Je réagis aux derniers posts. D'un point de vue théorique, pour répondre aux normes d'impressions offset qui exigent des fichiers images de 300 dpi, pour pouvoir éditer une double page A3 en plein format (ajouter 5mm de matière qui déborde de chaque côté) soit un fichier de 30,7x 43 cm il faut environ 20MP. Après on peut se "contenter" d'une résolution de 250 DPI ce qui ramène la taille du fichier à 12MP (c'est pourquoi les banques d'images demandent aujourd'hui aux photographes qui travaillent pour eux des fichiers de 12MP). Et un 10MP fait souvent l'affaire.
Je suis graphiste et avant l'arrivée des 10MP les photographes nous transmettait des fichiers numériques de 6 ou 8 MP avec lesquels on se débrouillait. C'est suffisant pour une simple page sans trop recadrer, pour une double page d'édition c'est vraiment limite.
Il est vrai que l'impression, notamment la trame d'impression altère souvent l'image et que les fichiers ont besoin d'être un peu dopés. Les photographes qui ne sont pas formés à la pao, maitrisent souvent mal le développement et la retouche des leurs images et j'ai souvent pesté après des photographes qui me filaient des images qui demandait des heures de retouches pour être exploitables (le pire c'est quand ils détourent eux-même à grand coup de baguette magique... la catastrophe !).
Maintenant enregistrer un fichier en jpg puis le convertir en cmjn, l'optimiser et le réenregistrer en eps n'altère pas franchement la qualité finale d'impression à condition que le fichier n'ait pas été enregistré 50 fois en jpg et qu'il n'ait pas été trop compressé (toujours enregistrer en qualité maximale). A l'inverse, souvent les graphistes qui ne connaissent pas bien la photo ne sauront pas bien développer les raw.
Mon point de vue sur le débat argentique/numérique est qu'un fichier numérique donne quasiment toujours de meilleurs résultats. J'ai longtemps exigé des fichiers argentiques (ektas) des photographes avec qui je travaillait, les premiers fichiers numériques qui m'étaient transmis il y a un dizaine d'année étant catastrophiques. Mon opinion a changé il y a environ 5 ans quand je me suis rendu compte sur plusieurs dossiers qu'un fichier numérique de 10MP me donnait de bien meilleures résultats au final que des dias scannées (pourtant sur des scanners à tambour qui valaient une fortune et qui étaient retouchés par des photograveurs). Un ekta 4,5x6 reste un must mais l'étape de numérisation en altère toujours la qualité et j'en suis arrivé à la conclusion que partir d'un fichier numérique permet une meilleure qualité finale.
J'en ai même du mal aujourd'hui à voir des photos d'origine argentique dans des magazines ou des livres tellement je trouve leur grain envahissant. Tous les acteurs que je connais aujourd'hui dans le milieu du graphisme, de la publicité et les photographes pros que je côtoie sont passés au numérique. Beaucoup d'agences ou de graphistes n'ont même plus de scanner et la plupart des photograveurs ont du se reconvertir. Maintenant je suis d'accord, pour parler de NG, que la qualité photographique a baissé ces derniers temps ceci étant dû à mon sens à une utilisation excessive de la fonction tons foncés/ tons clairs qui abouti à des images plates, sans contrastes et très artificielles. Ceci n'est pas du à la technologie numérique mais à un mauvais usage des outils de retouche.
Pour en finir (je sais mes posts sont interminables), j'ai 4000 photos de voyage à scanner et je regrette vraiment de ne pas avoir franchi le pas numérique plus tôt. Et pour en revenir au post, les 21mp du 5d me semble un excellent compromis sur le plan professionnel pour un usage en édition et me font me questionner. Mais je suis persuadé que Nikon y apportera sa réponse. Et quand je vois la qualité des photos de Vincent Munier faites avec un D200, je me dis que j'ai encore du chemin à faire avec ce superbe boitier.