[Mowgli]

J'aimerais avoir les témoignages de photographes concernant l'évolution de la photo de rue depuis l'arrivée des réseaux sociaux (et implicitement, depuis le risque de voir son image visionné par des millions de personnes sur la toile)

Les gens sont ils plus méfiants, moins réceptifs aux photos de rue ?
Votre pratique et votre relation avec vos sujets ont elles changé depuis l'arrivée des réseaux sociaux ?
etc

Faut dire que je débute dans la photo, et j'ai du mal à appréhender ce domaine, et les quelques refus, ou demande de suppression de photos de la part de certaines personnes (des jeunes accrocs à facebook probablement  ) m'ont un peu refroidis.

J'élargis donc la question : Comment appréhender la photo de rue en 2014 ?

Merci pour vos témoignages, et en esperant que ce fil me donnera quelques ficelles pour pouvoir continuer à faire de la photo de rue sans trop stresser

PS : Je ne suis pas sur que ce soit la bonne section pour poster ce fil, merci aux modérateurs de le déplacer ou de m'en faire la demande enc as de besoin.

[Kosni]

http://fr.wikipedia.org/wiki/Droit_%C3%A0_l'image_des_personnes_en_France

voila :-)

Une dizaine d'articles du code penal souvent inconnus par des personnes a qui rabaisser le caquet...
Un bon "streetphotographer" prendra le refus avec le sourire et avec respect, c'est la base...

[Mitchum]

Salut,

Tout dépends l'usage que tu vas faire de tes photos.

J'ai fait des photos lors d'une réunion d'entreprise dans une aéroport (haute voltige Breitling) et j'ai fait quelques portraits "volés" avec le 300mm. Le lendemain, je savais qu'il était là, j'ai imprimé 4-5 photos et je leur ai offert.
J'ai eu une casquette de la marque en retour

J'ai fait des images lors d'un festival de rue. Les images générales et des artistes furent publié sur FB (mon mur). Les portraits volés, je les ai montrés aux personnes après coup et ils ont tous été ravi. Je leur précisais bien qu'il n'allait pas finir dans le journal local et je ne les publie pas.

Au pire des cas, si une personne ne veut pas être sur la photo, on peut tjs lui flouter le visage.

Lance toi et surtout, ne te gêne pas. Moi je m'en fous royal que l'on me regarde avec mon APN

[francois 069]

Bonjour
Le sujet que notre ami Mowgli vient de lancer m'interesse car je ressens les mêmes difficultés à appréhender le domaine. A chaque fois que je souhaite faire ce genre de photos, c'est la même question "je peux ou je ne peux pas","quelle réaction vais je avoir" et au bout du compte je fais rarement ou tout du moins pas assez à mon gout.
Si certaines situations peuvent être anticipées et saisies après une approche fine et un dialogue avec le sujet, d'autres situations, qui s'appuient plus sur la spontanéité et la réactivité,peuvent être perçues comme une atteinte à la personne.Ces personnes, on ne les approche que  pour le temps de la prise de vue, sans lendemain nécessairement. Une photo est faite pour être présentée et engager un dialogue, elle est un moyen de communication et d'échanges. Les personnes photographiées en sont conscientes. Comment procéder alors?
Je suis également preneur de vos témoignages
Merci à vous, merci à Mowgli  

[Pierre]

Un article très intéressant sur tout cela http://www.focus-numerique.com/test-1790/prise-de-vue-droite-image-photo-de-rue-partie-1-1.html et http://www.focus-numerique.com/test-1791/prise-de-vue-droite-image-photo-de-rue-partie-2-1.html

[Marcc]

Il y a plusieurs approches de la street photo.
It's up to you !!!
1- Les photos au 200 voire 300mm ou le sujet n'est pas au courant et qui donnent une vision un peu plus juste et réaliste de ce qui se passe dans la rue.
C'est ce que je fais et cette méthode présente un autre avantage, c'est que tu n'es pas obligé d'être obnubilé par le portrait de rue, mais que tu peux te concentrer sur les détails de ton environnement, des vues générales de ce qui s'y passe avec un 50mm ou 70 mm par exemple.
2- Ce que fait ce type, j'ai oublié son nom pourtant on m'a offert le livre   , Humans of New-York.
Va voir sur internet, sa démarche est très intéressante. Il prend contact avec les gens dans la rue, fait connaissance et les photographie.
Au debut je me suis dit : Bof...ca va manquer de naturel.
Et effectivement ca en manque forcement puisqu'il les fait poser...mais...car il y a un mais !!! en quelques mots, il légende et raconte qui sont ces gens, ou alors une petite histoire a leur propos et alors la, le bouquin prend toute sa dimension.
Il est sur ma table de chevet en permanence depuis.
Pour ce qui est de la réaction des gens :
Cuba : il faut avoir de la monnaie dans sa poche, pauvreté oblige !!!
Miami: Il faut être prêt a effacer tes photos, paranoia oblige !!!  
New-York : Il faut être prêt a les faire poser si tu t'es fait repérer, cabotinage oblige !!!  
Paris : Il faut être prêt a ramener des froncements de sourcils sur les images, incompréhension polie oblige !!!  
Et alors partout : Il faut être prêt a se foutre des lois et règlements comme de ta premiere chemise, absurdité oblige !!!  
Marc.
PS: J'ai oublié, il y avait ce type il y a quelque temps a New-York, je crois, qui surgissait avec un 35 ou 50mm et un flash et, a bout portant, photographiait les gens dans la rue !!! Sur que ca a du en gonfler plus d'un ou d'une.  
C'était somme toute assez violent comme démarche. Il a tout de meme produit quelques images intéressantes !
La mémoire me revient... il y en a un autre a Los Angeles qui, de sa voiture, aux feux rouges ou tout en roulant, photographiait les autres automobilistes. Ca donnait des profils intéressants et j'ai ainsi vu quelques images satisfaisantes également.
Voila.
Bonnes photos et n'oublie pas de nous les montrer !

