Je ne te nargue pas... je partage ton point de vue, mon prochain achat sera un D4 ( ou D4x ) l'an prochain. Je pense que l'on peut très bien faire cohabiter les deux technologie. /.../
Ce que j'aime aussi dans l'argentique c'est le charme du grain... certes comme tu le dis avec de la technique en numérique on y arrive aussi...
Et puis, j'aime bien aussi ne pas faire comme tout le monde, et puis là lorsque tu prend une photo personne ne te turlupine pour voir ce que tu as fais
L'argentique ! une folie ! non mais cela peu devenir une philosophie...
Et puis tout ce matériel que j'ai acquis au fil des ans... ce serait dommage de ne pas l'utiliser. J'entends les tri-x dans le frigo dire qu'elles veulent voir la lumière
Hello Pierre,
Je n'avais pas prêté attention à ta signature :
"Nikon F6+MB-40 - F4S - FM2 - FE2 - F601M - Objectifs 24-70 f/2,8 AF-S - 20 f/2,8 AF-D - 24 f/2,8 mod.AI - 35 f/2 AF-D - 50 f/1,8 AI-S - 50 f/1,4 AF-D - 105 f/2,8 AF-D micro - 180 f/2,8 AF-D - 300 f/4 AF - 500 f/8 SP - Leica M6 - 35mm f/2 - Scanner Coolscan V - Labo DURST M 370 B/W - Micro Imac 27"- MBP 13" + Tablette graphqiue Intuos 4M"
Bon, je comprends beaucoup mieux maintenant.
Perso, un D4, à moins de faire des reportages "pros", le D3s me semble un choix plus judicieux mais je n'ai certainement pas les moyens d'avoir à la fois un F6, un M6, un CoolScan V et un Durst M370.
Il n'y a que la tablette que je ne m'explique pas. C'est un outil de retouche numérique pointu.
Ta remarque sur la cohabitation, on est bien d'accord, ce n'est pas une obligation par choix mais plus un dictat et une forme de liberté de shooter sans compter.
Je me souviens d'un de mes 1ers voyages avec des grosses bobines d'Ekta 64 pour bobiner mes films dans le noir au fond d'un sac de couchage "à la mano". Bon, ça c'est terminé, le numérique l'a embarqué depuis longtemps. C'est dommage, j'ai un 50x75 issu d'une diapo prise en 1996 qui est superbe et ce n'est pas si facile d'en faire autant en numérique.
Sans le D200, jamais je ne me serais mis aux insectes en vol bien que Stephen Dalton l'ai fait il y a 30 ans déjà. Pour avoir une image réussie, il faut en faire des centaines. Un sujet excessivement difficile surtout si on le fait à main levée sans barrière infra-rouge et tous ce trucs très chers, utiles 4 mois / an.
D'un certain côté, je ne fais pas comme tout le monde non plus mais ça, seul le numérique de bon niveau peut me permettre d'y goûter. En argentique, ça serait une folie financière.
Je vais vous donner un conseil pour vos prises de vue et vos tirages N&B qu'un "ancien" m'a transmis :
- Exposer juste et cadrer proprement, on va dire que c'est la base mais en argentique le compteur est faible alors on peaufine.
- Utiliser une boussole lors de vos repérages pour déterminer la meilleure heure d'exposition.
- Tout noter sur un carnet et analyser chaque scène en mesure spot pour déterminer le meilleur réglage ou les 2/3 meilleurs et faire 3 photos dans ce cas.
- Tirer une planche contact (une plaque de verre suffit) afin de faire "l'éditing", cad repérer les meilleures images, celles qui valent le coup d'être tirées en 18x24 RC comme tirages de lecture.
- Toujours noter sur le calepin du labo, vos réglages, vos masquages, les grades, les temps, les ouvertures.
- Souvenez-vous de ce proverbe : en tirage, on ne modifie qu'un seul paramètre à la fois.
- Une fois que tout est prêt pour un tirage baryté (FB), faites un 18x24 de lecture approfondi.
- Modifiez les réglages si nécessaires et passez au format définitif en prenant bien soin de noter chaque action, chaque réglage afin d'être capables de refaire le même tirage (ce qui est impossible évidemment mais très proche).
- Soyez hyper ponctuels (chronomètre), choisissez une température pour vos bains, soit 20 soit 24°, surtout le révélateur.
- Enfin, un film nécessite un développement parfait, agitez la cuve de la même façon pour chaque film, toujours la même température et toujours la même chimie. Si vous changez vos paramètres en permanence, vous n'obtiendrez pas un travail suivi et les progrès seront plus difficiles, voire impossibles.
En effet, ce qui sépare la photo de la peinture, c'est qu'elle est reproductible "presque à l'identique" tant qu'on a le négatif.
En suivant ces conseils qui sont le bon sens qu'on m'a transmis, j'ai réussi à m'améliorer plus rapidement car l'argentique, c'est long, ça prend un temps fou et si on ne fait pas attention, on perd tout l'attrait du labo.
Enfin, le dernier des conseils et pas des moindres, faites sécher les papiers barytés face contre une plaque de verre propre en prenant soin d'entourer le tirage avec du papier gommé (genre craft de 2 cm de large en rouleau avec de la colle de timbre d'un côté). En séchant, le papier baryté va se tendre et rendre tout son éclat et surtout il se ra plat. La découpe se fait un cutter juste sur les bords. Après, il faut mettre la plaque à tremper tout en admirant le "produit fini".
Si vous avez trouvé que ce message est trop long, ce qui est vrai, posez-vous bien la question de faire de l'argentique de qualité sur papier baryté multigrade (pour gérer moins de stock et gagner du temps).
Arriver à faire des 20x30, c'est déjà très bien mais des 30x40, il faut de la place et vous l'aurez compris, beaucoup de temps pour n'obtenir qu'un seul tirage, le n°0.
Après, en synthétisant vos notes et en observant le tirage, on peut souvent simplifier et penser faire 1 seul tirage humide en une seule journée. Là c'est déjà bien mais beaucoup abandonnent car c'est exigeant.
Voilà pourquoi, en ayant l'expérience et le matériel, j'hésite à m'y remettre. Je me suis cassé une vertèbre en préparant une expo il y a 20 ans et mon accident de voiture de 2010 l'a fait bouger. J'ai déjà du mal à rester assis alors debout, pour le moment je ne l'envisage pas.
Mais ne vous y trompez-pas, le virus est là et bien là et si j'ai conservé des films, ça ne signifie pas que je ne les utiliserai pas car j'ai conservé toute la partie labo film intacte. Reste le tirage final.
Aujourd'hui je photographie mes négatifs et je les traite en numérique ou je fais tout en numérique avec une chaine au point, calibrée à la sonde, encre et papier toujours identiques.
Si je pose 2 tirages, l'un argentique et l'autre numérique côte à côte, certains ne feront aucune différence.
Un dernier truc, j'ai équipé mon D200 puis mon D7000 d'un cache et tout le monde pense que je fais de l'argentique, on me dit "ah, c'est bien, il n'y a que ça de vrai" ce qui en général provient de personnes qui ont un compact ou seulement un téléphone
Une fois qu'on déterminé ses réglages, si les 1ères vues sont correctes, inutile d'afficher les autres.
De toutes façons je ne recadre pas et je ne retouche pas mes images.
Voilà les conseils qu'on m'a donnés et ce sont des "papys" qui ont été mes meilleurs profs.
Bonnes photos,
Fabrice