Bonjour tout le monde,
Comme c'est curieux et dommage, un si joli sujet qui a passionné 1200 lecteurs en 3 jours, qui a obtenu 34 réponses passionnées, voire passionnelles, et qui subitement n'intéresse plus personne ... Enfin si justement : les 1200 premiers lecteurs ;-)
C’est comme si le sujet était boycotté, mais je suis sûr que ce n’est pas le cas ; on est entre gens bien, n’est-ce pas ?
J'ai trouvé que ça serait dommage de laisser tomber un sujet si passionnant dans la liste de la première page, puis de la deuxième page, puis aux oubliettes. C'est pourquoi je me dévoue pour vous apporter l'envie de continuer. J'espère avoir l'énergie communicatrice qui motiverait nos troupes, et je suis sûr qu'ensemble, on peut y arriver.
Je dois remercier les différentes personnes qui m’ont contacté en privé pour me remercier d’avoir pris la défense de Youpi, et qui m’ont encouragé pour la suite.
************ L’ère du numérique favorise les tests **************
A l’ère du numérique, il n’a jamais été aussi facile de faire des tests comparatifs de nos objectifs.
En effet, il suffit de prendre une série de clichés sur un trépied, avec un sujet fixe qui comporte les éléments à comparer : une longue règle pour mesurer la profondeur de champ, des éléments à forts contrastes pour apprécier les corrections d’aberrations chromatiques, une façade à grille régulière en briques pour apprécier les déformations géométriques.
Tout le monde peut s’y mettre et l’on voit d’ailleurs sur beaucoup de sites ce genre de comparatifs. Ils sont parfois un peut embêtants, mais sont toujours très instructifs. Merci à ceux qui les publient car ils nous rendent un grand service pour choisir nos futurs objectifs.
Cette foison de tests permet de repousser les limites jusqu’alors établies. Les amateurs n’ont jamais été aussi exigeants. Tant mieux.
Et il arrive que certains remarquent ce qui passait inaperçu jusqu’alors, et que la photo numérique permet : constater des choses qui ne devraient pas exister.
Ce sujet en est l’exemple typique, et ce serait dommage de ne pas essayer de comprendre ce phénomène qui semble, à certains, défier les lois de la physique ;-)
************ TP de photo : mesure de la distance interligne ***************
Pour faire avancer le débat, je propose d'y aller par étapes.
Première expérience scientifique, facilement reproductible : mesurer la distance entre les lignes sur le magazine que l'on photographie, ceci afin de pouvoir apprécier la profondeur de champ d'un groupe de ces lignes, qui apparaissent nettes sur les photos.
Pour cela, on prend son magazine et on mesure l'espace entre les lignes. On peut prendre toute une série de mesures, avec plusieurs règles différentes, faire faire cette mesure par plusieurs personnes différentes, mesurer la distance d'un groupe de lignes (par exemple 10 lignes ou toute la page) et diviser cette distance par le nombre de lignes. Comme dans les travaux pratiques de physique.
Tout ceci pour quoi faire ? Apporter une meilleure précision ? Non, ça ne sert à rien du tout. N'importe qui peut faire la différence entre 4 mm et 2 cm. Le seul but de ces mesures est de savoir si l’on est dans le juste ou de mauvaise foi. En fait, en cherchant bien, les seuls livres que j'ai trouvés et qui ont un interligne d'environ 2 cm sont en fait ... des livres pour apprendre aux enfants à lire ;-) Ce qui n'est pas le cas ici.
En prenant un magazine qui avait l'air d'avoir le même format que celui de Youpi, soit 29 cm de haut, j'avais estimé à 4,3 mm la distance interligne. Youpi m'a fait savoir que sur ses photos il a mesuré en fait 3,8 mm environ.
Notre ami Youpi, qui est toujours intéressé par le sujet, nous a même publié une photo de la page de son magazine avec une règle posée dessus, où chacun peut constater que l'interligne fait environ 4mm.
http://picasaweb.google.be/windowpictures/Edition12MillionsDePixelsDuComparatif85mmF1485mmF18/photo?authkey=KWATSPx6H98#5216243856833205346Bien, nous avons démontré que cet interligne n'était que de 4 mm.
De l'avis général, y compris l'auteur des photos, la mise au point sur la deuxième photo est faite sur la ligne précédente.
Donc la différence entre les deux distances de mise au point est bien de seulement 4 mm et pas de 2 cm. CQFD.
************************ Objectif superlatif ? ********************
Maintenant je repose la question : est-ce que quelqu'un a déjà observé un tel écart de profondeur de champ pour une aussi petite différence de mise au point ?
Si oui, ça doit être superlatif comme objectif. Imaginons que l'on veuille prendre un portrait. Comme nous ne sommes pas aussi stables qu'un trépied, il suffirait de se balancer un peu en avant ou en arrière, oh mais je vous rassure - seulement de 4 mm, pour avoir soit juste les yeux nets, soit en plus les oreilles ;-)
Elément supplémentaire : Youpi nous apprend que la distance de prise de vue était à peine plus grande que la distance minimale de mise au point (qui est de 85 cm, comme tout le monde sait), donc environ 1 m.
Vous voyez bien que le débat avance, car nous sommes passés d’un élément lancé en l’air, sans réfléchir, à une certitude concernant cette fameuse différence de distance de prise de vue. Ce fait est scientifiquement prouvé par mesures, calculs et photos à l’appui.
Et en plus c’est amusant !
*********************** Suite des opérations : j’ai besoin de vous ********************
Pour la suite, je suis en train de chercher des témoignages de photographes ayant déjà observé le même phénomène, que je rappelle : la focale (que ce soit pour un objectif fixe ou un zoom - calé sur une focale, bien sûr) semble varier en fonction de la distance de mise au point. En fait de focale, il faut parler de « focale résultante », qui est fonction des focales individuelles de toutes les lentilles, ainsi que des distances entre ces mêmes lentilles (logique, non ?). Ceci est mon hypothèse de départ, qu’il faut donc essayer de vérifier.
Exemple : un objectif de 85 mm a théoriquement 85 mm de focale résultante à l’infini, mais cette focale change au fur et à mesure que le sujet s’approche, et est peut-être de 100mm à 1 m de distance.
Vous allez me dire, avec raison : « Mais comment veux-tu que je sache mesurer une focale résultante ? ».
Très simple : la focale résultante est directement liée au grandissement de la photo, et donc à son angle de prise de vue = cadrage.
Il suffit donc de prendre deux photos avec 2 objectifs différents ayant la même focale « théorique » et de constater s’il y a une différence de cadrage.
Si oui : les focales résultantes sont différentes, donc les grandissements aussi, donc la profondeur de champ aussi. Et l’explication du phénomène observé par Youpi et plusieurs autres, serait confirmée.
Scientifiquement prouvée !
J’en appelle donc à tous ceux qui voudraient bien faire avancer le schmilblick. Merci pour votre contribution.
A bientôt donc.
Lynx