
Si cela peut te consoler, gxhibitte, à l'époque du F2, j'ai eu aussi de très gros soucis.
Asseyez-vous tous dans un bon fauteuil et, pour ceux qui aiment, prenez une bonne bière afin de lire ce qui suit…
Ça va être un peu long mais je pense que ça vaut la peine.
Lorsque je suis passé chez Nikon
for the first time in my life (

), je venais de perdre près de mille photos qui avaient pris la lumière au niveau où le film s'enroule dans l'appareil, avec un Zeiss-Ikon Icarex 35 CS. Installant à l'époque mon boîtier dans un sac TP comme la plupart des débutants, je n'utilisais pas les œilletons de l'appareil lui-même pour fixer la courroie de cou en cuir. Et cela m'a empêché de remarquer qu'un des œilletons (celui de droite, devant l'enrouleuse du film…) était parti : dévissé tout seul, laissant un joli petit trou juste devant le film car, à cet endroit, Zeiss Ikon n'avait pas jugé nécessaire d'installer une double cloison qui, je pense, devait exister sur les Contarex, mais pas sur l'Icarex, moins cher…
Je venais de passer deux mois en Corse (en 1971) dont huit jours devant une aire d'aigle royal que je m'était fait une joie de photographier sous tous les angles avec mon 9/640 mm Novoflex, confortablement installé dans une ancienne bergerie. C'est-à-dire au ras du sol, bien caché. J'ai dû faire une vingtaine de films…
J'avais également "fait" du Petit-Duc (petit hibou, très nombreux où j'étais hébergé, en pleine Castaniccia…) sur le rebord de ma fenêtre, dans un figuier, en train de chasser de gros papillons de nuit et en train de déguster de gros coléoptères bien en évidence sur son figuier… Rarissimes images à l'époque ! Plus des paysages, des plantes diverses et variées : une belle moisson.
Tous les films ont été voilés, aucune photo n'a été récupérable ! Aaarrrgh… ! J'avais emprunté quelque argent pour faire cette virée, et comptais bien la rentabiliser… La catastrophe intégrale. Ce genre d'ennui ne pouvant pas se produire chez Nikon car à cet endroit, il y a double épaisseur de métal.
Heureusement, dans ces années 70, on trouvait du travail n'importe quand et quelques mois passés à faire le pompiste dans une station service m'ont permis de rembourser mes dettes, et d'investir chez Nikon en achetant un beau F2 DP1.
Huit jours après, je le rapportais au magasin car le déclencheur était parti ! Plus de déclencheur sur le costaud, le solide F2… J'utilisais à l'époque un déclencheur souple de marque Hama bien costaud monté sur mon fusil Novoflex et c'est, paraît-il ce déclencheur souple qui avait détruit celui du boîtier (là-dessus, je m'interroge encore…

). L'appareil est retourné trois fois au SAV jusqu'à ce que les gars de Nikon se décident à souder le déclencheur, et je n'ai plus eu de problème.
Jusqu'à ce que j'achète le premier appareil électronique au monde permettant de conserver toutes les vitesses en mode manuel si on le désirait : le beau Nikkormat EL. Même déclencheur souple sur mon fusil-photo ====> même problème ! Plus de déclencheur sur le Nikkormat EL après une dizaine de déclenchements ! Cette fois, le SAV a soudé la pièce dès le premier passage. Et je n'ai plus eu de problème…
Dur quand même et pratiquement incroyable, mais absolument authentique.Peu après, je connaissais tout le monde au SAV, ayant fait le Salon de la Photo à Paris en tant que démonstrateur chez Nikon (j'en ai fait six au total), et mon copain le responsable m'a alors dit que le F2 AS, dernier modèle, ressemblait certes extérieurement à mon "vieux" F2-DP1, mais que pratiquement tout avait été changé à l'intérieur, ce que je veux bien croire. Moralité : ne jamais se ruer sur le dernier modèle sorti, mais attendre quelque temps que d'autres essuient les plâtres !

