Que sont les flats et les darks ?
Pour compenser l'absence de suivi... mais alors il faut être sûr de très bien viser avant de déclencher, pour être sûr d'avoir le même cadrage... non ? Or la terre tourne vite, donc j'imagine qu'il arrive souvent que sitôt la rotule du trépied serrée, il faille refaire le cadrage parce que tout a bougé...
Le problème de l'astrophotographie numérique longue pose ( et même poses courtes), c'est le capteur… il génère du bruit, il chauffe, il a des pixels chauds, il peut être salle avec de la poussière…
Donc, vu qu'il est impossible de faire des poses uniques longues pour avoir l'image parfaite comme au temps de l'argentique, il faut additionner les poses sur toute une nuit. Par exemple 36 poses de 10 minutes pour avoir au total 6h d'exposition sur un objet et faut tenir compte de la taille de ses pixels. Un capteur qui a des pixels de 5 micron devra poser environ 4 fois plus longtemps par pose qu'un capteur qui a des pixels de 8 micron. Une pose de 6h unique avec un reflex, c'est impossible. Donc il faut compositer. Mais ce n'est pas simple, car à chaque image, son lot d'informations utiles et inutiles comme par exemple le bruit, les pixels chauds… donc, il faut faire des clichés spécifiques complémentaires qui permettront d'indiquer au soft de traitement les choses à soustraire à l'image final car nuisible.
- il y a les darks. Ce sont des poses de la même durée que les poses réels mais capuchon fermé et à la même température que les clichés. Ils permettent de fournir la carte du bruit, des pixels chauds, de l'effet préampli au logiciel de traitement. Les darks compilés en un master-dark sont soustraits à chaque cliché de l'objet photographié. Le signal de l'objet ne change pas, il est constant sur toute les poses mais le bruit change, la température au cours de la nuit aussi et influt bcp sur le capteur. Ce master dark est donc primordiale pour permettre de dissocier le bruit (et le supprimer) du signal qui nous intéresse.
- le flat. C'est l'équivalent de la photo que l'on fait en tant que fichier de correction poussière. C'est une pose sur fond de ciel clair et uniforme mais pas surexposée qui met en evidence les poussières sur le capteur, le vignetage. Comme pour le dark, on le soustrait à chaques images.
- l'offset. C'est un valeur de noir. Tout les offset se ressemble si j'ose dire puisqu'ils sont la valeur de noir optimale du capteur, c'est à dire, la vitesse d'obturation la plus rapide d'exposition capuchon fermé. La encore, on les soustraits à chaque pose.
Au final, chaque pose traitée ne conserve que le signal photographié. La compilation de toutes ces images va cumuler le temps d'exposition et permettre de faire ressortir tous les détails de l'objet qui peuvent en fonction des poses s'altérer soit à cause de la turbu atmosphérique ou autre, soit à cause du bruit…
Quand tout ça est fait, il ne reste plus qu'un cliché final, propre près à être traité sur photoshop ou autre pour le métamorphoser à sa convenance.
Voilà pour l'astrophotographie au reflex schématisée. Après, il y a d'autres trucs bien complexe a prévoir mais si je commence, j'en ai pour la nuit à tout expliquer.
Cependant, en matière de cliché sur simple trépied, sur des focales allant jusqu'à 300mm, le ciel ne se déplace si vite que ça pour modifier véritablement le cadrage par contre, sans suivi, plus la focale est importante, plus vite le filé sera vite perseptible. Avec un 300 mm, en 2s, c'est filé, on peut voir des étoiles pas rondes mais ovales alors sur un temps de pose supérieurs, on obtient des courbes.
Avec un 24-70, on gagne peut être un peu. En 2s, ça doit être limite mais passable. Mais bon, tout ça, c'est du bricolage. Même en courte focale, point de salut sans monture équatoriale. La monture équatoriale permet de compenser la rotation terrestre pour maintenir les objets fixes sur la pose. Rares et chères sont les montures qui gèrent ce suivi les doigts dans le nez et sans compléments d'autoguidage. L'autoguidage étant la correction de suivi de la monture gérée par informatique. L'ordi régule les moteurs de suivi de la monture en fonction de ce que lui indique une petite caméra sur une petite lunette (en parallèle de l'optique principale et du capteur) qui vise une étoile proche de l'objet imagé. L'autoguidage est indispensable pour les temps de poses supérieurs à 1 minute des qu'on dépasse les 500mm de focale. Avec un 200, j'arrive à tirer jusqu'à 1m30 si la mise en station est très minutieuse. Avec un 24/70, là, on est zen au moins 2 à 3 mn.
Une monture équato, c'est ça (celle là est une monture très efficace d'entrée de gamme mais il existe 100x plus chère et 4x moins chère) :

Bref, voilà pour les info.
J'espère avoir été clair.
A+
Etienne