Publicité

L'éthique du photographe animalier.
« le: 20 nov., 2023, 16:51:16 pm »
Bonjour,

 J'ai récement, été interpellé par deux articles que j'ai lu dans REPORTERRE (le média de l'écologie).

https://reporterre.net/Photographie-animaliere-la-triche-planquee-derriere-le-cliche-parfait

https://reporterre.net/Trop-de-photographes-nature-troublent-les-animaux-sauvages

Je pratique la photographie animalière depuis une quinzaine d'années, uniquement à l'affût en m'efforçant de limiter au maximum mon impact sur la faune que je convoite (ce qui n'est jamais garanti).
Comme tout le monde, j'ai débuté en faisant des erreurs, en essayant de faire comme les "bons" qui nous émerveillent avec leurs superbes photos. Et puis le temps passe, et l'expérience amène la sagesse.

J'ai un avis personnel sur les deux articles cités au début, mais comme je ne détiens pas la vérité, j'aimerais connaître votre ressenti sur ces articles, (en précisant si vous pratiquez la photo animalière et si oui, de quelle manière ? : affût, approche, billebaude...).

Je pense qu'il y a matière à débattre ...

Ma meilleure photo ?
C'est celle que je ferai demain...

Publicité

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #1 le: 20 nov., 2023, 17:02:55 pm »
bonne réflexion en effet
je ne suis pas d'accord avec le premier article
le second est moins "agressif" d'autant que certaines
espèces sont moins craintives et que penser
des chasseurs a ce moment la  ;D

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #2 le: 21 nov., 2023, 08:34:07 am »
janfys m'a devancé d'une courte frappe sur le clavier, encore que je n'avais (lu) que le premier article dont il donne le lien.

j'avoue mon étonnement avec les révélations, les aveux mêmes qui sont relatés dans le premier article. C'est quand même extraordinaire de pouvoir gagner un concours photo en réussissant à duper des professionnels grâce à un fourmilier empaillé, ou de mettre des grenouilles au congélateur pour les anesthésier afin qu'elles gardent la pose ! J'avais déjà entendu parler de la pratique consistant à pulvériser de l'eau sucrée pour attirer les insectes, mais là avec ce que me révèle cet article on est dans une autre dimension. Tout ça pour "the" photo.

la conséquence, et c'est un paradoxe, est que l'image de la photo, risque de s'en trouver ternie, chacun risquant de s'interroger sur quel subterfuge aura été déployé par le photographe pour parvenir à faire son cliché.

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #3 le: 21 nov., 2023, 10:08:53 am »
Je ne vais pas me faire de copains, mais tant pis.

Je ne suis pas vraiment surpris par ces articles. Oui, je pensais que les grands noms de la photo animalière passaient des heures et des jours à traquer "LA" photo. Mais, quand on y réfléchi bien, ce n'est pas une nouveauté.

Exemple, ces touristes qui reviennent de pays tel l'Afrique du sud avec ses grandes réserves animalières où le même lion, approché par des dizaines de 4x4 bondés et pris des milliers de fois. Et ce, sans savoir que le lion est drogué pour qu'il reste en place.

Remontons plus loin encore. Le célèbre Commandant Cousteau (et là, je sens que certains vont m'insulter) qui a démocratisé la plongée autonome par ses images. Récemment, on a appris qu'il mettait en scène beaucoup de ces images, n'hésitant pas, parfois, à blesser certains animaux (baleineau) pour provoquer des réactions.

Alors oui, il y a encore de vrais animaliers mais il y a aussi des tricheurs pour qui, la course à la gloriole vaut toutes les dérives.

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #4 le: 21 nov., 2023, 10:53:19 am »
Ces 2 articles font s'interroger, en effet, entre autres sur la finalité du métier de photographe animalier.
En tant que simple amateur pratiquant l'animalier en billebaude, je suis choqué et scandalisé d'apprendre les agissements de certains pro pour gagner leur vie au détriment des sujets photographiés. Je pensais naïvement qu'ils exerçaient dans le plus grand respect de la nature.
On m’a dit de manger des pommes. Alors j’ai acheté un Mac.
Verba volant imagines manant.

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #5 le: 21 nov., 2023, 12:39:46 pm »
Très bonne idée de lancer ce fil sur un sujet tabou ...
pourtant bon nombre de photographes en vue ( en vue de quoi d’ailleurs ? )  n'ont pas hésité à un moment donné de leur carrière ( je parle de ceux qui n'envisagent pas de ne pas devenir un brin célèbres un jour ) de sortir des souris congelées du congélo pour appâter leurs sujets sans aucune préoccupation éthique ... même parmi les têtes d' affiches actuelles, c'est un secret de polichinelle.

En résulte une course au plus près du "monde sauvage", au plus près du rendement, au plus près de l'égo ....

On connait tous ces lieux de pèlerinage pour photographes animaliers, où il suffit de payer pour obtenir de l'image "garantie sans crop" ... c'est d’ailleurs la seule garantie qu'ils obtiennent ainsi, un retour sur investissement, pour aller ensuite se pavaner dans les salons ....
Franchement, dans le monde de la photo, ces gens là pensent-ils sérieusement qu'on ne les voit pas venir ? Et de très loin ...

