Pour ma part, je pense que les critères dépendent de l'utilisation que l'on fait de l'image.
La réussite d'une photo est pour moi la somme de son sens et de son esthétique (dans un sens plus large que la beauté). Ainsi on attend moins de perfection technique dans une photo documentaire, prise sur le vif, que dans une photo purement plastique.
La beauté de la photo est portée par des critères techniques et esthétiques, qui sont bien sûr subjectifs. Mais il faut faire attention à ne pas mélanger la beauté du sujet avec la beauté de la photo : il faut que le photographe apporte quelque chose à son sujet. Photographier un sujet esthétique ne suffit pas à faire une belle photo.
La beauté est parasitée par les effets de mode. Certains aiment le flou, certains ne jurent que par la pleine ouverture pour complètement isoler le sujet. Je pense que les photographes qui ont vraiment trouvé leur style se sont à un moment donné extraits des modes.
J'ai dit plus haut que la beauté est subjective ; lorsque le sujet est humain, il me semble cependant qu'il existe certains critères objectifs qui ne sont pas assimilables à des modes. Par exemple si le sujet n'est pas montré entier il y a certaines manières de le couper qu'il faut éviter (couper aux chevilles par exemple). Ou encore il faut toujours faire la MAP sur les yeux du sujet ; et quand il y a plusieurs humains, il faut faire la MAP sur les yeux de celui qui regarde le plus vers le photographe.
D'autres critères objectifs existent : utiliser la proportion du nombre d'or pour positionner un point fort de l'image, positionner l'horizon à un tiers ou deux tiers de l'image, ne pas centrer son sujet.
Mais tous ces critères objectifs peuvent être laissés de côté si cela participe au sens de l'image, soit en fonction de l'histoire que l'image raconte, soit pour l'impression que cela donne au spectateur : par exemple, décentrer pour aérer, mais centrer pour isoler le sujet, ou oppresser le spectateur, ...