Bonjour
Contrairement à ce qui a été écrit précédemment, la quasi-totalité des objectifs photographiques est gradué en ouverture relative géométrique : si ce n'était pas le cas, il ne serait ni possible d'établir de table de profondeur de champ pratique (il faudrait une table par objectif voire pour chaque focale d'un zoom) ni possible d'éviter facilement la diffraction (les optiques cinéma sont, elles, graduées sur photométriquement, ce qui permet d'avoir la même exposition pour le même diaphragme avec des objectifs différents, le marquage de l'ouverture est indiqué par un T:)
Dans plusieurs formules d'optique géométrique et de photométrie, on retrouve l'expression p'/D (distance centre optique de l'objectif - film divisée par le diamètre de l'ouverture) : c'est, entre autres, le cas pour la formule de transfert photométrique (qui permet de déterminer l'éclairement reçu par le film ou le capteur en fonction de l'objectif et de la luminance du sujet), le calcul de la profondeur de champ et celui de la diffraction. Par commodité (ça simplifie les calculs), on a défini l'ouverture relative comme étant égal f/D (distance focale divisée par le diamètre de l'ouverture) et on a adopté l'échelle normalisée que nous connaissons tous.
Dans les cas où la distance centre optique - capteur est supérieure à la distance focale (dès que l'on fait la mise au point quand le sujet n'est pas à l'infini), on devait appliquer un facteur de correction… facteur de correction que Nikon (et les autres) intègrent dans la valeur de l'ouverture affichée sur les boîtiers actuels. Ce facteur de correction n'est pas neutre : à l'échelle 1, il correspond à 2 crans de diaphragme (le 105 f/4 devient un 105 f/8… parce qu'à l'échelle 1, le tirage est de 210 mm au lieu de 105 mm et que le diamètre de l'ouverture n'a pas changé)
Pour la diffraction, le diamètre de la tache d'Airy est proportionnel à l'ouverture relative et devient visible en numérique dès que le rayon de la tache est supérieur à la dimension des pixels (ce qui donne un diaphragme limite à f/11 en APS-C 12 Mpixels (24 Mpixels en 24 × 36), f/8 en APS-C 20 Mpixels (45 Mpixels en 24 × 36)). Des essais permettent d'estimer à quel moment la dégradation de l'image devient visible / gênante (pour mon utilisation professionnelle, j'avais observé que je pouvais diaphragmer un cran de plus mais pas au delà).
Comme les objectifs sont conçus pour être montés sur une multitude de boîtiers (et c'est d'autant plus vrai chez Nikon où la monture F a dépassé les 60 ans et n'est pas encore bonne pour la retraite), entre la plage d'ouvertures (8 diaphragmes chez Nikon), l'intégration des facteurs de correction dans l'affichage de l'ouverture, on arrive facilement à des ouvertures affichées bien au delà de ce qui est raisonnable pour qui veut éviter la diffraction (sur du film photo courant, la limite est de l'ordre de f/32... bien moins si on utilise du film comme feu la Kodak Technical Pan)
A+
Laurent Galmiche
PS Les pupilles d'entrée (de sortie) d'un objectif ne sont que l'image du diaphragme par les lentilles avant (arrière) de l'objectif et interviennent peu dans la diffraction...