[pgauquelin]

Ah, il fallait Philphil pour décider Bozart à passer devant l'objectif.
Bravo, premier essai réussi.
Le début d'une longue collaboration peut être ?
Pierre

[Philphil]

Merci à Bozart de m'avoir proposé cette démarche qui me fait sortir des dentiers battus et de m'avoir fait confiance.
Même si ça s'est très bien passé, c'était assez difficile dans la mesure où on n'avait jamais fait de photos ensemble. 😉

[Pr. Blurp]

On va tous faire une pétition pour que Philou passe devant l'objectif de Bozart.

Le résultat pourrait surprendre.

[Anhsolo]

La réflexion de Jaunia me fait sourire, mais au fond, on est toutes et tous impressionnés par l'audace de bozart d'avoir fait appel à Philphil pour ce travail.
Ceux qui ne connaissent bozart que par le forum sont surement impressionnés. Mais nous, qui avons côtoyé bozart lors des sorties et resto, nous sommes émerveillés de voir l'autre versant, celui du dedans de bozart. Et j'avoue que personnellement, je me sens malgré moi, un peu voyeur.
On est loin des clichés "crus" de Philphil, mais le seul fait de savoir que bozart a été modèle pour Philphil, une petite suée a été incontrôlable ; réaction purement de protection fraternelle vis à vis de bozart. Cela vous fait peut être sourire, mais savoir que cette démarche vient d'elle même me rassure et m'étonne à la fois.
Quelqu'un a dit que cela a dû être difficile, cela est certain, mais surement libérateur aussi. J'aurais, j'espère, l'occasion d'en discuter avec elle de cet aspect.

Bravo en tous cas à vous deux d'avoir concocté cette belle surprise.

[jojo53]

...On est très loin de la " méditation " évoquée dans les commentaires.
Au contraire, c'est une pose avec de la concentration et de la tension, une énergie en équilibre. 
...
D'ailleurs la musique associée à ce cliché par jaunia me montre à quel point chacun peut projeter une perception différente : le morceau choisi dure 13mn 34s : la métalleuse que je suis n'en a supporté que 3mn... 
Bref, l'encens, les vapeurs désincarnées de la méditation ou d'une quelconque inspiration mystique, les gestes souples et retenus…. bigre ! Ce n'est pas pour moi   
...

Salut bozart,
Cette photo m'a très vite fait penser à une musique, jaunia ayant été plus rapide que moi, je n'ai pas voulu transformer le fil en juke-box et me suis abstenu. Mais suite à ton commentaire, quelques avis déjà émis, je te joins tout de même le petit morceau choisi de  Qawwalî qui m'était d'amblée venu à l'esprit. 2 potes à Peter Gabriel, un mélange heureux d'Occident et d'Orient...
https://youtube.com/watch?v=ttQmxKHjOJM C'est un crescendo, à écouter jusqu'au bout, 6.21 minutes, tu devrais tenir le coup 

[bozart]

Vos réflexions sur la " difficulté " à faire ou à présenter ce cliché m'ont donné à réfléchir….
Je crois que je ne projette que peu de choses sur un portrait, disons, classique, à visage découvert.

La photo est un matériau, on peut faire et dire tout ce qu'on veut avec.
Un portrait ne peut pas livrer ce qui ce passe dans la tête d'un modèle, on ne peut pas parler de la psychologie ou de la personnalité de quelqu'un sur un seul cliché, sans connaître ni le contexte, ni les conditions, ni rien de la personne et du photographe ( mon visage à découvert n'aurait de sens que pour mes proches ).

Ma démarche auprès de Philphil n'était nullement intimidante : je ne projette rien de spécial sur le fait que ses modèles soient nus, je m'intéresse juste au fait qu'ils soient actifs.
Ce sont des femmes qui font quelque chose sur elles-mêmes, pour elles-mêmes, ou par rapport à l'environnement, même quand c'est Philphil qui crée cette relation à l'espace.
Ce ne sont pas des femmes soumises au regard (et je pèse mes mots ).
Nous sommes autorisés à les regarder faire quelque chose.

Ce sont ces réflexions sur ses clichés qui m'ont amenée à lui confier quelques thèmes conducteurs : la filiation, le rapport à l'espace qui répond à la mort par la vie qui se prolonge (mouvement, tension, équilibre mais aussi mémoire ).

[Philphil]

Comme c'est bien exprimé, Bozart. 
Je n'aurais su mieux dire.

Quand je parle de difficulté, il faut comprendre que, pour moi, toute séance de prise vue, même avec un modèle que je photographie souvent, est un moment de tension extrême. Ce n'est pas dû à la peur de mal faire, (ni au fait que mes modèles soient nues, je m'en rends à peine compte) mais au fait que je me demande toujours si je vais pouvoir concrétiser l'idée que j'ai en tête.
Là, c'était particulier dans la mesure où je savais que Bozart avait des idées très précises (on en avait parlé) mais que, paradoxalement, on était partis sur des conditions de réalisation minimalistes.

[bozart]

Le raisonnement tient s'il d'agit de photos documentaires, mais ce n'est pas le cas de Philphil.

A la nudité on peut aussi attacher d'autres concepts, plus positifs, en tout cas moins soumis aux codes sociaux : état primitif, naissance, enfance, animalité, et même, refus de ces codes sociaux qui attachent telle ou telle signification à la nudité.

Certaines photos de nu me dressent les cheveux sur la tête et d'autres me font l'effet d'être des études comme quand on dessine un modèle dans un atelier où la nudité devient une matière plus qu'une signification ou un symbole.

Les photos de Philphil ne m'ont jamais entraînée sur la pente des cogitations attachées à la sexualité, à la folie, à la maternité.
A mes yeux, ce qu'il fait est une création sur les matières, pas sur les significations.
La part personnelle des modèles nous est inconnue, je ne l'interprète jamais en l'absence d'éléments réels.
Finalement, je suis d'emblée peu crédule devant une photographie car je suis peu sensible aux " symboles ".
Je préfère l'analyse, l'expression et la relation, aux croyances et à l'interprétation.