Bonjour, et bienvenue sur Nikon Passion.
Tout d'abord il faut que tu saches qu'effectivement, un compact ne fait de bonnes photos que dans une situation moyenne alors qu'un réflex est capable d'aller au delà parcequ'il a des fonctions plus manuelles (ou moins automatisées) qui permettent à l'utilisateur -qui prends le temps de réfléchir à ce qu'il fait- d'éviter de se faire piéger.
Ensuite il faut savoir qu'un réflex, même expert comme le D50/D70 ou même le D200, sont capables de faire de très mauvaises photos si l'on ne s'en sert pas intelligemment.
Un boitier réflex ce n'est, en gros et en faisant abstraction d'énormément de choses, qu'un dérouleur de film ou un porteur de capteur. J'irais même jusqu'à dire que le boitier c'est la poignée au service de l'objectif que tu montes dessus.
Le boitier possède un obturateur devant le capteur. Ce mécanisme permet de ne laisser qu'une toute petite partie de la lumière ambiante venir impressionner notre capteur. Le temps d'ouverture est d'environ 1/100 eme de seconde. C'est court et à la fois long.
En effet, à chaque fois que tu doubles le temps de pose (c'est à dire que tu passes de 1/120 à 1/60, de 1/60 à 1/30, etc.) tu doubles la quantité de lumière qui entre et frappe sur la pellicule. Mais tu ne brûles pas pour autant ta photo. Tu ne fais que l'éclaircir un petit peu.
Ce qui est amusant dans la photo, (parceque les matériaux réagissent d'une manière logarthmique) c'est que de passer de 1/1000eme de seconde à 1/500 reviens exactement au même que de passer de 1 seconde à 2 secondes. (alors que dans un cas, on augmente de 1/500eme de seconde et dans l'autre d'une seconde pleine)
Ce doublement de valeur est une fondamentale dans la photo. On l'appelle Indice de Lumination : IL. Ou Exposure Value : EV en anglais.
Bien entendu, aucun compact au monde n'est capable de faire la mise au point aussi vite qu'un réflex moderne, surtout dès que la lumière commence à manquer. C'est aussi un point important pour l'expert.
La gestion du flash est le plus souvent élaborée avec soin, surtout si tu utilises un flash cobra adapté.
Ensuite, la grosse différence vient des objectifs. Le standard, c'est à dire l'objectif qui correspond en gros à la vision humaine, c'est le 50mm (je parles en pellicule 24*36, pour un réflex numérique Nikon, le standard correspond au 35mm, c'est à dire à 50/1.5=35). Cet objectif permet de faire à peu près tout type de prise de vue.
Un objectif téléphotographique aura une focale supérieure à 50 : 85, 105, 135, 180, 200, 300, 400 etc.
Au contraire, un objectif grand angle aura une focale plus petite : 35, 28, 24, 20, 18, 16, 14, 12.
Mais tout comme des jumelles, plus tu grossis, plus il est difficile de ne pas trembler, surtout lorsqu'il commence à faire sombre. Et c'est là qu'interviens l'ouverture.
En gros, pour ne pas avoir de photo floue, on estime qu'il ne faut pas décendre en dessous du 50eme de seconde pour un 50mm, en dessous du 135eme pour un 135, et ainsi de suite. Or plus il fait sombre, plus le capteur va avoir besoin de 'voir la lumière' longtemps, donc que l'obturateur reste ouvert longtemps.
Ceci deviens donc en contradiction avec la règle du bougé vu à l'instant.
Il y a donc deux solutions : soit tu te poses sur un trépied (ce qui marche aussi avec un compact d'ailleurs) et tu peut alors faire des poses de plusieurs heures sans bouger, soit tu possèdes des optiques très lumineuses.
Un objectif, c'est un tuyau qui amenne la lumière au capteur.
Tout comme une loupe, il concentre plus ou moins la lumière et donc permet plus ou moins d'éclairer lorsqu'il fait sombre.
Ces valeurs d'ouvertures sont également codifiées du simple au double comme les vitesses. Sauf que pour multiplier par deux une surface, il faut simplement multiplier par racine de 2 le diamètre.
Pour simplifier, on dit que racine de 2 = 1.4.
C'est pourquoi on retrouve des valeurs comme 1, 1.4, 2, 2.8, 4, 5.6, 8, 11, 16.
Par contre, la codification fonctionne ici à l'envers : 2 est doublement plus ouvert que 2.8. tout comme 1 est doublement plus ouvert que 1.4, ou 1.4 par rapport à 2.
La raison en est simple : cette valeur correspond à la focale (50, 135, 200, etc.) divisée par le diamètre de la lentille frontale (cette phrase n'est pas tout à fait exacte et pourra en faire pinailler certains, mais en gros çà fonctionne très bien)
Par exemple, un 50mm avec une lentille de 25mm de diamètre sera ouvert à 2 (50/25=2). Avec une lentille de 50mm, il serait ouvert à 1 (50/50=1)
C'est la raison pour laquelle on codifie l'ouverture avec un "f/" qui signifie "focale divisé par". Exemple : f/2,8
Tu comprends donc que plus un objectif a des lentilles larges, plus il laisse passer de la lumière, et donc plus il est lumineux.
