Bonjour
Cet échange relève du grand n'importe quoi…
Historiquement, la graduation des diaphragmes en ouverture relative (distance focale divisée par le diamètre de l'ouverture) a été faite pour faciliter la vie des photographes et faire que tout objectif de même ouverture relative donne la même exposition. C'est totalement indépendant de la taille du machin qui reçoit l'image (que ce soit un œil, un écran, un dépoli, un composé photochimique ou un capteur électronique).
A une autre époque, les objectifs n'étaient pas liés à un format (et à un boitier)… le même objectif pouvait, à la fois, être utilisé pour exposer une plaque 20 × 25 et un film 6 × 7 (formats qui sont homothétiques) et donnaient la même exposition quelque soit le format du film.
Bien sûr, en adaptant la focale de l'objectif au format du film, à ouverture de diaphragme égale (et à grandissement égal – ne pas oublier qu'un portrait en 20 × 25 est une photo macro), l'exposition est identique…
Quand à la qualité de l'image, elle n'a rien à voir entre un 20 × 25 et un 6 × 7 : la planéité d'un plan film est moins bonne que celle d'un film de plus petit format, le piqué des optiques grand format un peu moins bonne, la résolution des films est identique mais la granularité d'un film petit format est plus visible…
Au milieu des années 80, les progrès en matière d'optiques pour le petit format et d'émulsions photo ont fait que la question de la pertinence de boitiers moyen format se posait… et ils ont cédé petit à petit la place au 24 × 36 (pendant que, pour des raisons d'économies, certaines prises de vues faites à la chambre sur plan film l'on été sur film moyen format ou avec un Fuji GX 680…)
En numérique, on est confronté à une limite physique : la lumière visible a une longueur d'onde comprise entre, en gros, 400 et 700 nm… ce qui fait qu'il ne sert à rien d'avoir des capteurs dont les photosites font moins de 3,5 µm de coté (ceux du D7100 / D7200 a des photosites de 3,9 µm, ceux des D500 / D7500, 4,2 µm et ceux des D850 / Z7, 4,35 µm… le capteur Sony de 60 Mpixels utilisé aussi par Leica a des photosites de 3,75 µm et le Fuji X100VI et son capteur de 40 Mpixels a des photosites d'environ 3 µm)
La notion de cercle de confusion pour les calculs de table de profondeur de champ repose sur des considérations toutes autres et les valeurs communément retenues sont d'un autre âge et qui reposent sur le principe qu'une photo se regarde à distance de lecture (avec un œil saint qui a une vue de 10/10… et qui sépare des détails de 0,1 mm – 300 dpi = 0,084 mm) :
- pour le grand format : 0,1 mm… ce qui correspond à une image visualisée sans agrandissement (examen direct ou tirage contact) (dans ma vie professionnelle, j'ai fait pendant très longtemps des photos en format 4" × 5" qui étaient destinées à être tirées en 13 × 18 cm ou imprimées en 24 × 40 cm… – la valeur de 0,1 mm correspondait à la pratique des années 60-70…)
- pour le moyen format : 0,05 mm… ce qui correspond à une image agrandie 2 fois (tirage 10 × 10 à partir d'un 6 × 6…) ; cette valeur correspond a une pratique amateur et n'a rien à voir avec une pratique de pro qui fait du moyen format parce qu'il n'a pas besoin ni d'une super qualité ni de bascule / décentrement et qui veut garder un équipement transportable (en gros, une photo pour faire un tirage 18 × 24 à la fin des années 70, un 50 × 60 au milieu des années 80…)
- pour le 24 × 36 : 0,03 mm… ce qui correspond à une image de 8,9 × 13,5 cm (le format amateur standard avant 1980… format qui est passé au 9,5 × 14 cm vers 1984 puis au 10,2 × 15,2 cm)
En numérique, il convient de retenir, suivant le degré d'exigence recherché, des valeurs de 2 à 3 fois la taille des photosites… (0,008 à 0,012 mm)
Est-ce qu'une photo recadrée au format APS-C sera meilleure, moins bonne ou équivalente à ce que l'on aurait avec un multiplicateur de focale, c'est une autre question…
Il faudrait comparer en conditions identiques avec suffisamment d'images pour arriver à des conclusions un peu sérieuses.
A une époque où les logiciels de traitement du bruit et d'interpolation donnent une autre vie à des images que l'on aurait jeté (j'ai fait mouliner ce matin une photo faite par un iPhone 14 pour faire un tirage 30 × 40… l'iPhone fait des miracles sur les visages… mais ne sait pas (encore) faire avec les bras, les mains, les robes à fleur… et Topaz Photo AI qui vient de passer en version 4 améliore un peu les choses… sauf sur les bras, les visages tournés/cachés), il est possible qu'un multiplicateur soit moins utile…
Dans l'exemple du 400 mm f/5,6…
- avec un multiplicateur 1,4 ×, la focale passe à 560 mm et, parce que la pupille d'entrée de l'objectif n'a pas changé, l'ouverture relative passe à 8,0. En conséquence, le boitier aura plus de mal à faire la mise au point, l'objectif sera utilisé à une ouverture plus importante, le doubleur dégradera la qualité d'image… (et, c'est un détail, il aura fallu démonter l'objectif pour monter le multiplicateur)
- avec un crop DX, l'image aura moins de pixels, le bruit sera plus visible (parce que l'image aura moins de pixels), l'image sera moins nette (idem) mais la profondeur de champ sera identique (parce que les photosites n'ont pas changé de taille)
Avec un capteur de 45 Mpixels, on peut faire, sans bricolage, des tirages de 50 × 75 cm… et de seulement 35 × 50 cm avec un capteur 45 Mpixels cropé DX…
A+
Laurent Galmiche
PS 10 réponses pendant que j'écrivais, vérifiais, croisait, relisait… Un point intéressait dans ce que j'ai lu : les valeurs retenues encore actuellement pour le cercle de confusion ont plus d'un siècle… Sans en remettre une couche, ces valeurs relèvent d'un autre âge avec des films et des optiques qui n'ont rien à voir avec ce que l'on a aujourd'hui, d'une autre pratique (les formats de films étaient globalement plus grands qu'aujourd'hui, les tirages plus petit et le tirage par contact fréquent…)