Nikon Passion : Communauté Photo
Apprendre la photo - pratiquer => Pratiquer la photo : étudier la photo et les photographes => Discussion démarrée par: Marcc le 17 Oct, 2007, 17:44:57 pm
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Enfin recus il y trois jours, postes de Paris le 13 Juillet dernier,en autres livres ; le dernier sur Doisneau qui s'intitule Doisneau Paris (Flammarion) avec des photos inedites autorisees a la publication par sa fille si je me souviens bien.
Fantastique, bien entendu les photos connues ou non mais aussi les textes sont succulents.
Et puis comme livre de chevet pour le moment "Cartier-Bresson l'oeil du siecle" par Pierre Assouline chez Folio.
Lectures hautement recommendees - visuelle pour l'un, litteraire pour l'autre- qui ne peuvent absolument pas faire de mal aux yeux ni au cerveau.
Marc.
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J'ai lu le bouquin sur Cartier-Bresson, je suis fan du type (enfin de ses photos). J'avoue que j'ai appris pas mal de trucs et que le bouquin est bien écrit. Cela dit, j'ai eu l'impression très franche que Assouline a délivré sa propre vision de HCB (on peut pas lui en vouloir) et que c'est peut-être parfois un peu "romantique"? Enfin je ne sais pas mais je me suis posé la question: il y a un peu une contradiction entre la description d'un homme très réservé voire quasi secret sur lui et tout ce que révèle Assouline dans son bouquin sur la personnalité de Cartier-Bresson.
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Jeremy,
Peut etre pourrais-je t'en dire plus, car j'aurais bientot une conversation avec quelqu'un qui l'a tres bien connu et auquel j'ai parle du livre d'Assouline.
Marc.
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Ben il y en a qui ont de la chance. Ca m'intéresserait effectivement.
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pour avoir eu la chance de voir des planches contact de Cartier Bresson je dois avouer que c'est trés impressionnant : en général un bon photographe pro arrive à sortir 3 ou 4 vues exploitables sur une 36 poses .
HCB lui c'est au moins la moitié .. ce type a une vision ( avait mais je parle toujours de lui au présent ) extraordinaire .
j'ai travaillé avec l'agence magnum et mon plus grand regret est de ne pas avoir pu le croiser .
il était intimiste , n'aimait pas se "montrer" au dire de pas mal de gens..
l'etre et non pas le paraitre en somme ....
une approche de la photo que nous devrions tous avoir ...
RESPECT .
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Bonjour,
...Je partage exactement la même opinion que Dcm890.
J'ai eu autrefois, par hasard professionnel, la chance de voir d'assez près des originaux, contacts, négatifs, Ekta et tirages, de certains des "Grands", et bien je puis vous affirmer que c'est parfois impressionnant... et qu'après on se sent souvent un peu "léger" en regardant ses propres "tentatives".
La modestie et l'humilité sont des talents qu'il faut savoir cultiver pour soi-même, faute d'espérer avoir du génie.
Cordialement.
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merci bertrand en plus je vais plus loin ( j'ai eu la chance de travailler avec magnum il y a 25ans ) tu prends tes planches tu les comparres avec celle d'un bon pro : tu flippes :) ...
avec HCB tu regardes une de ses planches contact et la comparre à une autre d'un bon pro ...ben c'est le pro qui flippe ....
il sortait presque à tous les coups une photo exploitable professionellement ..ce mec avait un feeling que je n'ai jamais vu chez aucun autre photographe ...
quand tu sais que souvent il utilisais un petit compact olympus XA à télémetre pour faire encore plus discret ....
pas besoin d'un leica qui valait 30 ou 40 fois plus cher quand on a un "oeil" pardon un "Oeil" comme lui
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Quid des deux ?
J'aime bien les deux avec quand même une préférence pour Doisneau, sûrement a cause de Paris.
Ils se connaissaient bien et etaient parfaitement contemporains.
Je trouve que certaines photos parisiennes de HCB et Ronis sont quand même proche du style Doisneau.
Qu'en dites-vous ?
Question subsidiaire :Faisait-ils tous les trois appel aux mêmes tireurs dans les mêmes labos car quand même les résultats des tirages N&B sont parfois tellement similaires.
Marc.
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Bonjour,
Oui en effet, c'est juste, mais ne perdons pas non plus de vue qu'à cette époque "l'esthétisme photographique" ambiant était assez peu varié, la "vision du monde" peu différentiée, les outils et les techniques photographiques assez homogènes ; je pense que ceci explique un peu celà.
Exellente remarque à propos des "grands tireurs noir et blanc" : l'espèce est hélas en voie d'extinction, c'est un fait malheureusement, et qui plus est, la transmission de "ce" savoir ne s'étant que peu ou pas passée, c'est, je le déplore, une perte sêche complète pour l'art photographique.
Mais il me semble du reste que nous avions ouvert ici un sujet à ce propos, sujet qui du reste pourrait être très utilement repris et alimenté, par et pour tous...
Cordialement.
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Bertrand,
Lucien Clergue dans une récente interview déplore également cet etat de fait. Il dit si je me souviens bien qu'il reste trois tireurs N&B au monde, dont une fille qu'il a lui même forme et qui travaille aux US.
