Intéressante cette discussion.
Visible, invisible, ces termes pourtant communs ont un sens beaucoup plus profond et complexe qu'on ne les leurs accorderait. Il faut tenter d'oublier le "soi" et de voir (aucun jeu de mots ici) le monde tel qu'il est. Chaque être vivant à une perception extrêmement limité du monde qui l'entoure, tant ce monde est vaste et complexe. Rajoutons à cela que l'homme à une vision très "moyenne" et qu'en plus de cela son esprit est constamment occupé avec des préoccupations de toutes sortes; il n'a accorde d'importance qu'à une plage très limitée d'objets, d'actions et de personnes.
Ce que la photographie apporte, en mon sens - et c'est de cette manière que j'interprète la phrase de Cercas - est la possibilité à l'ESPRIT, et non à l'œil, de prendre le temps de faire le point sur le monde environnent (ici j'inclus la Terre entière), de ne pas avoir à analyser cette petite parcelle de "scène" dans toute sa totalité (ceci fut le travail du photographe) mais d'avoir toute son attention pour justement analyser ce cours instant, ce moment de la vie, figé. Moment qui inclut tous les gens l'ayant vu, qu'ils l'aient remarqué ou non. Ce mettre en perspective par rapport à ces choses, bien souvent du quotidien, qui nous échappe mais qui se passent à chaque instant sur la Terre. Toutes ces choses inconnus, qui se déroulent à notre insu. De plus je trouve qu'il est intéressant (je viens d'y penser) de constaté que le photographe (dans mon cas) cherche l'image partout mais ne c'est jamais demandé s'il avait fait un jour parti de la photographie d'un autre, probablement amateur lui-aussi, mais qu'il est, pour quelqu'un, un simple inconnu de plus sur une image. Étant comme tous les autres, une partie de l'inconnu.