qu'Audrey Pulvar ou que Derrick...
Nikon ne fait pas que des appareils photo : comme d'autres spécialistes photo, ils font aussi des verres de lunettes... et un truc génial : le simulateur de vue
http://www.nikonoptic.com/les-verres-nikon/comment-choisir/simulateur?PHPSESSID=050aaec1fb9c421ba75ada3e7c3a48b6A+
Laurent Galmiche
* la correction prismatique est correspond à la suppression d'un prisme de verre dans la verre progressif afin de l'alléger. L'importance de la correction dépend de l'importance des corrections et c'est ça qui fait que ça bouge bizarre quand on passe aux verres progressifs. Comme c'est le cerveau qui voit et pas l'oeil, on fini par s'y habituer.