Bonjour,
Je voudrais savoir quel est le matériel (reflex) et objectifs que vous me conseilleriez pour faire de la photo noir et blanc de qualité.
Merci de vos conseils.
La question est complexe, parce qu'en l'absence de toute indication sur les sujets que vous avez envie de photographier, et sur la destination de vos images, il est presque impossible de donner des conseils. Sauf à ce que chacun se mette à indiquer l'appareil et/ou les optiques qu'il utilise ou qu'il connaît.
S'il s'agit de produire des images en noir et blanc pour les publier dans un blog à une résolution de 72 ppp, pour les tirer en 20cm x 30cm, ou pour les tirer en 80cm x 120 cm, on ne parle pas de la même matière première.
Si c'est pour prendre des portraits posés en studio, avec un éclairage contrôlé, ou pour prendre des portraits sur le vif dans des lumières tamisées, on ne parle pas non plus de la même chose.
Si c'est destiné à prendre des photos de nature morte, c'est encore différent de prendre des photos de boxeurs virevoltant sur un ring, ou un des motos anciennes sur un circuit de compétition.
Si c'est pour s'installer avec un appareil sur un trépied, ou pour crapahuter en ville, ou à la montagne, on parle encore de choses différentes.
Aujourd'hui, on trouve des appareils, des optiques, et des surface sensibles (plans-films, pellicules, capteurs, etc.) permettant de produire des images de bonne qualité technique, en noir et blanc.
En argentique, l'offre est pléthorique et, à part pour certains boîtiers très recherchés (parfois pour des raisons purement spéculatives), on trouve chaussure à son pied pour un tarif modique. Que ce soit en 24x36, en moyen format (6x4,5, 6x6, 6x7, etc.) ou en plus grand format (on s'oriente vers la chambre photo).
Pour un boîtier 24x36 avec autofocus et bonne mesure de lumière (puisque nous sommes dans un forum Nikon, je citerai le F100), on est dans les 150 euros pour un boitier en très bon état.
Un objectif "standard" pour du reflex 24x36 - c'est-à-dire du 35mm à 50mm, pour faire simple - c'est 50-100 euros pour une ouverture à f/1,8. On peut s'équiper avec quelques focales fixes de très bonne qualité (certaines à mise au point manuelle, à condition que l'indication de mise au point correcte soit facile à voir dans le viseur) sans se ruiner, là encore.
Pour les amateurs de télémétriques, en 24x36 argentique, on peut se faire plaisir avec du Voigtlander, tant pour le boîtier que pour les optiques, sans aller chez Leica.
Certaines personnes, procèdent à l'ensemble de la chaîne argentique, jusqu'au tirage argentique.
D'autres personnes combinent argentique et numérique : prise de vue sur support argentique, développement du support, puis numérisation et traitement du fichier obtenu par numérisation, puis impression.
J'ai pu voir que cela donne de beaux résultats avec des négatifs de moyen format, par exemple.
En numérique, aucun boîtier actuel, même en entrée de gamme n'est "mauvais", que ce soit en réflex ou en hybride. Et même les objectifs livrés avec le "kit de base" ne déméritent pas, pour autant qu'on ne les emploie pas dans des conditions de lumière trop difficile, leur ouvertures maximales étant souvent limitantes en basse lumière.
Par exemple, toujours chez Nikon, un D3400 forme avec un 50mm f/1,8 un duo pas ruineux et tout à fait capable de produire des images de bonne qualité dans une large gamme de situations.
Il faut toujours garder à l'esprit qu'il vaut mieux dépenser plus dans les optiques que dans le boîtier. Par exemple,
Ming Thein, dans son blog, montre des photos prises avec le couple Nikon D5500 et un objectif de très haute gamme (un Zeiss Otus 85mm f/1,4).
Attention, certains optiques qui sont "bonnes" voire "très bonnes" pour des pellicules argentiques montrent leurs limites devant des capteurs numériques d'aujourd'hui.
Pour produire des images en noir et blanc, en numérique, deux voies s'ouvrent, selon l'envie de passer ou pas du temps en post-production :
- soit travailler en "JPEG directement sorti du boîtier", en choisissant - lorsque le boîtier le propose - un mode "monochrome". Les menus de certains boîtiers permettent de paramétrer le "monochrome" en question selon les goûts du photographe (plus ou moins de contraste, plus ou moins d'accentuation, etc.). Certains constructeurs ont particulièrement travaillé le "rendu monochrome" de certains de leurs boîtiers en particulier en proposant des styles de JPEG conçus pour ressembler au rendu de certains pellicules argentiques. C'est le cas, par exemple, chez Fuji, qui vante (non sans raison), le rendu de ses JPEG en simulation d'Acros sur certains de ses boîtiers (X-Pro 2, X-T2, X-100F) ;
- soit travailler en RAW, et ensuite en post-production, développer le RAW pour aller vers du noir et blanc. Cela peut se faire avec des logiciels généralistes (Lightroom, RawTherapee, etc.), soit avec des logiciels spécialement tournés vers le noir et blanc (comme Silver Efex cité plus haut). Travailler sur du RAW pour en faire du N&B permet d'agir avec beaucoup plus de finesse qu'une simple désaturation de l'image en couleurs.
Certains logiciels sont gratuits, parfois un peu plus complexes à prendre en main que les "cadors" commerciaux, mais très performants tout de même.
En résumé, et pour en rester au numérique, un boîtier même d'entrée de gamme, un ou plusieurs optiques de bonne qualité, des photos prises en RAW, un logiciel de traitement, et c'est parti pour l'aventure du N&B.