Il y a au moins deux légendes tenaces : la teneur en fer des épinards et le carton gris !
Pour la teneur en fer des épinards, on sait depuis un peu moins de 2 ans que le scientifique qui a mesuré la teneur en fer de tous les aliments qui lui passait par la main n'a pas vu que, dans les épreuves de la première édition de son travail, le typographe avait ajouté un 0… et la teneur en fer des épinards s'en était retrouvée multiplié par 10. Aucun de ceux qui ont cité le travail de cet éminent scientifique n'a pris le soit de refaire la mesure et les épinards sont devenus l'aliment riche en fer que tout le monde connait.
C'est un peu pareil pour le carton gris. J'ignore qui est celui qui a écrit un jour que pour régler une balance couleur, il fallait un carton gris. Le carton gris ne sert à rien ! Il sert seulement à mesurer l'exposition et à contrôler la balance couleur (mais pas plus).
Pour le réglage de la balance couleur, il faut prendre le coté blanc du carton, si on n'a rien d'autre ou, mieux, une charte avec au moins un blanc, un gris clair (80 %) et un gris plus foncé (30 à 40 %), quelques plages colorées bien choisies peuvent être un plus (entre Lastolite, Squadra et X-rite, y'a le choix).
Le blanc doit être à 230 230 230, le gris clair et le gris plus foncé doivent avoir les mêmes valeurs de bleu, vert et rouge.
Et le carton gris ?
En argentique, il permettait de mesurer les variations de couleur par rapport à une référence type bull's eye (façonnage amateur) ou nana test en professionnel mais dans un cas comme dans l'autre le gris mesuré n'était jamais un gris 18 % (trop sombre) et il n'était pas forcément neutre (l'image bien exposée devait être semblable à la moyenne de la production du labo). Quand on connait le prix de ce bout de pellicule avec un mannequin qui tient un carton gris, une vue sur-ex, une vue sous-ex, des petits malins se sont dit qu'il pouvait facilement s'en passer et faire eux même leur nana test… sans savoir ce qu'il y a derrière. Et depuis, la méthode est "enseignée", répétée…
Pour le suivit de la balance, il suffisait de mesurer au densitomètre la plage grise et de noter l'écart par rapport à la référence (on pouvait par un petit calcul éventuellement corriger le filtrage) mais c'est tout. Aujourd'hui, pour ce suivi, les sondes de calibration font bien mieux et plus précisément… et on est passé du calcul de tête à l'ordinateur.
A+
Laurent Galmiche