A Matougris:
- Décidément, je ne m'attendais pas à autant de questions provoquées par un zoom somme toute assez banal

!
- Du coup, intrigué, j'ai ressorti mon Nikkor transstandard AF 35-70mm f/2,8D qui dormait paisiblement dans un coin de mon armoire depuis quelques années.
- Première impression: il est lourd (665g) par rapport à la "quincaillerie" en polycarbonate d'aujourd'hui et surprend par sa commande de focales à pompe ( relativement dure et de ce fait imprécise). Un autre défaut d'ergonomie par rapport aux optiques modernes: différents verrouillages (maladie traditionnelle de Nikon sur ses boîtiers en particulier), abandonnés depuis le F6. Sur la dernière version D, le bouton coulissant de verrouillage du diaphragme à sa plus petite valeur est normalisé avec le reste de la gamme AF. Par contre, le bouton-poussoir métallique rond de déverrouillage de la position macro est particulièrement petit et désagréable à manipuler. Je tiens à confirmer que les deux points blancs au-dessus des chiffres 35 et 70 sous la bague de distances correspondent bien aux repères IF.
- Pourquoi la position macro à la focale de 35mm?
- Ce zoom transstandard 35-70mm f/2,8 (lumineux mais modeste au niveau de la plage de focales couvertes) fut introduit en 1987 (21 ans déjà!).
- A cette époque (sans parler de la puissance de calcul informatique particulièrement modeste), la technologie de fabrication de lentilles asphériques (correction de la distorsion , de la coma et de l'aberration sphérique) n'était pas encore maîtrisée à l'échelle industrielle. La seule solution consistait à recourir à l'emploi de nombreux éléments sphériques (15 éléments en 12 groupes) afin de corriger toutes sortes d'aberrations optiques particulièrement nombreuses lorsqu'il s'agit d'un zoom aussi lumineux. Tout naturellement, Nikon n'a pas recouru à l'emploi de verres ED (à haut indice de réfraction) car, à l'époque, le support argentique ne nécessitait pas la correction de l'aberration chromatique sur les focales inférieures à 180-200mm. Contrairement à ce qui se passe aujourd'hui avec les capteurs numériques.
- Donc, pour revenir à notre 35-70 f/2,8, lorsqu'on observe les valeurs FTM pondérées, on voit clairement que les valeurs de contraste sont plus élevées à la focale de 35mm, comparativement aux valeurs relevées aux focales de 50mm et de 70mm, que ce soit à pleine ouverture (f/2,8) ou à moyenne ouverture (f/8). Une meilleure courbure de champ est également "compensée" par une PDC plus importante à cette focale. D'où, à mon avis, le choix par Nikon de la position macro à la focale de 35mm. Sans parler de la cinématique plus simple en position 35mm.
- A titre d'information, sur un zoom transstandard moderne (Leica R Vario-Elmar 35-70mm f/4), la formule optique se limite aux 8 éléments en 7 groupes grâce à l'emploi d'un élément asphérique contre-moulé et la position macro (à 0,26m) est assurée à la focale de 70mm.
Cordialement,
Photokor.
PS: - A mon avis personnel, il serait plus honnête de considérer la position macro d'un zoom comme un "supplément gratuit" offert avec l'objectif qu'une solution sérieuse car rien ne pourra jamais remplacer un vrai objectif macro spécialisé.