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Promenade des parfums
« le: 21 Juil, 2025, 08:36:21 am »
La Renaissance a vu la chimie scientifique se déparer de l’alchimie métaphysique. Les techniques de distillation pour la production d’alcool font des avancées spectaculaires. L’utilisation de cet alcool pour extraire des plantes les huiles essentielles et pour produire des parfums à base d’alcool ouvrent l’ère de la parfumerie moderne (photo 1).

Ces progrès, ainsi que la présence d’environ cinq cents entreprises de cosmétologie et de parfumerie dans la région Centre-Val de Loire, ont abouti à l’installation vers 1990 dans l’aile sud du château de Chamerolles d’une magnifique promenade des parfums.

Au fil des salles visitées, on découvre l’évolution de la vision de l’hygiène et des parfums de la renaissance à nos jours.

Au milieu du XVIème siècle, les bains publics sont fermés car l’Église en condamne les pratiques immorales et on pense que l’eau transmet des maladies. L’utilisation du parfum se développe, ainsi que la culture des fleurs pour la parfumerie dans la région de Grasse. On préfère les parfums forts, capables de camoufler les mauvaises odeurs.

Au XVIIIème siècle, l’eau et les bains font un retour progressif dans l’hygiène quotidienne. Le parfum participe à un rituel de beauté et la mode est aux senteurs plus légères.

Le XIXème siècle voit l’expansion d’une clientèle bourgeoise et l’arrivée de la fabrication en série, du vaporisateur, des étiquettes sur des flacons standardisés et des senteurs de synthèse, moins coûteuses que les produits naturels. Les clients sont ciblés par la publicité.

Trois figures marquent l’entrée dans le XXème siècle de la parfumerie française. Le parfumeur François Coty associe produits naturels et de synthèse. Avec le joailler-verrier René Lalique, il s’intéresse aussi au contenant et les flacons redeviennent des œuvres d’art réalisés en petites séries peu coûteuses. Quant à Paul Poiret, il lance la mode du couturier parfumeur dont nous connaissons aujourd’hui de si nombreux exemples dans le monde.

La photo 2 montre un tout petit échantillon des objets illustrant cette évolution. On remarque au centre un canapé circulaire rose (dont nous reparlerons à la fin de cet article) et en haut à gauche une fontaine à parfum du XIXème siècle (photo 3). Des fontaines de ce type étaient mises à disposition dans les espaces publics comme les grands magasins.

Quand on se couche sur le canapé rose et qu’on regarde vers le haut, ce n’est pas très confortable mais on a une belle vue sur la charpente de la tour (photo 4).

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