Depuis la vaste cour intérieure où commence la visite du château de Langeais on peut voir un bâtiment très ancien (photo 1). Pour comprendre son histoire, il faut remonter à l’empire carolingien. Charlemagne l'avait divisé en 300 comtés et marches, gérés par autant de comtes et de marquis. Progressivement, ceux-ci se sont émancipés de la tutelle du pouvoir central et ont commencé à se comporter en petits rois. En 877, Charles le Chauve officialise cet état de fait et reconnait l’hérédité de la charge de comte.
La ville de Langeais appartient à Eudes 1er, comte de Blois. Le comte d’Anjou Foulque III Nerra, autrement dit Faucon Noir, la convoite. Vers 993, avec un culot caractéristique, Foulque fait édifier à Langeais une motte castrale, qui n’est rien d’autre qu’un château en bois construit à la va-vite. En 994, Eudes en fait le siège avec 4 000 hommes sans parvenir à s’en emparer. À la mort d’Eudes, son fils Thibaud II reprend le siège et la motte castrale revient à la maison d’Anjou, ce qui ne mettra pas fin à la lutte entre les deux comtés pour Langeais.
Construit vers l’an 1000, le bâtiment que nous voyons aujourd’hui et qu’il est convenu d’appeler donjon est le successeur de la motte castrale. On n’en sait pas grand chose. On ignore même si c’est le comte d’Anjou ou le comte de Blois qui l’a fait construire. Il avait sans doute deux niveaux comportant chacun une pièce unique. Le niveau supérieur, le seul à avoir des fenêtres, devait être une résidence tandis que le niveau inférieur pouvait être un lieu de stockage (photo 2).
Quand on fait le tour du donjon, on découvre à quel point il est en ruine (photo 3).
En bas à gauche de la photo 4, on peut voir un engin de levage du type de celui utilisé lors de sa construction.