Bonjour,
Premier voyage pour moi au
Spitzberg, réalisé mi-Avril de cette année.
Initialement, il s'agit d'un voyage sportif. Une randonnée de 13 jours en ski+pulka et en autonomie (avec GNGL). Mais le parcours se fait sans difficulté pour quelqu'un de sportif et bien préparé. Ce qui permet de profiter davantage du paysage et de faire des photos (à condition de ne pas se laisser distancer par le reste du groupe).
Il s'agissait de la fin de l'hiver et malgré un soleil pratiquement présent en permanence, nous avons tout de même eu -25°C (plus le facteur vent). La météo était de notre côté. Nous avons eu seulement deux jours de tempête et deux jours un peu gris. Le reste s'est résumé à un ciel bleu et une neige étincelante.
Comme vous le verrez ci-dessous, les photos sont surtout des paysages de trois types: vallées, glaciers, banquise. Dans tous les cas, on profite de l'immensité des paysages (à en perdre un peu la notion de distance) et l'absence presque totale d'activité humaine en dehors des quelques villes côtières (avec des passages de motoneiges). La saison se prêtait assez mal à la photographie animalière, car la banquise était encore bien en place et lointaine. Nous n'avons donc pas rencontré les animaux vivant sur celle-ci: ours, phoques, morses, renards (suivant les ours). J'ai tout de même pu photographier des rennes du Spitzberg (assez différents des autres sous-espèces de rennes, plus trapus) et quelques fulmars boréals. D'autres voyages sont organisés l'été, notamment en canoë, et semblent plus propices à la photographie animalière (à méditer pour un prochain voyage).
Niveau matériel, j'avais peur de manquer de quelque chose ou de ne pouvoir palier à une panne. J'ai touché du bois, tout s'est bien passé. Mais j'ai emporté beaucoup de matériel qui s'est ensuite révélé inutile.
PaysagesJe pensais principalement utiliser mon reflex, mais les conditions météo rendaient un peu délicat le changement d'objectif (surtout en pleine randonnée) et probablement un peu rude pour le matériel. J'ai donc réalisé la plupart des paysages avec un compact expert (Canon PowerShot G7 X Mark II). Très pratique pour le glisser dans la veste (primordial pour la bonne tenue des batteries). La principale difficulté rencontrée est le trop plein de lumière (avec toute cette neige). Le compact étant limité à f/11, 1/2000s et iso 125. L'autre difficulté étant d'avoir un premier plan à insérer dans la composition (pas encore très doué sur ce point-là).
AnimalierDu coup, j'ai opté pour utiliser mon reflex (Nikon D7100) quasi-exclusivement pour la photo animalière. Je l'ai gardé dans mon sac à dos, prêt à sortir (encore que pas assez rapidement bien souvent) et équipé avec le Nikkor 200-500mm f/5.6. Les distances étant plus importantes qu'il n'y paraissait, le 500m n'était pas de trop et je ne regrette pas d'avoir laissé le 70-200mm à la maison.
AnecdotiqueJ'ai fait quelques paysages et photos macro au reflex, histoire de ne pas avoir transporté ces deux objectifs pour rien:
- Nikkor 28mm f/1.8 G
- Sigma DG EX 105mm f/2.8 macro
Au secours, mon boitier tombe en radeInitialement, le compact expert était le "boitier" de secours de mon reflex. J'avais également un reflex argentique Nikon FM2 sur lequel je pouvais mettre plusieurs objectifs emportés. J'ai finalement fait une pellicule au 20mm f/3.5, histoire de ne pas l'avoir transporté pour rien encore une fois. Et comme je suis ceinture et bretelles, j'avais emporté une GoPro Hero 3. Dans un sens, je suis content de l'avoir emmenée pour rien celle-là

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AutreParmi le matériel s'étant révélé inutile pendant ce voyage, j'avais également:
- Filtre ND1000: trop de lumière, même avec le ND1000, je n'arrivais pas à obtenir de très longues poses (13s à tout casser).
- Trépied/mini-trépied: pour les mêmes raisons.
- Nikkor 35mm f/2 D et 50mm f/1.4 D. La difficulté de changer les objectifs et le compact 24-100mm ont rendu ces objectifs inutiles.
Accessoires- 5 batteries EN-EL15 (pour le D7100). 1 seule utilisée sur le voyage.
- 2 batteries NB-13L (pour le Canon PowerShot). 1 utilisée, la 2e légèrement entamée.
- 3 batteries pour la GoPro (non utilisée)
- Convertisseur Prise 12V (allume-cigares) vers prise 220V (pour les chargeurs de batterie). Le convertisseur était destiné à être utilisé sur le panneau solaire emporté par le groupe. Mais finalement, je n'ai même pas eu besoin de m'en servir (les batteries ayant magnifiquement tenu).
- Cartes mémoires: 2 x 64Go, 2 x 32Go et 1 x 8Go
C'est la bonne surprise technique du voyage. Hormis la bonne tenue globale du matériel face au froid (j'ai juste eu quelques faux contacts vers -25°C), la grosse surprise est la très bonne tenue des batteries. J'avais peur d'être juste. Et au final, je suis plutôt large. La solution ayant consisté à garder en permanence les batteries et appareils photos sur soi: les batteries rangées dans un étui à lunettes à l'intérieur de ma polaire, mon compact collé contre moi à l'intérieur de ma polaire (je dormais avec les deux dans le duvet pour maintenir au chaud également) et le reflex contre mon dos dans le sac photo. Et bien sur, réduire tous les paramètres énergivores (luminosité de l'écran, fonctions gps/bluetooth, mode veille...).
L'album en meilleure qualité :
https://flic.kr/s/aHskUrkUAqN'hésitez pas si vous avez des questions/commentaires. Certaines photos iront faire un tour dans d'autres sections pour plus de discussion.
Pierre
PS: emvri, j'ai copié ta présentation. Tes comptes rendus étant toujours superbes.
1) Arrivée à LongyearbyenPrincipale ville de l'île située sur la côte ouest. Un vent moyen balayait la neige sur la piste d’atterrissage de l'aéroport.
2) Ne rien oublierNous préparons le premier jour le matériel et les rations alimentaires à emporter.
3) Visite rapideNous avons le temps de nous balader une heure ou deux avant l’arrivée du « taxi » pour le départ. Et déjà un cadre magnifique, tout enneigé, dans cette petite ville encastrée entre les montagnes.