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #6 le: 21 nov., 2023, 15:00:55 pm »
Bonjour,

La synthèse de tout cela pourrait en être :
"A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire." (P. Corneille - Le Cid. II-2)

Cordialement.


L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #7 le: 21 nov., 2023, 18:25:12 pm »
Bonjour, je ne sais pas quand je me suis intéressé aux bêtes pour les photographier. Il y a des petits reportages sur la vie des chats dans une maison qui résolvent des situations-problèmes et c'est très instructif; on peut comprendre que le chat a une intelligence développée. On dit que la pieuvre est la plus intelligente, mais les vidéos du web ne le montrent pas particulièrement. Dans la photo il y a inévitablement l'esthétique qui intervient. Mais en tant que semi-pro j'ai toujours défendu l'idée du photographe journaliste qui transmet une information avec la beauté de l'image. Ainsi la photo animalière doit nous apprendre sur la vie des bêtes. Alors le photographe au contact des bêtes qu'il apprécie va avancer dans la connaissance. ex: en pratiquant la photo sous marine, le public est impressionné par les gros animaux. J'ai préféré élargir la connaissance de la Biologie marine et j'ai par exemple poursuivi des tortues marines qui copulaient, et j'ai appris que les mâles n'hésitent pas à m'attaquer , je me suis tenu à distance; la femelle plongeait et plongeait encore et le mâle restait accroché à son dos. Ce qui fait que je me suis retrouvé gagnant d'un scoop (en ce temps je n'avais jamais vu d'images de tortues marines copuler) mais ensuite j'ai dû palmer une heure pour retourner à terre !!! Désolé, je n'ai pas ici les images de tortues en copulation, je dois chercher dans mes anciens disques de sauvegarde, mais les idées sont là! A Mayotte, à chacune de mes sorties je rencontrais une tortue d'espèce variée, mais la ponte est surtout spectaculaire sur les plages de Guyane. Un cycle de ponte dure environ 2 heures, arrivée sur la plage la nuit et marée haute, elle creuse un trou de ponte, opère la ponte, bouche son trou et réalise un camouflage du trou par aspersion de sable en tous sens. (tortue Luth)
« Modifié: 21 nov., 2023, 19:06:16 pm par webdomi »

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #8 le: 21 nov., 2023, 19:14:58 pm »
Comme dans toute activité humaine, quand il y a de l'argent, des médailles ou toutes autres récompenses, l'égo et l’intérêt personnel prend souvent le pas sur l'étique. Comment s'en étonner ? Le dénoncer c'est déjà cela !
Comme le tourisme de masse, la photo animalière de masse n'est pas vraiment une bonne chose pour l'environnement. Malheureusement il y a tellement d'activité humaine de plein air qui recherche des espaces libres pour pouvoir se réaliser et ce souvent au détriment de la nature.
Quelques pierres en plus dans le mur  >:D

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #9 le: 23 nov., 2023, 10:04:08 am »
Le problème, c'est de définir les limites de l'acceptable.

Que penser des concours ? Toujours plus, toujours plus... Ce qui peut provoquer le genre de tricherie dénoncée dans les articles.
Avec les moyens actuels et futurs de "truquer" les photos cela a t'il du sens ?

J'aime beaucoup la réflexion de Laurent Ballesta « Il me semble voir une course à la performance, via l’appât du succès. Ça passe par l’innovation technique, les records… »
Le photographe marin, réputé pour ses plongées engagées, s’interroge sur sa « responsabilité à pousser certains à faire toujours plus » et déplore qu’il y ait « une perte de noblesse dans l’absence d’approche solitaire, d’une attente potentiellement infructueuse ».
La charte de la photo animalière relayée par le festival, n'a pas eu l'effet escompté, à commencer par le Grand prix du festival décerné à Olivier LARREY en 2021.
La beauté de la photo n'est pas discutable, elle est absolument magique. Mais les conditions de prise de vue ....

Participer à un concours photo sur un thème qui ne touche pas le vivant, pourquoi pas. Mais dès que le vivant est concerné, il faut s'interroger sur les dommages collatéraux.
Ma meilleure photo ?
C'est celle que je ferai demain...

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #10 le: 23 nov., 2023, 11:52:24 am »
Le problème, c'est de définir les limites de l'acceptable.

Que penser des concours ? Toujours plus, toujours plus... Ce qui peut provoquer le genre de tricherie dénoncée dans les articles.
Avec les moyens actuels et futurs de "truquer" les photos cela a t'il du sens ?

