On peut se demander si la politique commerciale de chez Nikon est très rusée. Car au lieu de pousser les clients à acheter des objos AF-I ou AF-S, on les détourne plutôt de la marque pour les convertisseurs. Doivent s'imaginer que la clientèle est exclusivement composée de riches et de professionnels
. Eh bien, ils se trompent !
Par ailleurs, il y avait un objet intéressant qui malheureusement n'est plus commercialisé : le TC-16 A pouvant convertir n'importe quel objectif AI-S (ou presque) en AF. Je suppose cependant sans transmission des informations nécessaires à la mesure sur les boîtiers privés de bague AI (m'étonnerait techniquement si cela marchait).
En tout cas, jusqu'à l'avènement de l'AF, la situation était à peu près gérable (et je n'ai revendu mon TC-200 qu'une fois équipé partiellement en AF), l'AI-S étant d'un intérêt limité (on sait quand même qu'on a une longue focale, et il faut être un peu c… pour ne pas tenir compte de ce fait dans le choix des vitesses ; j'irais même plus loin pour dire : il faut être un peu c… pour shooter en "P", sans vouloir blesser personne
)*. AI ou AI-S, cette différence n'a jamais rien empêché de fonctionner. C'était le bon vieux temps ! Et depuis, plus que des incompatibilités ! C'est une honte
. Il est vrai que les incompatibilités commencent avec l'EM et les objectifs de la série E pour s'aggraver continuellement ensuite. Finalement, si cela se retourne contre Nikon, c'est bien fait pour leur gueule. En fait, l'"économie du marché", si elle fonctionnait, devrait aussi pouvoir profiter aux consommateurs : dès que les ventes baissent, les entreprises devraient être capables de revoir leur politique commerciale. Peut-être que celles des téléconvertisseurs Nikon n'a pas encore baissé assez ou que ce poste, dans l'ensemble de la gamme, n'a jamais joué un rôle bien important (beaucoup de gens, déjà pour des raisons de tarification, achetaient déjà du matos d'autres marques quand tout était encore à peu près compatible).
* Je peux m'expliquer sur ce point : en mode "P" "normal", le photographe exigeant va quasi systématiquement, si le boîtier le permet (et même mon Pronea le fait), "décaler" le couple diaphragme/vitesse afin de l'adapter aux besoins de la situation. Je ne vois donc aucun avantage par rapport aux modes "A" ou "S". Et les modes programme "motifs" n'ont jamais satisfait personne de sérieux. Avoir quelques notions de base en matière de photo me semble indispensable, même avec un appareil compact (ben, là, souvent, on ne peut pas tellement intervenir, mais c'est un autre problème). Mais tout le monde est tout de même censé connaître les rapports entre focale, diaphragme et profondeur de champ ainsi qu'entre vitesse et flou de bougé. Le seul avantage qu'on peut encore trouver au mode "P" serait la sécurité consistant à ne jamais se trouver, dans la limite de la lumière disponible, en dehors de ce qui permet une exposition correcte. Mais avec un peu d'expérience et de connaissances, on peut aussi choisir d'emblée les bons réglages en "A" ou "S", choisir le film adapté ou la bonne sensibilité sur le boîtier numérique. Ainsi, je ne vois vraiment pas l'intérêt du "P", sauf éventuellement pour des raisons techniques comme sur l'obturateur central du Pentax Auto 110… Sinon, on sait tout de même que, par exemple, pour une photo de sport, il faut une vitesse "rapide" et que pour un portrait, généralement, une profondeur de champ faible est préférable (ce qui revient presque au même), pour ne donner que deux exemples…