En mode assisté, on obtient à coup sur une image à peu près exploitable, en revanche, il est beaucoup plus compliqué de perfectionné ce "à peu près".
Pour quelle raison ? Le mode A, en tournant une simple molette, me permet d'obtenir l'exposition aussi parfaite que le mode M.
Prenons un exemple :
En mode M, je choisis l'ouverture qui me convient car j'ai lu que c'est ce paramètre qui permet de faire varier la profondeur de champ.
Ensuite, je choisis une vitesse qui va me permettre d'amener le curseur à 0 pour avoir une exposition correcte.
En mode A, je choisis également l'ouverture (pour la même raison) et c'est l'automatisme qui choisira la vitesse à ma place.
Mais comme dans ma démarche la vitesse n'a aucune importance, que m'apporte le fait de devoir la modifier moi-même ? Pas grand-chose.
Du coup, j'apprends exactement de la même façon, dans les deux cas, à bien choisir mon ouverture.
Evidemment, le démonstration serait exactement la même si le but était de maîtriser la vitesse (mode S).
On peut donc penser que les modes A et S sont plus pédagogiques dans le sens où ils permettent au débutant d'aborder d'abord un paramètre puis ensuite l'autre au lieu de devoir se soucier des deux en même temps à chaque photo. En général, on apprend mieux en apprenant une chose à la fois plutôt qu'en mélangeant tout dès le début.
Autre point important : bien peu de photographes très expérimentés utilisent le mode M en dehors du studio donc semble-t-il judicieux d'apprendre avec un mode qui, au final, sera peu utilisé ? Bien entendu, il existe des exceptions, mais peut-on établir une généralité à partir d'exceptions ?
Des générations de photographes ont appris avec des boitiers ne bénéficiant d'aucun automatisme.
C'est à dire que quand on n'a pas le choix, on fait avec ce qu'on a. Peut-on en conclure que c'est la meilleure solution ?
Des générations de conducteurs ont appris à démarrer un moteur avec une manivelle et à passer les vitesses au régime de synchro. Doit-on revenir à ça pour apprendre à conduire ? Pas certain...
Et si les automatismes, bien utilisés, permettaient d'apprendre plus facilement, pourquoi s'en priver ?