Les normes de condition d'examen des épreuves sont bien antérieures à la généralisation des écran LCD et à leur rétroéclairage...
Le 5000 K (et 2000 lux) retenu par cette norme correspond à des conditions moyennes d'examen des épreuves opaques (l'avantage du 5000 K est que les composantes rouge, verte et bleu de la lumière sont à des "intensités" identiques, les 2000 lx sont suffisants pour la vision des couleurs soit optimale (le rendu des couleurs change avec le niveau d'éclairement / de luminance) )... dès que l'on sort de ces conditions, on sort des conditions de la norme (ce qui ne veut pas dire que ce n'est pas bien, cela veut dire seulement qu'il faut adapter les conditions d'examen des épreuves aux conditions réelles). Quand j'étais étudiant, Kodak calibrait ses Ekta pro pour un examen à 5000 K (pour comparaison aisée entre une table lumineuse et une cabine d'examen normalisées) et ses films amateur pour un examen à 3200 K (pour projecteur diapo). Fuji n'avait pas trouvé judicieux de faire de même et tout le monde était aligné à 5000 k...
Entre les problèmes liés à l'angle d'observation (ça va de mieux en mieux...), la dynamique extrème mais pas adaptée à la photo et qui dépend des conditions d'éclairage du poste de travail, le codage interne des couleurs sur 6 bits (et donc un maximum de 262144 couleurs) et la nature et la couleur du rétroéclairage et l'impossibilité de modifier sa balance (qui dépend du type de source utilisée - vivement vrais rétroéclairage à LEDs), le rendu des écran LCD est loin d'être optimal.
Après calibration de l'écran, le logiciel modifie les couleurs envoyées à l'écran pour simuler un affichage correct... si l'écran est trop bleu (ce qui est souvent le cas, un écran bleu paraissant plus blanc), le logiciel (le système d'exploitation) va modifier l'affichage pour qu'il soit suffisamment jaune pour que l'écran semble correctement callé en TC... et le nombre de couleurs affichables (gamut) chute encore (et la qualité de l'affichage également).
Il n'y a qu'une solution pour conserver un affichage à peu près correct sans acheter le dernier modèle d'écran spécialisé : trouver une TC d'équilibre qui soit suffisamment proche de la TC native du rétroéclairage et une luminance adaptée afin d'avoir un gamut le plus étendu possible.
La théorie dit que la luminance du moniteur devrait tourner autour de 100 à 110 lm/m² pour une TC de 5000 K... en pratique, mon LG W2353 est calibré pour 6500 K et 100 cd/m² avec une Spyder 2 et Dispcal GUI et donne un résultat correct. Au boulot, j'ai dû calibrer mon écran de portable Dell Vostro à 110 cd/m² (parce que les possibilité de réglage sont ce qu'elles sont) et l'écran Dell U2410 qui va avec à 140 cd/m² à une TC de 6000 k avec un Colormunki pour avoir un bon résultat.
Mais il ne faut oublier que la lumière ambiante du poste de travail à un rôle déterminant quand veut faire du bon boulot (voire quand on compare l'affichage à l'écran et un document papier). Je travaille dans le noir (ou presque) sans arrivée de lumière solaire sur mon poste de travail et avec un écran dans lequel je ne me vois pas (comme au boulot mon portable a une dalle brillante, je fais attention d'être dans l'ombre...) et je ne cherche surtout pas à comparer d'épreuve papier à la couleur de mon écran (parce que je sais que ce n'est tout bonnement pas possible vu les réglages de mon écran et la couleur de la lumière ambiante)...
A+
Laurent Galmiche