La nature étant bien faite (Merci Oscar Barnack, créateur du Leica) à chaque fois que tu doubles la luminosité d'un objectif, tu doubles la vitesse d'obturation.
Par exemple, à f/2.8, si tu es à 1/250eme de seconde, pour avoir la même lumière à f/2 tu devra placer ta vitesse à 1/500eme.
Cette rêgle est (quasi) immuable. Elle est fixée par la quantité de lumière ambiante, et ne dépends pas de la focale de ton objectif. Un 50mm f/2 donnera la même vitesse qu'un 300mm f/2. Merci encore à Oscar Barnack qui a codifié tout ceci.
En plein soleil, par exemple, tu seras au 1/125eme de seconde à f/11, ou 1/250 à f/8, ou 1/500 à f/5.6, ou encore 1/1000 à f/4.
Tu sais donc que si tu as un 50mm ouvert à f/2. Tu n'auras pas de problème de bougé (tu pourras travailler au 1/4000eme de seconde !)
Une chose tout de même, ton 50mmf/2 n'est pas obligé de rester sur f/2. Tu peut l'ammener à f/2.8, f/... etc...f/16 pour avoir plus de possibilités. Il suffit pour celà de 'fermer les lentilles', on dit diaphragmer.
L'inverse n'est évidement pas possible. Autant il est facile de cacher une partie de la lentille, autant on ne peut pas agrandir les morceaux de verre.
Evidement, plus les lentilles sont grosses, plus elles sont lourdes et chères. Ce qui fait qu'un objectif très lumineux est beaucoup plus cher qu'un objectif peu lumineux (tout comme le reste, les prix varient du simple au double !)
Revenons à notre 50mmf/2. Tu peut l'ammenner en plein soleil au 4000eme.
Maintenant prenons un 300mmf/2. Tu peut aussi l'ammener au 4000eme. Le problème c'est qu'un objectif comme celui-là couterais le prix d'une Mercedes classe E tout en pesant le poids d'un enfant.
Il existe donc des 300mm f/2.8, qui sont déjà à 4000 euros et pèsent 4 kilos. Tu vois déjà que la vitesse décend au 2000eme
Un télobjectif amateur, un très beau 300mmf/4 (1800euros) tombe la vitesse au 1000eme de seconde en plein soleil.
Mais dès que la lumière descend, à l'ombre par exemple, tu ne seras plus qu'au 250eme de seconde.
Or nous avons vu tout à l'heure que pour un 300mm il ne faut pas descendre en dessous de 1/300eme de seconde.
Tes photos vont donc commencer à être floues avec ce 300f/4 dans des conditions pourtant tout à fait correctes.
A titre de comparaison, si tu utilisais un 35mm f/4. Ce problème ne se poserait pas ! Puisque tu aurais encore 10 fois la marge !
C'est la raison pour laquelle on fait maintenant intervenir la sensibilité de la pellicule ou du capteur.
Une pellicule de 100iso (ou 100asa, ce qui est exactement la même chose) est considérée comme un standard. Tu obtiendras le 250eme à f/4 à l'ombre.
Si tu optes pour une pellicule de 200iso, tu obtiendras le double, c'est à dire 1/500s toujours à f/4 à l'ombre.
Et ainsi de suite avec une pellicule à 400, 800, 1600 iso.
Simple non ?
Mais il y a un 'mais'. Plus tu augmentes la sensibilité, plus il y a de grain dans ta photo. Exactement comme une télé qui capterais mal M6 par exemple.
D'ailleurs, cette télé fait la même chose, elle augmente le gain pour avoir une image, mais celle-ci n'est pas nette, elle a des parasites.
Un appareil photo numérique fonctionne pareil : plus il augmente le gain (la sensibilité) plus il y a de parasites.
La différence entre un compact et un réflex est aussi ici : un compact n'est bon qu'à 100 voire 200 iso alors qu'un réflex reste excellent à 800 iso.
Le résultat est que lorsque avec un mauvais compact, dans une maison, tu auras des photos floues (50iso, 1/2 seconde à f/5.6), avec un réflex et un très bon objectif, tes photos resteront nettes (800iso, 1/250eme à f/2) même en pleine bagarre de popcorn !
Mais attention ! Le prix n'est pas du tout le même !
Si tu souhaites obtenir de tels résultats, il te faudra investir un minimum de 800 euros (le boitier, l'objectif ultra lumineux, une batterie supplémentaire, un sac, des cartes mémoire et tout le basard que l'on emmenne tout le temps)
Si tu souhaites avoir de belles photos au flash, c'est 400 euros de plus pour bénéficier d'un cobra de bonne facture. Un beau téléobjectif pour des concerts, c'est 1500 euros neuf, 500 d'occase minimum.
Et ainsi de suite...
Par contre, il existe des compacts qui semblent de très haut vol, comme les fuji F10 ou F30. Qui supportent des sensibilités très élevés (1600 iso) sans broncher.
Maintenant à toi de voir si tout celà ne te fait pas peur, et si tu es prêt à t'investir dans cette superbe passion qu'est la photo.