J'ajoute que dès que j'ai installé un moteur sous le F2, j'ai utilisé le déclencheur électrique et la poignée revolver Nikon (que j'ai toujours), et que je n'ai jamais rencontré le moindre problème avec les trois FE que j'ai possédés ultérieurement, increvables boîtiers, d'une fiabilité absolue dès le premier modèle.
En ce qui concerne le F3 dont on dit que c'est un vrai tank ultra-costaud, c'est exact depuis l'apparition du viseur HP. Les premiers modèles ne fonctionnaient pas, ou très mal et de façon très aléatoire dès que l'atmosphère était tant soit peu humide, chaude et/ou trop froide… Problème d'électronique et de posemètre, réglé par la suite.
Je pourrais ajouter des points de corrosion chroniques à l'intérieur du Nikonos V, qu'un plongeur m'a appris à démonter à Mayotte afin de le nettoyer partout et d'éviter cette corrosion : notamment, il faut absolument retirer le capot du levier de réarmement qui n'assure pas ou très mal l'étanchéité, et laisse pénétrer de l'eau. En le retirant, on peut facilement rincer l'appareil. C'est moins joli, mais c'est plus sûr…
Alors, le matériel actuel, bourré d'électronique, les optiques dépourvues de bague de diaphragme… Le VR (dont pourtant je demeure un partisan convaincu à condition de l'utiliser le moins possible)…
N'ayant plus les moyens de m'offrir les appareils de très haut de gamme comme le D3 et le D3X, je ne sais qu'en penser. Mais pour les autres… Prudence, prudence.

Et ce sont pourtant de merveilleux outils avec lesquels on fait des images impossibles à envisager du temps des F, F2, F3, F4, F5 (pour moi, le F6 n'est pas un "vrai" F, mais un super-FE2 : pas de visée interchangeable, et tellement de pré-réglages que c'est une sorte d'hybride de F-qqch et de D-qqch).
Par exemple, des martinets en plein vol sans piège électronique, tant l'autofocus a fait de superbes progrès !
Une dernière chose : j'ai eu la joie et l'honneur de posséder le premier 5,6/600 mm IF-ED importé en Europe (qui me fut remis en main propre par le patron de Brandt-Frères), dont la qualité égalait celle de l'étalon Micro-Nikkor 3,5/55 mm à l'intérieur et jusqu'au-delà du cercle de 12 mm, et presque équivalent sur les bords de l'image. Extraordinaire optique, revendue bêtement pour faire un voyage au Mexique en 1984 qui ne m'apporta que de multiples catastrophes du genre pépins, mais c'est une autre histoire (c'est bien, hein, comme roman ?

).
Cette optique a quand même posé de sérieux problèmes aux copains du SAV, car elle perdait le point aussi rapidement qu'elle le trouvait. J'explique : je ne travaillais toujours qu'à la main en fusil-photo, mais le phénomène était visible lorsqu'on plaçait l'optique sur pied. On faisait la mise au point, on lâchait la bague, et on voyait dans le viseur le point disparaître ! Le SAV était très content, car cela a permis de constater une faiblesse interne propre au système IF, problème qui fut très rapidement réparé au Japon sur toutes les autres optiques à mise au point interne. (Qu'est-ce qu'on dit au monsieur… ? Hmmmm… ??

)
Une encore-dernière-chose : mon premier Micro-Nikkor 4/200 IF (manuel) perdait l'infini lorsque je lui vissais le polarisant Nikon (ou d'une autre marque d'ailleurs). Problème résolu en donnant un petit coup de lime à la butée de la bague de map au niveau de l'infini, de façon à ce que celui-ci soit "dépassé", ce qui permettait de l'obtenir avec un polar…
J'imagine ce genre de problème avec l'actuel SAV Nikon-France, et en frémis d'avance… !

En résumé, pas de quoi pleurer, mais pas vraiment de quoi rire non plus…

Joyeux bons cauchemars bien agités à toutes et tous !

PS : Pour les fautes de frappe et d'orthographe, je ne relis pas, j'ai la grosse flemme…
