Bon en attendant de voir ce que le capteur a dans le ventre, car il pleut comme vache qui pisse sur Aix depuis hier soir, voici quelques observations générales sur le boîtier.
Le design tout d'abord est franchement d'une autre époque. Ce n'est évidemment pas une surprise, car on trouve facilement des images de la bête sur le Net. Néanmoins l'ensemble est taillé à la serpe et, pour ce qui me concerne, je le trouve plutôt laid. Ce sont des considérations très secondaires mais il n'y a, à mon sens, vraiment pas de quoi frimer avec le SD14 en bandoulière...
Ensuite le boîtier dégage une réelle impression "plastique" et on a du mal à croire qu'on a en main un boîtier "expert". Pour le design, l'habillage et les matériaux, la première impression est forcément négative quand on est nikoniste...
A noter le correcteur dioptrique trop facilement manipulable. Il est à craindre qu'il soit bougé accidentellement en manipulant l'appareil. D'ailleurs, ça m'est arrivé...
Le plus important est tout de même l'ergonomie. Sur ce point, je ne suis guère enthousiaste après lecture rapide du mode d'emploi. Cela dit, ce dernier est plutôt light. On apprend à trouver les réglages "cachés" en quelques minutes. Mais contrairement à Nikon, Canon ou Pentax (je ne connais pas les autres marques), la manipulation n'est pas des plus intuitives et il faut donc passer par un peu de lecture.
Les deux bons points vont aux molettes très (trop ?) proéminentes qui permettent :
- pour l'une de sélectionner le mode vue par vue / continu / retardateur / pose longue / relevage du miroir (ça c'est pratique)
- pour l'autre le choix P / A / S / M
A ce niveau là, pas besoin de mode d'emploi. C'est simple, efficace et adapté aux "gros doigts".
Là où ça se gâte, c'est pour choisir le mode autofocus. Il faut passer par une touche de fonction et jouer de la molette. Bon, ce n'est certes pas un besoin fréquent, mais il faut oublier la réactivité de réglage d'un vrai boîtier expert. Ça me fait dire que ce boîtier propose à la fois une ergonomie d'entrée-de-gamme et expert. La touche de fonction est également nécessaire pour choisir la mesure d'exposition. Pas très pratique tout ça...
Cette considération est également vraie en ce qui concerne la mémorisation de l'exposition. Personnellement, je joue toujours du pouce sur la touche AE-L pour séparer mesure d'expo et autofocus. Une simple pression sur le D200, D300, S5, et hop ! Ici il faut faire la mise au point en appuyant simultanément sur la touche AE-L, maintenir obligatoirement la pression pour refaire la mise au point à l'endroit voulu et déclencher. C'est plus sportif et ça demande un peu d'entraînement !..
Sur tout ça, pas vraiment de soucis. Il faut apprendre à manipuler le boîtier et mettre de côté les réflexes acquis par ailleurs. C'est juste perturbant de passer d'un boîtier à l'autre rapidement.
Mais il y a un gros point noir sur l'ergonomie et celui-ci me semble fondamental : la molette de sélection d'ouverture/vitesse est placée sous le déclencheur ! Je vous laisse imaginer comment on peut à la fois tenir l'appareil, viser, cadrer et tourner la molette. Ce qui est et doit être évident sur tout autre boîtier est tout bonnement impossible sur le SD14 ! La molette étant donc placée à l'avant et en hauteur, on ne peut pas l'atteindre en visant. Il faut obligatoirement la manipuler avant la prise de vue !.. Et il n'existe pas d'autre molette disponible. J'aurais aimé en trouver une à l'arrière...
Sur ce point, le SD14 a été très mal pensé.
Voilà pour l'instant. Pas très réjouissant tout ça !..
J'espère donc que le capteur Foveon viendra contrebalancer cette première opinion. Mais ce que je retiens pour le moment, c'est que ce boîtier trouvera son utilité pour des prises de vue "tranquilles" et préparées (portrait, macro) où tout est réglé avant de déclencher.
"Chérie, prépare le pastaga et les olives, je vais faire une photo..."
Demain, il fera normalement beau. L'heure de vérité...