Bonjour Tongai,
Bonjour Scalène, Richard V, emvri, Pierre, Delta300, Tigerwoods, Lgalmiche, Pr. Blurp, Skeudenner
Bonjour Jean-Christophe, Weepbitterly
Je trouve ce fil et vos posts très intéressants.
Tongai, tu as l’air très sympa, mais ton dernier post m'inquiète : ne t’en va pas mettre ta tête dans les carottes.
Je débute sur le sujet et souhaiterais vous soumettre la compréhension (peut-être naïve ou erronée, certainement incomplète, vous m'excuserez) que j'ai de la problématique de Tongai, ainsi que les solutions possibles, afin de savoir ce que vous en pensez.
J’essaierai autant que faire se peut de mettre les liens vers mes sources d’info (wikipédia pour la base, autres forums, sites de passionnés ou liens vers des outils pour le reste).
La problématique de Tongai:
Utiliser LR pour développer ses photos NEF, MAIS en récupérant (par souci d'efficacité) comme base de départ pour son travail l'équivalent de ce qu'il obtient instantanément en ouvrant ses photos dans CNX2 avec les réglages par défaut, ce qu'il n'arrive pas à obtenir aujourd'hui.
D'où viennent ces différences ?En effet, on peut se dire que si NEF (format
RAW propriétaire de Nikon) est un format qui contient les données brutes issues du capteur, le résultat obtenu en ouvrant un tel fichier ne devrait pas varier d'un logiciel à l'autre. Le problème, comme vous l’avez précédemment expliqué, c'est qu'on ne visualise jamais directement un fichier au format RAW (cf :
ici), mais un "tirage", principalement au format Jpeg ou TIFF. Il y a donc toujours "interprétation" de ces données brutes par le logiciel que l'on utilise (LR, CNX2 ou autres).
Et pour « aider » ce logiciel à faire son interprétation, des informations complémentaires sont embarquées dans les formats propriétaires.
Ainsi l'appellation générique "raw" est trompeuse, car un fichier NEF ne comprend PAS QUE les données brutes issues du capteur.
Il embarque également (cf:
ici) d'autres données plus ou moins importantes :
- Une vignette de la photo
- Un jpeg basse qualité de prévisualisation
- Diverses métadonnées standards (Exif, GPS)
- Des métadonnées non-standards (les MakerNotes Nikon)
Et c'est là où le bât blesse : ces MakerNotes semblent contenir des informations qui seraient bien utiles pour réaliser ce tirage. Or il semble qu'elles ne soient pas récupérées/récupérables par LR, d'où les différences obtenues lors de l'ouverture par défaut dans chacun des logiciels.
La question devient donc, me semble-t-il :
1/ Peut-on récupérer (ou reproduire) sous une forme ou sous une autre les informations contenues dans les MakerNotes ?
2/ Existe-il un moyen de les réinjecter dans LR ?
Les pistes possiblesA ce stade, et à mon niveau (très débutant), ma compréhension est qu’il n’y a pas de solution facile pour récupérer ces infos. Si cette récupération des infos ne fonctionne pas par défaut, l’alternative est d’aller la chercher "par soi-même" (et là les geeks du monde open source apportent parfois quelques lumières).
Mais il y a une seconde difficulté, qui est de réinjecter ces données dans LR : si les NEF sont propriétaires, LR n’est pas complètement ouvert non plus – et j’ai l’impression (à confirmer ?) qu’on ne peut apparemment pas y importer facilement tout ce qu’on voudrait (en particulier les profils ICC), contrairement à ce qui est possible sur d’autres logiciels.
Je vois donc 4 pistes principales à investiguer – que je n’ai PAS TESTEES:
- Piste 0 : (mais avec des doutes sur le fait qu’elle marche). Utiliser le convertisseur DNG d’Adobe
- Piste 1 : ne pas récupérer les infos, et faire faire ces pré-traitements par quelqu’un d’autre
- Piste 2 : récupérer les infos ICC directement, les importer dans un autre logiciel, réexporter le tout en DNG
- Piste 3 : convertir son fichier NEF en DNG avec un outil qui décode les makernotes
Piste 0 – Serait pratique, mais j’ai des doutes sur le fait qu’elle fonctionne :Adobe a son propre format raw (le DNG, plus ouvert que ceux des constructeurs) et propose un convertisseur : le
Adobe DNG Converter, plus ou moins lié à Camera raw. Mais je me dis que si LR ne lit pas les MakerNotes, il n’y a pas de raison de le convertisseur le fasse. Et l’on risque de se retrouver au point de départ.
