Suppose une image qui, pour simplifier à l’extrême, est composée d'une seule couleur unie, un gris neutre moyen, codé en RVB 128, 128, 128.
Tant que tu ne retouches pas ton image (ni la balance des couleurs, ni le contraste, ni la saturation, ni l'exposition, ni les courbes, ni les niveaux, etc.), le fichier numérique conservera les valeurs 128, 128, 128. Et donc, s'il est affiché ou imprimé, il dira à l'écran et à l'imprimante : Pour cette zone, affiche une valeur 128, 128, 128. Et l'écran ou l'imprimante calibrés afficheront bien la valeur gris neutre 128, 128 , 128, sans tirer vers le cyan ou le magenta, ou autre. C'est parfait. C'est le but recherché.
Maintenant, si tu retouches ton image en te fiant au résultat affiché par ton écran calibré "pour toi" (traduction : pas correctement calibré, puisque la calibration a au contraire pour objectif de neutraliser les dérives dues au matériel spécifique que tu utilises), tu verras ton gris neutre comme bleuté. Et en enlevant du bleu pour compenser l'effet de tes verres, ce gris neutre d'origine tirera vers le jaune-doré
Et bien entendu, le fichier numérique modifié ne contiendra plus l'instruction RVB 128, 128, 128 mais par exemple RVB 128, 128, 80.
Et lorsqu'il sera visualisé sur un autre écran, ou imprimé, ce fichier numérique dira d'exécuter le code-couleur qu'il contient : 128, 128, 80, un jaune-doré, au lieu du gris neutre attendu.
Il est probable également que tes verres jaunes augmentent légèrement le contraste perçu, ce qui t'amènera à corriger trop modérément le contraste réel.