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Apprendre la photo - pratiquer => Pratiquer la photo : critique photo, avis et conseils => Critique Photo Sur le vif (en voyage, scènes de rue, reportages...) => Discussion démarrée par: Brat Pix le 08 Mar, 2025, 10:34:06 am

Titre: Maison d'Émile Zola 8
Posté par: Brat Pix le 08 Mar, 2025, 10:34:06 am
Voici (photo 1) le cabinet de travail de Zola, au dernier étage de la tour Nana (côté jardin). Il vient y écrire tous les matins pendant 24 ans, huit mois par an. Écoutons-le. J’ai toutes mes notes réunies sous ma main, notes que j’ai préparées souvent la veille au soir pour le travail du lendemain, pour n’avoir plus qu’à écrire, sans perdre une minute, car je ne travaille que quatre heures – de neuf à une heure – jamais une heure de plus ni une heure de moins. En ces quatre heures, j’écris cinq pages, ce qui fait à peu près quatre pages de roman : vous voyez que ça n’est pas énorme. Il est vrai que ce travail est définitif. Ces pages écrites, je les mets de côté et ne les relis pas. Je les envoie telles quelles [à mon éditeur]. Son bureau est sur la gauche au premier plan. Il avait prévu un dispositif chauffant sous son fauteuil.

Les vitres qui éclairent cette pièce (photo 2) remplacent douze vitraux représentant des scènes de la vie de Marie-Madeleine. Ceux-ci provenaient d’une chapelle de Malestroit, une petite ville du Morbihan. On avait perdu leur trace après leur vente aux enchères en 1903 à un américain dont le nom s’était aussi perdu. C’est Lionel Burgun, guide à la Maison Zola qui en a retrouvé dix à la Saint David’s School de New-York grâce à une recherche sur internet. Ces vitraux avaient été donnés à cette école prestigieuse par Millicent Hearst, veuve du magnat de la presse écrite William Randolph Hearst, le mystérieux acheteur de 1903. Deux vitraux demeurent introuvables ; il n’en reste que des images monochromes. À cause de ces vitraux, ce cabinet de travail était beaucoup plus sombre du temps d’Émile Zola. Cela lui convenait car il aimait travailler dans la pénombre.

La devise Nulla dies sine linea (pas de jour sans une ligne) inscrite sur le manteau de la cheminée (photo 3) n’est pas de Zola, mais il la voit chaque fois qu’il rentre dans la pièce. Elle correspond bien à son approche de l’écriture.