[JCR28]

Éviter de brandir un énorme objectif avec un énorme boitier, être discret ne pas ressembler a tous ces journalistes avec gros 24-70 et flash en batterie.................

[Marcc]

Bonjour
Le sujet que notre ami Mowgli vient de lancer m'interesse car je ressens les mêmes difficultés à appréhender le domaine. A chaque fois que je souhaite faire ce genre de photos, c'est la même question "je peux ou je ne peux pas","quelle réaction vais je avoir" et au bout du compte je fais rarement ou tout du moins pas assez à mon gout.

Bonjour Francois,
Voici comment je vois les choses :
La rue appartient a tout le monde.
Les personnes l'utilisant pour vaquer a leurs occupations se trouvent dans un lieu public et on comprendra bien qu'elles sont en "representation sociale" dans la mesure ou on ne se conduit pas de la meme façon en public qu'en privé.
Ensuite si tu t'efforces de témoigner a travers ton appareil de ce que tu as vu en évitant de ridiculiser, de dévaloriser ou diffamer par des images prêtant a confusion, alors plus de soucis !!!
Tu peux appuyer tant que tu veux et tout en étant resté neutre dans tes prises de vues, montrer.
Ensuite ou auparavant tu engage le dialogue ou non avec ces personnes ( mais ca ne donne pas les memes images).
il y a un autre truc expliqué par un photographe de rue.
Tu te pointes dans un endroit, il faut être prêt a y passer quelques heures, raconte-t-il, et tout en étant très visible tu shootes.
Il explique qu'au début, les gens du quartier viennent te voir, te demande ce que tu fais et pourquoi.
Au bout de quelques temps ces gens sont habitués a ta présence et ne te remarquent plus. Tu es devenu un élément du décors !!
Il explique aussi qu'avec cette méthode les gens étrangers au quartier ne s'offusquent pas d'être photographiés car tu as des alliés en la personne des gens du coin que tu as apprivoisé auparavant et qui eux trouvent ta présence naturelle !!!
Je n'ai jamais essayé, mais c'est dans ce sens que j'agirais lors de mes prochains voyages.
Marc.

[Mowgli]

Merci pour vos réponses, c'est un bon début !

En ce qui concerne les questions de droit à l'image, ce n'est pas vraiment le terrain sur lequel je souhaitais engager ce fil; bien que cela puisse se révéler trés utile. Donc merci pour les infos, vous pouvez continuer à en laisser, ca sert toujours.

Mais pour en revenir à la question initiale : à savoir, l'évolution de la photo de rue avec l'avenement des réseaux sociaux (et Internet en général) doit elle, ou a t elle évolué ? Et comment ? J'espere que des photographes du "siecle dernier", qui ont connu un monde sans APN, sans internet et sans selfie, pourraient nous donner leurs impressions...

En ce qui concerne les différentes techniques évoquées par Marcc, effectivement, la solution longue focale permet la réalisation de portraits naturels sans se faire repérer, mais bon, ca reste une technique assez limitée si l'on veut justement photographier un contexte, c'est à dire un personnage dans son environnement. (ce qui personnellement m'interesse en ce moment).  De plus, ca nécessite du matériel spécifique.

Pour la technique de faire connaissance avec son sujet, pourquoi pas, mais cela s'inscrit dans une autre démarche que l'idée que je me fais de la photo de rue, à savoir saisir une scene, une ambiance, une attitude particuliere, un regard, etc... Ca reste néanmoins un bon thème à exploiter; et aussi une maniere sympathique de rencontrer des gens et de créer du lien.

Pour le coup du mec qui surgit et qui flashe la gueule des gens... Merci, mais non merci.... c'est pas trop mon genre

Et effectivement, prendre en compte la ville, le pays, la région où l'on est est effectivement importante.

Le fil reste ouvert à quiconque souhaite partager son experience, sa réflexion sur le sujet de la photo de rue en 2014

[Mowgli]

Salut Marcc, et merci pour ta participation sur ce fil.

