Bonjour
Ça va être long…
Il y a deux manières de voir les choses :
- la plus sommaire (mais quelque part aussi la plus juste et largement suffisante dans la plupart des cas) : plus on ferme le diaphragme, plus la profondeur de champ augmente ; plus on ferme le diaphragme, plus l'image est nette… jusqu'au moment où, quand on ferme de trop, l'image perd en netteté ; à grandissement égal, la profondeur de champ est la même ; toutes les tables de profondeur de champ sont fausses.
- la plus rigoureuse (mais fausse) :
- on défini le diamètre du cercle de confusion en fonction de l'utilisation des images (voir plus bas) ;
- l'ouverture minimale avant que la diffraction soit visible est égale à la valeur du diamètre du cercle de confusion divisé par 1,34.10
-3 pour un diamètre exprimé en mm (ce qui donne 22 pour un cercle de confusion de 0,03 mm, la valeur standard utilisée en 24 × 36 en argentique) ;
- à partir de la valeur du cercle de confusion, on calcule la distance hyperfocale et les premier et dernier plans nets par les formules classiques.
Il y a deux manières de calculer la valeur du cercle de confusion :
- si on veut exploiter au maximum les informations de l'image :
- en numérique avec un capteur avec une mire de Bayer ou équivalent : le diamètre du cercle de confusion est égal à la largeur de 2 pixels du capteur (soit 0,008 mm sur les capteurs Nikon les plus défini), sur un capteur Foveon, c'est la largeur du pixel qu'il faut prendre en compte…
- idem en argentique en prenant pour la largeur d'un pixel l'inverse de la résolution du film
- en toute rigueur, il faut tenir compte de la dimension du tirage final et de la distance d'examen :
- l'œil sépare 300 dpi à distance de lecture,
- un tirage 20 × 30 fait maxi 4326 pixels de diagonale (14,42" * 300 dpi)…
- le format 24 × 36 fait 43,26 mm de diagonale
- un pixel fait donc autour 0,01 mm de large
- soit un cercle de confusion de 0,02 mm
Dans tous les cas, ces calculs font l'impasse sur pas mal de questions :
- il faut tenir compte de la granulométrie de l'image (trame d'impression, définition de l'imprimante, empilement plus ou moins précis des gouttes d'encre, grain du film…)
- il faut tenir compte également de ce qui peut rendre moins nette l'impression (diffusion de l'encre par sublimation ou diffusion dans le papier, diffusion des colorants en argentique (particulièrement dans les procédés instantanés), perte de définition dû à l'objectif de tirage ou de projection (diapo)…)
- en numérique, effet de la compression Jpeg…
Ça, c'est la théorie…
Après plus de 30 ans de prises de vues, je suis passé à mon nouveau métier : l'impression photo. J'ai tiré la semaine dernière une image faite par un Sony DSC-RX100 III de 20 Mpixel en format 50 x 75 cm sur un traceur Epson D7500 sur papier Canson RC. Très clairement, à distance de lecture, on ne voit pas les pixels et l'image est parfaitement nette (oui, je sais, mes lunettes sont mortes et il faut que j'attende encore une semaine avant de les remplacer… mais je vois quand même encore un peu clair). L'image semble avoir une résolution 60 % supérieure à ce qu'elle est réellement (très bon traitement du Jpeg chez Sony et interpolation aux petits oignons chez Epson)… Comment appliquer ce rendu perçu dans des formules calcul de profondeur de champ, de diamètre de cercle de confusion et de diffraction ?
Les formules donnent un diaph maxi de f/4… la photo a été faite à f/5.6 et la diffraction n'est pas visible.
A+
Laurent Galmiche
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