[bozart]

Si un artiste quel qu'il soit a fait prendre conscience ne serais-ce qu'à une seule personne, a nourri l'éveil et la réflexion d'un seul enfant (adulte en devenir), il a selon moi réussi quelque-chose d'important déjà.

Oui moi aussi, c'est comme cela que je raisonnais, mais je me suis aperçue que cet avis était simpliste car le travail de reportage/témoignage est d'une complexité folle, concernant ses conséquences. Alors je ne pense pas que ce jugement soit approprié en fait.
De part mon travail, je prépare des cours sur l'histoire de la photo et cela m'amène à creuser pas mal de questions, techniques, sociales, éthiques et autres. Quand on suit un peu l'histoire de certaines photos "chocs", ou simplement les trajectoires de ceux qui s'engagent dans cette voie du reportage pour témoigner et faire réagir, on s'aperçoit que les thèmes, forcément perçus différemment selon les cultures et les époques, débouchent sur des drames personnels et/ou des échecs dans le combat contre le malheur et les injustices.
Aujourd'hui je ne pense plus du tout que si cela fait prendre conscience ne serait-ce qu'à une personne, c'est déjà important. Cela devrait dépasser, et de très loin, le seul éveil d'une conscience.
Photos ou vidéos s'alignent par milliers pour dénoncer les problèmes de toutes sortes, et puis ? Peut-on dire que cela réduit les problèmes ?
Ou alors, c'est possible aussi : je ne vois que les bouteilles qui sont à moitié-vides, par lassitude, dégoût et désespoir.

[CharlesG]

Oui moi aussi, c'est comme cela que je raisonnais, mais je me suis aperçue que cet avis était simpliste car le travail de reportage/témoignage est d'une complexité folle, concernant ses conséquences. Alors je ne pense pas que ce jugement soit approprié en fait.
De part mon travail, je prépare des cours sur l'histoire de la photo et cela m'amène à creuser pas mal de questions, techniques, sociales, éthiques et autres. Quand on suit un peu l'histoire de certaines photos "chocs", ou simplement les trajectoires de ceux qui s'engagent dans cette voie du reportage pour témoigner et faire réagir, on s'aperçoit que les thèmes, forcément perçus différemment selon les cultures et les époques, débouchent sur des drames personnels et/ou des échecs dans le combat contre le malheur et les injustices.
Je reste persuadé que c'est le silence qui est le pire ennemi de ce combat.
Aujourd'hui je ne pense plus du tout que si cela fait prendre conscience ne serait-ce qu'à une personne, c'est déjà important. Cela devrait dépasser, et de très loin, le seul éveil d'une conscience.
Cela devrait... Ce serait merveilleux en effet, mais force est de constater que les choses ne fonctionnent pas ainsi mais peu-à-peu, petit-à-petit. Les mentalités, les coutumes, les croyances sont bien ancrées et difficiles à faire évoluer, d'autant plus difficiles que d'autres combattent par intérêt à ce que rien ne change et souvent ils ont beaucoup de pouvoir.
Photos ou vidéos s'alignent par milliers pour dénoncer les problèmes de toutes sortes, et puis ? Peut-on dire que cela réduit les problèmes ? Oui. Mais il faut prendre la mesure de la chose: il n'y a pas d'autre finalité que d'avancer vers le mieux, et c'est sans fin, c'est le principe même de l'évolution.
Ou alors, c'est possible aussi : je ne vois que les bouteilles qui sont à moitié-vides, par lassitude, dégoût et désespoir.
Je ne peux pas me prononcer à ta place, mais si tu l'envisages c'est que c'est en effet possible, en tant qu'individu notre finalité est claire, alors face à la lenteur de certaines choses il est naturel de douter.