Eh bien, comme je fais de la photo depuis 1960 (j'avais sept ans) et que j'ai eu mon premier Nikon F en 1971 et que j'ai utilisé les Kodachromes 25 / 64 / 200 (plus tard), je vais tenter de répondre à la question, en ce qui me concerne, bien sûr :
1 - Le Kodachrome 25, pas vraiment avec les téléobjectifs, (superbes diapos avec les objos comme les Leica ou les Nikon piqués et contrastés)
2 - Le 64 permettait déjà un bon diaph d'écart, souvent suffisant pour faire la différence,
3 - Il y avait l'Ektachrome EH de 160 Iso
4 - Dans les cas extrèmes, on pouvait envoyer l'Ektachrome EH à 500 ISO par un développement perso ou dans un labo spécialisé qui savait le faire
Utilisations de monopodes ou de trépieds lours mais surtout il fallait prendre son temps et souvent attendre l'éclairage favorable, qui parfois n'arrivait jamais. Il restait le risque de faire un flou de bougé, risque souvent pris. Parfois flou, parfois net.
J'utilisais tout ce qui pouvait servir à caler le boitier : grosse branche, muret,...
Il est vrai que maintenant, c'est beaucoup plus facile de mettre 3200 ISO sur le D90 ou 1600 ISO sur le TZ8. Il est également vrai que l'on réalise maintenant des photos impossibles il y a 30 ans.
C'est l'évolution, ou le progrès, ou les deux. Tout comme on faisait en 1970 des photos qui auraient été impossibles en 1940 avec les "Foldings" 6x9 et la "Vérichrome Pan" qui plafonnait à 125 ISO.
De fait, je suis entièrement d'accord.
On utilisait aussi beaucoup l'Ektachrome 100 "Pro" (EPN je crois) qui supportait très bien d'être poussé à +2, c'est-à-dire à 400 ASA et donnait de très bons résultats si développé dans un très bon labo. On pouvait même jouer à +3 (= 800 ASA)…
Surtout, que ce fût en Noir et Blanc ou en couleur, nombreux se fichaient d'avoir du grain et même on en recherchait la matière pour, justement, rendre l'effet de brume crépusculaire, notamment le matin près d'un étang ou en lisière de forêt… Et l'Ekta 100 avait un grain magnifique, contrairement à celui de l'Ekta HS 160 ASA auquel il est fait référence (pour mémoire, il y avait aussi l'effroyable Anscochrome 100 ou 200, je ne me souviens plus très bien).
Je ne renie nullement le progrès, et certainement pas les prouesses que le matériel moderne permet d'obtenir.
Ainsi, à l'époque héroïque de la mise au point manuelle et des premiers objectifs et boîtiers AF, il était impossible d'obtenir une bonne image d'oiseaux comme les martinets en vol.
Mon AF-S 4/300 monté sur un D200 ou mieux un D300 m'en a offert quelques centaines en quelques jours.
Ce même 4/300 affublé d'un TC-14 EII conserve sa rapidité d'AF et donne sur un capteur DX un excellent 5,6/630 mm : je retrouve ma focale fétiche deux fois moins lourde que l'ancien 5,6/600 IF-ED que j'utilisais en fusil-photo, mais le matériel actuel est cent fois plus performant.
Cependant, je ne dépasse jamais 800 ISO.
Quant aux photos animalières semi-nocturnes ou nocturnes sans flash, hormis le D3S, je ne vois guère d'autre appareil actuellement (voir les images de Vincent Munier).