Je suis tout à fait d'accord en ce qui concerne le fait de savoir se fondre dans le décor, devenir un élément du décor. Je trouve que c'est une des meilleurs solutions (du moins de celles que je connais) pour faire de la photo de rue. C'est ce que j'essaie  tant bien que mal de faire, parfois en jouant au touriste, en shootant tout et n'importe quoi  afin que les gens ne se sentent pas "piégés" lorsque je les cadre.
Mais cette méthode de se fondre dans le décor, de rester plusieurs heures dans la meme rue, ou sur la meme place...ça limite quand meme un peu la ballade...

Je sais qu'il n'y a pas de méthode parfaite, et que seule l'experience permet de mieux appréhender les situations, mais bon... il me semble tout de meme qu'il est plus difficile de faire de la photo de rue aujourd'hui qu'il y a 30 ans...

[Mowgli]

Éviter de brandir un énorme objectif avec un énorme boitier, être discret ne pas ressembler a tous ces journalistes avec gros 24-70 et flash en batterie.................

C'est sur, mais bon, je ne dispose que d'un d7000 avec un 18-105, vraiment pas discret, et c'est vrai que les gens se sentent un peu agréssé lorsqu'ils se trouvent dans la ligne de mire de ce genre d'appareil...

D'ailleurs, lorsque je me fais repérer, la question qui revient le plus souvent est : C'est pour le journal ?

Et ça, c'est pour les fois où ils ne me font un petit signe de refus de la tete...

[Mitchum]

Il doit y avoir une forme de respect entre le photographe et le sujet.

[Mitchum]

C'est sur, mais bon, je ne dispose que d'un d7000 avec un 18-105, vraiment pas discret, et c'est vrai que les gens se sentent un peu agréssé lorsqu'ils se trouvent dans la ligne de mire de ce genre d'appareil...

D'ailleurs, lorsque je me fais repérer, la question qui revient le plus souvent est : C'est pour le journal ?

Et ça, c'est pour les fois où ils ne me font un petit signe de refus de la tete...

Je ne m'y connais pas trop, mais pour le peu que j'ai fait lors d'un festival des spectacles de rue. Un point essentiel à mon avis : c'est bouger, ne jamais rester au même endroit, se fondre dans le paysage (arbre, mur, etc..)  et être discret.

Quand je regarde mes images, je vois que personne ne me voit. Et si comme dans ton cas, elle fait un signe de la tête, tu vas à son encontre et tu lui montres les images et tu flattes la personne et tu la rassures de ne pas être dans le journal

J'en joins deux , sans aucune prétention, d'ailleurs jamais publiés et cela se comprends lol 

[Vieux Loup]

J'aimerais avoir les témoignages de photographes concernant l'évolution de la photo de rue depuis l'arrivée des réseaux sociaux (et implicitement, depuis le risque de voir son image visionné par des millions de personnes sur la toile)

Les gens sont ils plus méfiants, moins réceptifs aux photos de rue ?
Votre pratique et votre relation avec vos sujets ont elles changé depuis l'arrivée des réseaux sociaux ?
etc

Faut dire que je débute dans la photo, et j'ai du mal à appréhender ce domaine, et les quelques refus, ou demande de suppression de photos de la part de certaines personnes (des jeunes accrocs à facebook probablement  ) m'ont un peu refroidis.

J'élargis donc la question : Comment appréhender la photo de rue en 2014 ?



Merci pour vos témoignages, et en esperant que ce fil me donnera quelques ficelles pour pouvoir continuer à faire de la photo de rue sans trop stresser

PS : Je ne suis pas sur que ce soit la bonne section pour poster ce fil, merci aux modérateurs de le déplacer ou de m'en faire la demande enc as de besoin.

Ca commence avec un sourire et du respect; peu de gens reagissent mal si on est poli et amical. Si on demande de poser, la plupart oblige. Un commentaire sur ton equipement; un 18-105 n'est guere discret. Tu sera moins evident avec un 24mm ou le 35 f1.8.

Il faut aussi savoir que la France a des lois qui limitent beaucoup plus les droit de photographier des gens dans la rue que nos pays voisins. donc, les gens ont droit de refuser ici!!

[Mitchum]

En Suisse, on est aussi en droit de refuser, d'ailleurs, je suis le premier à râler si je suis pris à mon insu.

Le respect, le respect. 
Vieux loup a raison quand on est poli et souriant, on peut tout faire.
(ex. je me suis glissé dans le public pour faire 3-4 photo (pour la position de vue), je me suis glissé et passé devant des gens juste pour faire 3-4 images, je me suis excusé avant, j'ai demandé : Ex. excusez moi, c'est juste pour 3-4 images et je m'en vais...
Ben cela passe du moment que l'on respecte ce que l'on dit. C'est clair que si je me serais posé pour regarder le spectacle, le Monsieur aurait moins bien apprécié.
Et après mes 3-4 images, en repartant, je dis MERCI à ceux que j'ai peut-être dérangé

Après, je conçois que chaque situation, chaque mentalité, chaque lieu,  est différent, mais si on ne tente pas, on ne sait pas.