Bonjour,
J'ai lu attentivement les arguments de Luc Viatour sur les hybrides.
Je suis globalement OK pour leurs avantages techniques dont pour moi le plus important sera peut-être de rapprocher enfin les boitiers pros de ce que font les meilleurs smartphones : une dynamique incroyable et une colorimétrie native bien meilleure.
Sur les autres aspects, seul le suivi de mise au point sur l'œil me semble vraiment novateur du point de vue expression photo (ou plutôt permet de moins rater des points parfait à faible pdc).
Mais, il y a pour moi un gros hic. J'ai longuement essayé Z7, Z6 et les derniers Fuji : c'est le viseur électronique.
A chaque fois, j'ai demandé, dans les journées pro, pourquoi ces viseurs étaient aussi imparfaits, essentiellement dans le pompage sur les contrastes (je passe sur la latence avant de revenir au réel). Comme beaucoup de vendeurs ont affecté de ne pas comprendre, je précise ce qu'il en est : quand on passe d'une zone très claire à une zone très sombre, il ya une latence avant que le trop clair s'assombrisse ou que le trop sombre s'éclaircisse. Et si on a les deux en même proportion, on perd sur les deux tableaux. Ne pas bien voir ce qui est dans le sombre est quand même gênant.
Une exemple encore plus précis : un portait en plein contrejour : le viseur "expose" en fonction du fond lumineux et "sous-expose" l'expression du sujet. Donc, on shoote au hasard (je force le trait mais c'est un peu ça).
Pour moi, c'est rédhibitoire pour deux raisons :
1. Un viseur qui ne reproduit pas exactement le réel avant que je déclenche m'empêche de faire la photo que je veux. Et, pour avoir observé l'évolution de ces viseurs, comme Luc, je ne vois pas de grand progrès, y compris sur les boitiers très onéreux, type Leica Q.
2. Plus généralement, ces viseurs changent la perspective de l'acte photographique (comme on disait
) : avec un viseur optique,le photographe observe le réel et l'interprète pour obtenir ce qu'il désire, quitte à se tromper. Avec un viseur électronique, le photographe réagit sur un traitement du réel, pas sur le réel. Et comme tout est fait pour que ce traitement se rapproche de la photo finale - mais laquelle ? que reste-t-il de la décision et de la responsabilité photographique ? Si au moins, on avait la qualité de l'écran d'un smartphone (sans les inconvénients de lumière parasite), mon point de vue changerait. L'artefact parfait du réel rapprocherait le photographe de son sujet.
J'ai bien conscience que ces questions peuvent être tournées en dérision par ceux qui veulent seulement appuyer sur le bouton et je comprends très bien les arguments des viseurs électroniques pour le grand public. Mais NP rassemble pas mal d'amateurs éclairés, de spécialistes, de pros… Pourquoi personne ne s'inquiète-t-il de ce glissement majeur ?
Bref, pour le moment, malgré les avantages des hybrides (que je reconnais), je ne me vois pas prendre un viseur électronique avec leurs grossières imperfections.
Et comme les télémétriques, type Leica M ne me vont pas non plus, je ne peux que conserver mon D4 et envisager un D5 ou D6…