Piste 1 - pour les PME (Partisans du Moindre Effort) :C’est celle proposée par Lgalmiche plus haut (je ne fais que reprendre pour tout avoir au même endroit): passer par un prestataire (CMP en l’occurrence – que je ne connais pas). Il faut acheter la mire
CMP, la photographier, et renvoyer le NEF à CMP. CMP renvoie un profil DNG adapté spécifiquement au boîtier qui pourra être appliqué par défaut comme premier traitement dans LR (@Lgalmiche : est-ce bien ça ?).
La valeur ajoutée d’une telle prestation est précisément d’éviter aux utilisateurs de fichiers NEF d’avoir à refaire à la main dans LR tous les réglages préliminaires qui permettent d’arriver au résultat obtenu par défaut dans CNX2.
- Deux interrogations sur cette solution:
- Les profils fournis sont semblent-il au format Adobe DNG. Peuvent-ils bien s’appliquer sur des fichiers NEF sans conversion préalable ?
- Ces profils sont-ils valables pour toutes les prises de vue d’un appareil donné (ici le D300 pour Tongai) ? Certains disent (en traduisant/résumant) : « il semble que Nikon n’ait pas de profil pré-installé spécifique pour un boîtier donné. A la place, le boîtier en générerait à la volée. De plus, il y joindrait des informations de correction sur le mode couleur/la saturation/les corrections de ton, etc… Chaque boîtier a peut-être en mémoire des profils par défaut, auquel il ajoute/retire des corrections. »
Piste 2 – pour les « très » bidouilleur, si vous allez jusqu’au bout :Il semble qu’il soit possible de récupérer le profil ICC spécifique généré dont je parle plus haut, quand le fichier NEF est ouvert sous CNX2 (sous la forme d’un fichier dont l’extension est .icm). On peut ensuite réinjecter ce profil dans un logiciel qui le supporte, puis réexporter le tout au format DNG, qui embarquera ces informations.
HYPOTHESE importante à ce stade, mais à vérifier : ce profil ICC généré à la volée par le boîtier embarque toutes (ou une grande partie au moins) les information contenues dans les MakerNotes.
Pour récupérer le profil ICC (traduit, en résumé pour CNX2 sous Windows, voir
ici pour l'original) :
- Ouvrir le fichier NEF dans CNX2
- Trouver (via l’explorateur Windows, où il faut demander à voir les dossiers cachés), dans les fichiers temporaires, à une adresse du type (pour Windows 7) : C:\Users\ « nom_user »\AppData\Local\Temp
- CNX2 crée à cet endroit un répertoire temporaire qui a un nom du type « Nkn372.tmp »
- Dans ce répertoire se trouve un fichier .icm, qui est le profil ICC
- Copier/sauver ce fichier pour pouvoir l’importer dans un logiciel qui le permet
Pour la suite, il est possible de regarder vers des outils comme
ufraw, avec ou sans
gimp, pour les logiciels libres (qui ont d'ailleurs des forums dédiés sur ce site), et certainement d’autres solutions du commerce. Et ensuite réexporter en DNG, puisque le but est d’utiliser LR.
Piste 3 – pour les « très » geeks qui savent un peu manier la ligne de commande :Dès qu’on parle de format raw, les personnes qui connaissent un peu l’informatique, et qui sont attachés à l’ouverture des formats bondissent quelque peu. Il semble y avoir une communauté assez active qui a développé des outils, dont un qui semble être une référence, et pourrait servir dans le cas de Tongai. Il s’agit d’
ExifTool, développé par Phil Harvey, qui permet de lire, d’écrire et/ou de créer des fichiers métadata (ou raw ?) dans plein de formats propriétaires,
en sachant exploiter les makernotes (il y a eu du travail de retro-engineering…).
La difficulté est qu’il faut connaître un peu la ligne de commande et Perl pour pouvoir l’utiliser. Mais une fois que l’on sait faire ça, on peut être très productif.
Conclusion :- Il n’existe pas de solution simple au problème de Tongai
- Réussir à fabriquer / récupérer des profils DNG adaptés au D300 ou des presets bien faits est peut-être un compromis qui permet de faire une partie du chemin sans quitter l’univers Adobe
- Si on veut aller plus loin, savoir se débrouiller un peu en informatique peut aider
- Il faut militer pour l’ouverture des formats
- @Tongai : pour voir les côtés positifs, peut-être peut-on considérer que, comme tu débutes sur LR, partir d’une image plus brute te permettra d’apprendre LR plus en profondeur…