Bonjour,
Je partage à 100% les avis de didierropers.
Je pense être moi aussi plutôt pragmatique. Le sujet de départ de ce fil était: "Quelle optique monter sur un D90 (format DX) pour faire du portrait en studio?"
Partant de là, la première question à se poser est il me semble de savoir de quel recul on dispose pour opérer, d'où mes quelques repères pour évaluer ce que l'on peut faire avec quelle focale, partant d'un portrait en pied sachant que qui peut le plus peut le moins, et prenant en compte deux principes de base à savoir qu'il est plus adapté d'utiliser pour la photographie de personnage au moins un léger téléobjectif pour un rendu naturel des proportions, et de pouvoir se détacher du fond au moins un peu (si l'on souhaite utiliser un fond particulier et quel qu'il soit, uniforme ou non) pour pouvoir contrôler un peu son rendu (l'éclairer ou pas) et éviter les ombres portées disgracieuses. Comme le dit didierropers on fait du studio ou on n'en fait pas. Partant de ces simples considérations il s'avère qu'Identifiant a déjà un zoom parfaitement adapté à ce qu'il veut faire, et peut donc faire l'économie d'un achat d'optique pour se lancer puisqu'avec le recul dont il dispose son zoom couvre une plage d'angles de champ confortable pour ce qu'il souhaite faire, et que compte tenu du recul dont il dispose il pourra sans problème faire du portrait dans de bonnes conditions jusqu'au plan américain, ce sera un peu juste pour faire des photos en pied d'autant qu'il n'y a pas que le fond à prendre en compte mais aussi le recul nécessaire pour éclairer, car plus l'on a un grand sujet plus il s'avère incontournable de pouvoir donner du champ aussi aux sources d'éclairage.
Pour le reste il s'agit de choix d'ordre esthétiques et artistiques, tout est envisageable. Le plus simple pour commencer est peut-être de d'opter pour un fond noir qui permettra de se concentrer sur l'éclairage du sujet seul et de commencer à apprivoiser la lumière et son matériel d'éclairage, et qui aura l'avantage également d'être assez facile à obtenir pour un résultat direct sans passer par une intervention qui peut s'avérer délicate en post-production. Je n'ai rien contre l'utilisation des logiciels tous autant qu'ils sont, et leur capacités sont époustouflantes, mais il s'agit d'autre chose, je veux dire par là que quand on est devant un ordinateur on n'est pas en train de faire du studio et de construire un éclairage. Photographier c'est "dessiner avec la lumière", la retouche c'est dessiner avec un stylet ou une souris et des algorithmes de calcul. Ne pas se soucier du fond dès la prise de vue est affaire de choix, celui par exemple de décider de passer du temps à apprendre à maîtriser les différentes méthodes de détourage dans photoshop, ainsi que d'apprendre à créer par copie ou n'importe quelle autre méthode une partie de l'image qui n'existe pas, c'est très intéressant, mais ce n'est pas de la prise de vue ni de la pratique du studio et ce sont des heures passées à autre-chose. De plus comme le souligne didierropers ces opérations sont loin d'être toujours évidentes à réaliser, et se rendre compte après avoir passé du temps avec un modèle et être satisfait des poses et expressions avec tout ce que ça implique (coiffure, vêtements, maquillage...) que les photos sont inexploitables parce que l'on ne parvient pas à "rattraper" le fond parce que l'on ne sait pas comment s'y prendre et parce que l'on n'a pas anticipé que telle manipulation serait plus difficile que l'on pouvait l'imaginer au moment de la prise de vue est une mauvaise surprise pour le photographe et pour ses relations avec le modèle qui a donné de son temps et a lui aussi ses espoirs. Par expérience le principe du "je retoucherai ça sur l'ordi" n'est pas une option à choisir si l'on ne sait pas avec précision à quoi l'on s'attend en parfaite connaissance de la question et de ses conséquences tant du point de vue du rendu final que du temps qu'il faudra y consacrer. Soit il s'agit d'un choix artistique ou technique délibéré et anticipé pleinement, soit c'est un rattrapage dû à un imprévu incontournable, mais selon moi en aucun cas une méthode ni une approche pragmatique et raisonnable de la prise de vue en studio.