4) La route principaleTrès peu de routes goudronnées au Spitzberg. La principale traverse Longyearbyen et rejoint l’aéroport.
5) Le taxi arriveC’est lourd, c’est lent, c’est inconfortable. Mais ca permet de nous amener à 60km de la ville et de profiter immédiatement de la randonnée.
6) Le point de non-retourLe taxi repart. Il est trop tard pour reculer. 13 jours d’autonomie complète dans la neige et le froid.
7) Notre principale compagnieTrès vite, nous croisons les premiers rennes.
8) Notre guide cherchant un endroit pour monter le campAyant besoin d’un peu de profondeur pour dresser la tente messe, nous avons parfois dû avancer pendant 45min pour trouver le bon emplacement. On commence à perdre la notion de distance. Un caillou pourtant pas si lointain, se trouve en réalité à 1km ou 2.
9) Tout droitNous continuons notre avancée dans la vallée de Reindalen plusieurs jours d’affilée.
10) Quand il n’y en a plus, il y en a encore.La fin de la randonnée quotidienne ne signifie pas la fin des efforts. Il faut encore monter les tentes et la tente messe. Commence alors plusieurs heures de cuisine pendant lesquelles nous faisons bouillir de la neige fondue. Cette eau chaude étant indispensable pour boire et manger. Nous consommer 4 ou 5L par jour et par personne.
11) Have a break, have a…Nous effectuons plusieurs pauses pendant chaque randonnée. 2 pauses rapides (une le matin, l’autre l’après-midi) et une pause plus longue pour le déjeuner et les nouilles chinoises en guise de repas. A chaque pause, il faut se rhabiller rapidement avec les grosses doudounes prévues à cet effet. A -15°C, on se refroidit très très vite.
12) Toujours tout droitNous reprenons notre route dans cette vallée qui semble interminable. Chacun s’arrête fréquemment pour prendre quelques photos. Nous essayons de nous restreindre, ne sachant pas combien de temps tiendront les batteries. Mais comment résister?

13) La météo reste de notre côtéLe campement est monté. Nous profitons du paysage et le ballet des traces de pas dans la neige commence. Parfois ordonné, parfois plutôt chaotique. Nous profitons cette nuit-là d’un bon repos, car nous ne faisons pas de tour de garde. Nous sommes suffisamment éloignés de la côte pour ne pas rencontrer d’ours.
14) Vers l’Est, toujours vers l’EstNous nous rapprochons du glacier en passant par Reindalssletta. Les rennes accompagnent notre route.

15) Enfin un peu de contrasteDe temps en temps, un terrain plus sombre nous offrait un peu de contraste dans nos photos.

16) J’ai l’impression d’être serré dans mon 2 pièces parisienToujours ces paysages immenses sans rien pour arrêter l’horizon.
17) L’arrivée du printemps?Pour ainsi dire la seule trace de la flore locale que j’ai peu trouver pendant le voyage.
18) Les occasions ne manquent pasChaque soir est l’occasion d’un magnifique coucher de soleil. L’heure dorée et l’heure bleue si chères aux photographes durent bien plus d’une heure au Spitzberg, du fait de l’inclinaison du soleil.
19) Nous approchons du glacierLe chemin devient un arpenté. La vallée fait place à davantage de montagnes. Nous jetons un dernier coup d’oeil derrière nous, laissant dans cette vallée interminable la trace de nos pulkas.




20) Un peu de glace pour l’apéritif?Nous arrivons au pied du glacier Edvardbreen. Nous montons le campement au pied de cet énorme morceau de glace. La montée du glacier est prévue pour le lendemain matin.


21) Soirée photoJe profite d’une belle lumière en fin de journée pour faire quelques photos. Le lendemain matin sera beaucoup moins propice. Nous monterons le glacier dans le froid, le vent, la neige et le brouillard.


22) De l’autre côtéNous avons passé le glacier. Nous sommes à Inglefieldbukta, où le glacier se jette dans la mer, transformée en banquise à cette époque de l’année. Nous arrivons à la moitié de notre voyage. Les batteries tiennent le coup. C’est le moment de commencer à s’amuser.

23) Allô Maman?Ne cherchez pas de réseau téléphonique. Il n’y en a pas en dehors des villes principales.
