Voilà donc après qqs semaines d'utilisations, un petit retour à chaud sur ce beau bijou "old school" qu'est le Zeiss Planar 50mm ZF f/1.4.
Je ne l'ai utilisé qu'avec mon D700 et dans l'ensemble, j'en suis très satisfait. Pour ne pas partir dans tous les sens, je vais structurer un peu ma critique.
1/ ConstructionC'est une optique Zeiss, donc d'excellente facture, très robuste, solide et résistante à la poussière et à l'humidité contrairement à ce qu'on pourrait attendre d'un objo vieille école. Je dis "vieille école" car comme tous les Zeiss, la MAP est manuelle, mais pas seulement.
L'ouverture elle aussi est mécanique, et se règle sur la bague de l'objectif, ce qui a été un peu ma surprise. L'asservissement électronique de la baïonnette ZF ne prend en compte que la vitesse d'obturation. Lorsqu'on est en mode M ou A; le réglage mécanique de l'ouverture du diaph s'affiche en revanche numériquement (heureusement), mais est erronée : comptez au moins souvent 1 valeur en moins en mode M (c'est à dire quand on règle f/2 par exemple, le D700 annonce f/1). cependant le boitier sait tout de même quelle est la vraie ouverture de diaph : en mode A, même s'il affiche une valeur de diaph erronée, il calcule tout de même en conséquence la bonne vitesse d'obturation (avec f/2 pour reprendre mon exemple).
Je ne parle même pas des modes S et P, oubliez avec cette optique
Le poids est en conséquence (350g), et sur un D700, cela se sent. Toutefois le bijou est très compact et passe bien partout sans effrayer les gens (assez discret).
Pour le reste de la construction, allez sur le site
http://www.pictchallenge-archives.net/TESTNUM/50mm_sinon_rien.html, c'est très bien expliqué.
2/ Sur le terrainJe suis de la nouvelle génération de photographes, le "tout numérique" dit-on. Et donc j'ai eu pas mal d'appréhension en achetant cette optique, en hésitant longuement avec le dernier Nikon 50mm AFS f/1.4. La première semaine j'ai eu un peu de mal avec le réglage de l'ouverture mécanique, et j'ai repris mon 24-70 souvent pour "assurer". Mais après un peu de pratique, je me suis rendu compte que la qualité d'image était incomparable. Certes c'est un coup à prendre, mais c'est amusant de travailler un peu à l'ancienne, et finalement on a l'impression de plus "diriger" la photo. La MAP manuelle n'est pas du tout gênante je trouve, c'est même parfois un avantage. Cela évite de sans cesse positionner le carré de l'AF au bon endroit. Je me suis surpris maintenant à désactiver l'AF sur mon 24-70.
En fait il y a un gros repère métallique à f/5.6 sur l'objectif, la valeur médium, ce qui vous permet de savoir "au toucher" où vous en êtes.
L'objectif est désormais monté H24 sur mon boitier, il joue parfaitement son rôle de passe partout standard. Mais attention, je pense que pour vraiment apprécier ce bijou, il faut un grand viseur confortable pour la MAP manuelle. Le D700 est parfait. Les D60, D80, D90 ne me paraissent pas très pratiques à ce niveau.
3/ Comparatif avec le Nikon AFS 50mm f/1.4On a écrit des kilomètres à ce sujet, je vais pas remettre une tartine. Simplement, le Zeiss est certes plus cher, plus lourd, et plus vieille école. Mais franchement si l'on vise le long terme et que l'on veut vraiment faire de la photo ces 20 prochaines années, je conseille le Zeiss sans hésiter. Je suis un Nikoniste de la première heure, mais le Zeiss a ce côté vielle dame qu'il faut apprendre à maîtriser, et lorsque c'est fait, ses efforts sont récompensés : la qualité d'image est supérieure.
En revanche si ce n'est que pour un an, achetez le Nikon, vous gagnerez du temps
Je trouve, et cela ne reste que mon avis, que les bokeh sont plus harmonieux, plus progressifs, plus doux à grand ouverture. Les couleurs sont plus vives, plus flatteuses. Le contraste vaut celui du Nikon par contre.
4/ Qualité ZeissPlutôt qu'un autre tartine, voici qqs photos en fichiers joints (je débute avec ce caillou hein
) :
En résumé, je suis très content de cet objectif, et je pense que qualitativement, c'est le meilleur standard 50mm du marché. Il faut y mettre le prix, mais bon si c'est pour la vie... La preuve en est qu'il est toujours aussi dur d'en trouver d'occas sur le marché.