VALENCE
Tout juste si on l'aperçoit la boutique Studio Lab Dauphinois d'André Decottignies, rue des Alpes à Valence. Les fidèles ont même failli ne plus la remarquer, le bonhomme avait un temps songé à fermer.
Finalement l'autodidacte est reparti de plus belle. Il affiche 23 ans de comptoir. « Je suis résistant, je le revendique un peu. Des collègues m'appellent "le magicien de la boîte à images". »
Appareils photos, caméscopes et autres appareils qui passent dans ses mains ont toutes les chances de revivre. Comme cet écran de photo, ébréché, qu'il s'apprête à réparer.
« C'est fou cette manie de jeter »
Souriant. « Je m'éclate ici. L'autre jour, un client m'amène un appareil dont la pièce n'existait plus : je l'ai refaite avec de la résine dentaire. » Face aux grands de la photo, il aime être le dernier des Mohicans : « J'adore ça. » Et dénigre forcément « ces vendeurs qui disent que les appareils sont morts. Et les gens jettent. C'est fou cette manie. »
Lui fait un devis (60 €) qu'il défalque en cas de réparation. « Et je répare parfois dans la journée ». À condition d'avoir les pièces, son stock ne peut excéder son arrière-boutique : « Cela donne une activité en dent de scie. Là j'ai huit appareils en stand-by, j'attends les pièces détachées. »
En vit-il ? « Oui, on gagne notre croûte, mais il faut une super gestion. » André ouvre son courrier : un colis arrive de Chantilly envoyé par un de ses clients. Pas prête de fermer la petite échoppe de la rue des Alpes.
F.C.
Paru dans l'édition 26C du 29/03/2010 (202337784600)
http://www.ledauphine.com/drome-ardeche-br-ils-redonnent-vie-aux-objets-du-quotidien-br-le-dernier-des-mohicans-de-la-photo-@/index.jspz?comnumcom=26362&article=281759