J'aime beaucoup la réflexion de Laurent Ballesta « Il me semble voir une course à la performance, via l’appât du succès. Ça passe par l’innovation technique, les records… »
Le photographe marin, réputé pour ses plongées engagées, s’interroge sur sa « responsabilité à pousser certains à faire toujours plus » et déplore qu’il y ait « une perte de noblesse dans l’absence d’approche solitaire, d’une attente potentiellement infructueuse ».
La charte de la photo animalière relayée par le festival, n'a pas eu l'effet escompté, à commencer par le Grand prix du festival décerné à Olivier LARREY en 2021.
La beauté de la photo n'est pas discutable, elle est absolument magique. Mais les conditions de prise de vue ....

Participer à un concours photo sur un thème qui ne touche pas le vivant, pourquoi pas. Mais dès que le vivant est concerné, il faut s'interroger sur les dommages collatéraux.
J'aime aussi  beaucoup certaines réflexions de Laurent Ballesta qui constate que dans les endroits ou les humains sont peu nombreux cela se passe mieux pour la nature ...
Laurent Ballesta qui est d'ailleurs le grand gagnant du concours Wildlife Photographer of the Year 2023 du Museum d'histoire naturelle de Londres
https://www.nhm.ac.uk/discover/news/2023/october/wildlife-photographer-of-the-year-2023-winning-images.html
« Modifié: 23 nov., 2023, 11:56:00 am par michan »

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #11 le: 23 nov., 2023, 13:18:29 pm »
Effectivement Laurent Ballesta a réalisé un travail superbe sur le Coelacanthe, et les requins. Je laisse à ces spécialistes la réflexion sur leur travail, unique et donc impossible à apprécier réellement.
Ballesta a fait un travail de Biologie marine qui est unique et rare de notre temps.
Les derniers à le faire furent des personnes avant la deuxième guerre mondiale, comme Louis Joubin, Louis Roule. Rien que le fait d'indiquer que le chemin des saumons en remontée des rivières est guidé par la teneur en oxygène, est une connaissance fondamentale.
Le site Doris fait bien mais pas tout. Il nous manque de façon dramatique un "Stephan Jay Gould" de la francophonie.
Parler des sciences avec l'amour du sujet, compétence, des notions indispensables d'évolution, bref de quoi comprendre la Nature avant que l'on détruise tout.

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #12 le: 23 nov., 2023, 16:53:27 pm »
Règle n5:
"L'appâtage vivant n'est pas autorisé, pas plus que tout moyen d'appâtage
susceptible de mettre un animal en danger ou de nuire à son comportement,
soit directement, soit par une accoutumance irresponsable. Tout autre moyen
d'attraction, y compris les graines ou l'odeur d'oiseaux, doit être déclaré dans
la légende pour que le jury et nous puissions l'examiner. Le jury favorisera les
photographies obtenues sans moyen d’attraction."
Md Goodall est passée par la.

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #13 le: 23 nov., 2023, 17:38:17 pm »
Régle n3 "Vous ne devez rien faire qui puisse blesser ou affliger un animal ou endommager
son habitat dans le but d'obtenir une photographie. Cela inclut le fait de voler :CH
(ou de faire voler un drone) trop bas ou de survoler bruyamment un animal et
les photographies de nids à l’aide d’objectifs grand angle bien que les clichés au
téléobjectif soient autorisés. Le bien-être de l'animal doit toujours passer en premier."
Mes meilleures photos ce seront celles que je ne ferai pas par respect pour l'animal.  ;)
Merci à Janfys pour ce fil
« Modifié: 23 nov., 2023, 17:40:41 pm par michan »

L'éthique du photographe animalier.
« Réponse #14 le: 23 nov., 2023, 22:06:33 pm »
Autant de voir la triche avec des animaux empailler fait rire, que de congeler des animaux pour leur faire prendre la pose et vraiment inamissible, quand au fait des déposer des la nourriture pour gagner ou sortir des photos cela enlève de la magie aux photos et récit et me détourne du travail de certains photographes "pros"
Sur le deuxième article je suis un peu étonné du refus de l'agence de faire des séjours au Tibet, certes je ne n'y vais pas mais juste à coté au Ladakh,5 semaines d'aventure Himalayenne  dont une partie sur un haut plateau (Changtang, commun avec le Tibet, (partie Indienne plus facile d'avoir des permis!)  Je n'ai pas constater d'abus comme certains safaris africains, l'obligation d'un guide local pour avoir les autorisations, sécurité (on ne va pas seul et se prendre par des températures extrêmes pour un métropolitain en haute altitude) et garantir un respect des règles locales, distance, bruit, aucun nourrissage ou tricherie, véhicule juste pour arriver au lieu de séjour (tentes, habitants guest-house) tout  les déplacement à pieds. il y a un respect total de la nature! Par les place sont limités par les nombre de guides, et lieu pour dormir/manger. Je pars sur un voyage hors agence (sauf celle pour avoir les permis obligatoire), sur un itinéraire personnel ,  cela permet de prendre du plaisir à préparer son voyage et diminue le prix du voyage . Rien n'est garanti quand aux résultats de voir les animaux espérés!
Z9,Z8, objectifs Nikon z24/120f4; z180/600; Z14/24 f2.8; Z600 TC 1.4 LuminarNeo

Publicité