Mais pour en revenir au fil connais-tu les noms des tireurs de Doisneau, Ronis (je suis sur que le tireur d'HCB est nomme dans le bouquin d'Assouline mais je n'y ai pas prêté attention a la première lecture ) ainsi que les labos pour lesquels ils travaillent (aient) ?
Merci.
Marc.
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Bonjour,
J'ai retrouvé un vieux n° de RP (mai 2003) qui était intégralement consacré à HCB avec notamment un interview du "tireur attitré" d'HCB.
IL s'agirait de M Daniel MORDAC du laboratoire Picto Bastille qui explique " A l'époque il n'y avait pas de tireur attitré pour l'oeuvre de Cartier Bresson. Ensuite Georges Fèvre est devenu le tireur d'Henri et moi j'étais l'assistant de G. Fèvre. Quand ce dernier a pris sa retraite j'ai tout naturellement pris la relève...et aujourd'hui ceal m'occupe presque à plein temps"
Il explique également que HCB souhaitait des tirages qui exploitent au maximum ses négatifs avec des détails dans les blancs et dans les noirs, "Il n'aime ni le noir absolu , ni le blanc absolu. On est donc souvent autour des grades 1.5 à 2. L'invention du papier multigrade a été une aide précieuse pour le satisfaire"
La photo la plus délicate à tirer serait celle du nu italien de 1933 (Léonor Fini dont on ne voit pas le visage, nue, de face, dans une rivière italienne) parceque le négatif est trés contrasté et nécessite de nombreuses corrections en plus pour faire ressortir le corps, et en moins pour obtenir des détails dans l'eau presque noire de la rivière en bas de l'image.
(https://forum.nikonpassion.com/proxy.php?request=http%3A%2F%2Fimg221.imageshack.us%2Fimg221%2F5452%2Fhcble7.jpg&hash=d71b843073cb40e170fdfda5100a236e) (http://imageshack.us)
La photo la plus tirée ki (me) ravi (pardis!) quand je la vois : celle du gamin de la rue Mouffetard avec les deux bouteilles de rouge :)
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Genial.
Merci Pascal. Ca m'evite de relire le livre d'Assouline.
Je connais cette photo de Leonor, en effet pas evident si le me souviens bien. Tout confirme que le tireur est ou était un élément essentiel de la réussite du photographe, comme le monteur l'est pour le réalisateur au cinema.
D'autres experts en ce qui concerne les tireurs de Doisneau et Ronis ?
Merci d'avance.
Marc.
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Et bien voila Leonor vient d'apparaître comme par magie sur mon écran, après ta modif.
Bien aussi le document de travail. Ou as-tu trouve ça ?
Encore merci Pascal.
Marc.
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Réponse photo n°134 de mai 2003, intitulé Numéro collector et quasi entièrement consacré à HCB, peut être encore dispo en commande (?).
Photo a aussi sorti un n° (au moins) spécial HCB n° 349 mai 1998.
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Pour moi celle que j'aime le plus est celle de l'académicien montant dans le taxi (Assouline prétend qu'il en descend) c'est possible. La raison principale en est que cet homme emplume, empanache, portant une immense cape noire parait-être un anachronisme et me fait penser a ces film ou le hero venant du passe est projeté dans notre présent ou son futur comme l'on veut, en costume d'époque.
La seconde raison-qui devrait être en fait la première- pour laquelle j'aime cette photo est basée sur les trois regards que portent les hommes dans la file d'attente sur la scene qui se deroule sous leurs yeux.
Une chose quand même : Ces trois paires d'yeux convergent toutes vers le même point, qui ne se trouve pas être le personnage central. Que regardent-il, que se passe-t-il donc ? Descend, monte ? C'est pour ça que j'aime la photo et les photographes qui me donnent l'occasion de rester a rêver de longues minutes sur des images fabuleuses.
Au fait qui est cet académicien?
Marc.
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Bonsoir,
Je l'ai déjà dit dans un fil de jadis, mes photos préférées de HCB sont celles - peu nombreuses en fait - dans lequelles ressort un humour "un peu à la Doisneau" d'où le gamin aux bouteilles ou celle ci:
(https://forum.nikonpassion.com/proxy.php?request=http%3A%2F%2Fimg232.imageshack.us%2Fimg232%2F5581%2Fhcbchienit1.jpg&hash=17c96a79cd633b19190b328eb42aa481) (http://imageshack.us)
parue dans un Photo des années 1970 (n°38 à propos de son livre vive la France), peu connue, peu publiée et que je n'ai jamais revue ailleurs. Mon scan oblige à la recadrer ( horreur!) il y bien plus d'espace sur la gauche. Elle ma fait penser à Bonhomme de Brassens (la pauvre vieille de somme) puis on peut se demander si le curé course la pauvre vieille parce que les deux chiens lui ont donné des idées réprouvées.. même par Don Camillo etc..;). En tous cas le terme "oeil du photographe" est ici illustré dans toute sa plénitude...
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Bonjour,
...En effet si quelqu'un parmi nous à quelques bonnes adresses de "tireurs sachant tirer", par pitié qu'il nous en fasse part ici... c'est si précieux.
Cordialement.
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Pascal, tu plaisantes, c'est une des plus connues !!!, enfin disons que je l'ai vue la premiere fois il y a xxxxxx annees, c'est peut-être pour ça que j'ai l'impression qu'elle est un grand classique. Je peux me tromper.
Marc.