La profondeur de numérisation (les 12 ou 14 bits du D300(s)) d'un boîtier et les modes 16 ou 32 bits de Photoshop n'ont pas du tout le même rôle :
Coté boîtier, le passage de 12 à 14 bits permet de tirer plus d'informations d'une même image : c'est peu visible en photo courante, ça devient sensible sur les sujets très contrasté type mariés si on veut à la fois du détail dans la robe blanche de la mariée, du détail dans le costume noir du marié, que la lumière est contrastée (soleil...) ou que l'on soit dans des conditions d'éclairage pas terribles (intérieur d'une église éclairée par un lustre en cristal avec ampoules très jaunes + lumière des vitraux + tubes fluo (si, je connais des endroits pareil) + le petit coup de flash qui va bien...) : les deux bits supplémentaires donnent une image très différente dès qu'on veut récupérer dans Capture NX2 (ou capture One) du détail dans les ombres et dans les lumières (la différence est visible dans les blancs et les noirs de l'image, surtout s'il y a des dégradés). Bien sûr, le passage de 12 à 14 bit ne se voit que si les prises de vues sont faites dans de bonnes conditions : objectif de qualité (en particulier coté traitement antireflet), propre, flare controlé (paresoleil adapté...). Dans le cas contraire, le flare applatit tellement l'image que 8 bits seraient largement suffisants.
Aujourd'hui, il n'y a aucune nécessité d'avoir des fichiers finaux en plus de 8 bits : la dynamique des écrans ne permet d'afficher au mieux que 16 millions de couleur (il n'y a pas que la manière dont l'électronique de l'écran fonctionne, il y a aussi prendre en compte le niveau du point noir pour une luminance d'écran raisonnable (entre 100 et 140 cd/m²) et un gamma d'écran de 2,2). Et en impression, c'est encore pire (un bon papier photo argentique ou une super impression jet d'encre sur un super papier ne dépasse pas 2,3 en Dmax).
Le mode 32 bits de Photoshop est destiné au HDR... (qu'il faudra au final traiter pour avoir une profondeur d'image de 8 bits parce que les périphériques de sortie actuels ne savent pas afficher plus de couleurs)
Le mode 16 bits est lui particulièrement utile quand on doit faire des traitements importants : il suffit de donner un coup de réglages de niveaux dans Photoshop pour voir apparaître des trous dans l'histogramme dans une image codée sur 8 bits (bien sûr, le problème ne se pose pas si on fait le maximum de boulot dans le Raw)... et quand on combine niveaux, courbe, balance des couleurs, on arrive vite à un fichier tout pourri. En mode 16 bits, avec le même fichier de départ, les "trous" apparaitront également mais lors de la conversion finale en 8 bit, l'image sera de bien meilleure qualité : le passage de 8 à 16 bit ne sert ici qu'à éviter (limiter) les erreurs d'arrondi quand Photoshop calcule l'image.
A+
Laurent Galmiche