Après l’histoire, un peu de technique et quelques impressions personnelles sur le Contax N Digital, sachant que je ne prétends pas être un expert en matières de tests.
Je ne vais pas m’étendre sur les caractéristiques techniques qui sont facilement disponibles sur le WEB (par exemple
http://fr.kyocera.de/kyocera_n/english/news/contax.html)
Un premier commentaire général : comme je ne dispose pas du logiciel d’origine pour développer les fichiers RAW, je ne suis pas en mesure de juger de la qualité potentielle des images après traitement approfondi. Mes compétences en matière de retouche n’y auraient d’ailleurs peut-être rien changé et les commentaires que j’ai pu lire sur ce logiciel ne sont pas très élogieux. J'en profite tout de même pour relancer un SOS au cas où quelqu'un aurait un exemplaire de ce soft.
Mes essais ont été réalisés avec un Zeiss Planar 50mm f :1,4.
En termes de définition, sans surprise, les images sont assez proches de ce qu’on obtient avec d’autres 6MP du style D70. Elles sont plutôt (trop disent certains) douces, que ce soit pour la saturation des couleurs ou le contraste. Sur mes essais, je peux difficilement juger de la dynamique, mais d’après les tests que j’ai pu lire, ça semblait être un de ses points forts, pour l’époque bien évidemment.
Ce qui saute tout de suite aux yeux, c’est le niveau de bruit très élevé dès qu’on dépasse 100 ISO. Sur ce point, le capteur et les algorithmes internes datent vraiment. Je dispose de deux versions de firmware différentes : la plus ancienne autorisait de paramétrer la sensibilité de 50 à 1600 ISO, mais vu le niveau de bruit généré, la version la plus récente a été bridée de 25 à 400 ISO, mais sans amélioration sensible même à 100 ISO.
Je ne sais pas trop s’il faut l’imputer à la version du firmware ou à des améliorations sur le hardware, voire à un défaut ou à un vieillissement de mes boîtiers, toujours est-il qu’entre deux boîtiers avec des firmwares différents, je constate des différences sensibles sur les 2 points suivants :
- la balance des blancs automatique : sur le plus ancien, on obtient une énorme dominante rose / violette en lumière du jour et sur le dernier la BdB auto est assez correcte. Sinon, on peut procéder à une mesure ponctuelle ou régler directement la température de couleur, ce qui donne plutôt de bons résultats.
- La consommation semble plus raisonnable sur le boîtier le plus récent. La très faible autonomie est d’ailleurs un des défauts majeurs de cet appareil. L’avantage, c’est qu’il est alimenté par 4 piles AA, on peut donc améliorer les choses avec les batteries NiMH récentes : j’ai lu qu’avec des 2700 mAh on pouvait monter à 400 vues, mais vu ce que j’obtiens avec des 2300 ou 2500 mAh, j’ai des doutes ! Pour mes essais, je me branche en continu avec un chargeur de GPS Tom-Tom ou de console PSP.
La mesure de lumière est assez juste.
L’autofocus 5 points n’est pas foudroyant mais est assez précis. Point intéressant, on peut corriger le point à la main comme sur les Nikon AFS. Les 2 petits joysticks de sélection du capteur sont un peu déroutants au début. Comme par ailleurs, les temps d’enregistrement sont assez longs, ce boîtier n’est pas fait pour la photo d’action.
Bien qu’il ne couvre que 95% (un peu dommage compte tenu du prix de la bête), le viseur est très confortable, capteur 24*36 oblige.
Pour moi qui ai longtemps utilisé des Olympus OM, j’apprécie l’ergonomie, très typée boîtier manuel argentique, avec des barillets pour la sélection des vitesses et les corrections d’exposition, le réglage du diaphragme sur l’objectif et un bon vieux sélecteur pour les mode M/P/A/S. Les habitués des boîtiers AF peuvent se sentir dépaysés.
Le boîtier est assez massif, lourd et très anguleux et la matière qui le recouvre est trop lisse à mon goût, mais la prise en main est assez agréable.
Voilà pour quelques commentaires très subjectifs sur le Contax N Digital. Désolé d’avoir été aussi long.
P.S: J’en profite pour poser une colle aux experts en technique des capteurs qui pourraient me lire : j’ai lu dans une revue qu’en fait le capteur CCD Philips qui équipe le N Digital n’était pas un vrai 24*36 mais l’assemblage de 3 capteurs 12*24, la perte d’informations due à la jointure (3% selon eux) étant compensée par interpolation. Je dois dire que j’ai de gros doutes sur la pertinence de cette info, car 3% ça me semble beaucoup et il me semble que ça devrait se traduire par une perte de précision sensible sur l’image. Connaît-on d’autres exemples de capteurs assemblés sur le même plan (par exemple sur des dos moyen formats), car si c’est si « facile » à faire, on peut s’étonner que cette technique ne soit pas plus répandue. Je connais bien le cas des Minolta RD 175 et 3000, mais l’assemblage des 3 capteurs passe par des prismes, comme en vidéo et à ma connaissance, ils sont décalés de manière à assurer une zone de recouvrement.
Paps