Je partage le sentiment que l'argentique procure un ressenti différent durant les phases qui s'écoulent entre la prise de vue et l'impression.
Je partage mes clichés entre de l'argentique (j'ai également un F6) et du numérique (D700).
Les critères qui font que je passe de l'un à l'autre sont basés sur :
- nature = télé + numérique
- famille = un mix des deux, l'argentique me permettant de constituer des archives plus crédibles que des fichiers JPG dont on ne connait pas le devenir dans 50 ans.
- scène de vie, architecture = argentique
- scène de nuit = numérique
- portrait = argentique.
Ce ne sont que des exemples bien sûr qui doivent être modulés, mon usage de l'argentique étant de plus en plus focalisé sur des appareils moyens formats que l'on trouvent pour des prix

Mon choix au niveau des pellicules va vers celles ayant le grain le plus fin (avec de temps en temps des incursions dans l'exotique = rachat de lot de pellicules périmées).
Dans l'ordre :
- le fuji Velvia 50asa (des bleus

)
- le tous terrains : fuji 400x
- le fuji 160S pour les portraits
- l'ilford N/B XP2
Celles qui ne m'ont pas tout à fait convaincues :
- kodak Ektar 100
- kodak 100 GS / VS
- fuji 800H
etc...
Les exotiques (pas si mal que cela) :
- Konica 400 pro
- Konica 160 pro
Le développement d'un film chez mon photographe (qui confie à un labo) dépend du type.
Grosso modo :
- Dia 36 vues : 3.00 EUR (sans caches)
- Film 36 vues : 5.50 EUR
- Dia 120 : 3.50 EUR
- Film 120 : 5.50 EUR
- Dia 220 : 5.50 EUR
- Film 220 : 7.50 EUR
Le développement se réduisant à la livraison des négatifs/positifs découpés en bandelettes.
Il est vrai que la qualité des labo grand public est kouci kouça. Je ne comprends pas comment ils admettent de rendre des développement avec des longues griffes mongitudinales qui attestent qu'il n y a plus de controle qualité et que les machines ne sont plus correctement entretenues. Mais bon, à la digitalisation tout se rattrape (ou presque).
Je procède à la digitalisation des négatifs via un Coolscan 5 et un Dimage multi pro.
Au final, existe-t-il réellement une différence entre un cliché "full numérique" et un argentique digitalisé ?
La réponse est oui, l'argentique ne peut pas rivaliser avec des processeurs/capteurs embarqués qui font varier au point près la sensibilité des pixels afin de rendre les contrastes/rendus faibles luminosités les plus profonds.
Une des raisons est également le fait que les capteurs des scanners ont 2 à 3 générations de retard sur les capteurs des appareils numériques.
Existe-t-il encore un domaine ou l'argentique garde une spécificité/un plus ?
A mon sentiment oui. Plus particulièrement :
- les photos grand angles. Au 14mm, le F6 me donne des expositions plus homogènes que le D700
- le piqué des moyens formats. Au GSW 690 (soit un négatif de 6cm sur 9cm), les photos "claques", on a presque l'impression d'un 3D tellement le piqué est homogène sur toute la surface de la photo (il est vrai que ce type de cliché représente plus de 70M pixels).
- le fait que lorsque l'on paye (30 centimes la photo), on se pose beaucoup plus de question avant de déclencher. Cette prise de réflexion encourage à bouger, simuler les cadrages, apprécié la lumière, réfléchir à la PDC et vitesse. Cela est particulièrement vrai avec des appareils "tout manuel".
Peut on en déduire que la qualité est meilleure ? Pour moi oui, surtout pour les portraits. Fini les rafales à 8img/sec à l'arrachée en s'imaginant que sur 8 il y en aura forcément une de bonne.
Bon bien sûr, cela ne concerne pas le F6 qui est une vrai bête, mais j'ai toujours le même plaisir à tenter de faire revivre/prendre des photos avec des appareils qui ont 20, 30 voir 50 ans d'age (je suis accro au Mamiya C220 pour le moment).
En espérant avoir répondu à ta question
Thierry