Je reviens sur quelques échanges précédents pour faire partager mon expérience, qui est peut-être partagée par d'autres.
Je ne prétends nullement détenir LA vérité, donc inutile de tirer sur le pianiste... D'autres diront peut-être qu'ils n'ont jamais rencontré ces difficultés.
2006, première acquisition d'un réflex numérique D80, après être passablement déçu des petits compacts de l'époque qui déclenchaient 4 secondes après avoir appuyé sur le déclencheur. Je découvre rapidement la limite du capteur de cet appareil au delà de 800 iso (au demeurant excellent quand les conditions de lumière sont là), et un bruit quasiment ingérable à 3200 iso. Frustrant quand on commence à choper le virus de la photo...
Comme beaucoup, j'évite le plus souvent l'utilisation du flash, (sauf en plein soleil pour déboucher les ombres), donc je me suis mis à lorgner à partir de 2009 vers le D700, mais j'ai dû attendre 2010 pour me l'offrir, le temps de mettre ce qu'il fallait de côté, pour le boitier, et un ou deux objectifs FX.
Deux ans d'une idylle sans nuages et quelques achats d'optiques plus tard, BIM ! voilà le controversé D800 et ses 36 Mpxl qui sort. Stupeur, essais, contre-essais se succèdent sur tous les sites, les avis sont partagés, les esprits s'échauffent (si, si, relisez les fils !) les images qu'on trouve sur le net sont néanmoins superbes et tout est fait pour nous faire sauter le rubicon, mais ... le D800 ne remplace visiblement pas le D700.
Qu'à cela ne tienne, me dis-je, ils seront complémentaires ! Le D700 en baroud, en reportage, en basse lumière, en rafale de 8i/s (avec la MB-D10) continuera de faire un super boulot, et le D800 sera pour les sujets plus posés, ou la lumière pourra être contrôlée, et où la définition sera primordiale.
Mouais. Vœu pieu, parce que quand on lâche plus d'un mois de salaire dans un boitier, on va pas le laisser dormir à la maison quand on part en balade...
J'aurais dû. Le capteur n'encaisse clairement que la crème des optiques et mon parc ne comprend pas des optiques à deux ou trois mille euros. Pis, même avec de bons cailloux comme le 50mm 1.4 AFS, mes références n'étaient plus valables. Si je shootais à 1/50s, j'avais deux tiers de déchets dus au flou de bougé, ce que je n'avais jamais avec le D700 ! Il fallait que je monte à 1/125 s quasi systématiquement et donc que je monte en iso ou que je diminue en diaph ou les deux pour compenser avec la baisse de qualité d'image qui va avec, sinon ...trépied. Pas vraiment pratique en reportage ...
Mais bon, je suis de nature persévérante, je me dis que je vais apprivoiser la bête, qu'il faut que je revoie ma position de prise de vue, de maintien de l'appareil, etc ... Trois ans d'essais, d'efforts et de tests avec d'autres optiques (même stabilisées) plus tard, j'ai définitivement jeté l'éponge et l'ai revendu ... au profit d'un D3S qui shoote comme qui rigole à 51200 ISO et qui se délecte d'optiques Ai-S d'excellente facture ... lesquelles optiques donnent du David Hamilton plus vrai que nature à f/11 sur un D800, vu et confirmé, je suis catégorique là dessus (j'exagère un peu, mais à peine !).
Il est vrai que dans mon besoin, je n'ai pas besoin de "cropper" les 2/3 de mes images, et que je n'imprime jamais 2mx1m. A3+, c'est ma pointure. Et à ce niveau, pas besoin de 36 Mpxl , ni même de 24. En fait, je pense que 18 ou 20 seraient parfaits, avec XX millions d'iso, et un bruit minimum. Seulement ça, ca s'appelle un D5 et ca vaut plus de 7000 €.
J'attendrai donc encore probablement 5 ans, d'ici là, je me régale avec mes deux "vieux" compagnons et je capitalise..
Amusez-vous bien !
K.