Sur la question de l'ouverture (photométrique) réelle, il faut bien comprendre comment est fait un objectif et quelles en sont les conséquences :
- chaque fois que la lumière traverse un bout de verre, on perd un peu de lumière…
- chaque fois que la lumière rencontre un dioptre (surface air/verre ou verre/verre), on perd un peu de lumière…
Il y a 17 lentilles (en 12 groupes) dans le 18-140… ça fait un peu de verre et quelques dioptres…
Il n'y a que 6 lentilles en 6 groupes dans le 85/1,8…
Les traitements antireflets permettent de réduire un peu la perte de lumière au niveau des dioptres… le fait que les opticiens doivent aujourd'hui traiter tous les dioptres ou presque fait que la perte à chaque dioptres est moins importante aujourd'hui qu'elle ne l'était par le passé (il ne faut pas oublier que quand Nikon commercialisait des beaux traitements multicouches pour ses objectifs AI-S, il commercialisait en même temps des optiques Serie-E dont certain étaient dépourvus de tout traitement…)
Il y a en gros deux manières de graduer les objectifs :
- en fonction de l'ouverture géométrique : c'est la méthode utilisée aujourd'hui pour toutes les optiques photo. Même si elle oblige à corriger l'exposition pour chaque objectif, elle a l'avantage de permettre de réaliser des tables de profondeur de champ qui tiennent à peu près la route (en tenant compte bien sûr de tout ce que j'ai écrit sur l'inutilité des tables de profondeur de champ)
- en fonction de l'ouverture photométrique : c'est la méthode utilisée pour les optiques cinéma. L'ouverture photométrique tient compte de la perte de lumière dans l'optique ce qui fait que 2 objectifs avec la même ouverture photométrique donnent la même exposition (c'est (c'était) indispensable en cinéma où la mesure de l'exposition se fait au luxmètre… quand les photographes font la mesure depuis leur boitier en TTL, le TTL servant à tenir compte de tout ce qui se passe devant, dans et derrière l'objectif, que ce soit des filtres, des compléments optiques, des bagues allonges ou des multiplicateurs de focale).
Qu'il y ait un écart d'exposition entre 2 objectifs, c'est quelque chose avec lequel il faut composer, il n'y a pas le choix.
Quand à estimer si l'écart entre le 85 et le 18-140 est dans les clous ou pas, il faut analyser et analyser encore le problème : l'écart est-il similaire si on utilise la bague de diaphragme ou si c'est le boitier qui contrôle l'ouverture ? l'écart est-il constant à toutes les ouvertures ?…
A+
Laurent Galmiche