Bonjour ebossennec,
Bonjour,
j'ouvre une question sur les changements (ou l'absence de changements) que représente la généralisation de l'hybride et la disparition progressive des réflex. Je ne sais pas si toutes les marques suivront la même dynamique, mais il semble bien que l'hybride finira par chasser les réflex, un peu comme le numérique a fini par chasser l'argentique. Certes, il reste quelques adeptes de l'argentique, et celui-ci semble même rencontrer un certain regain d'intérêt, mais peut-on dire la même chose du passage à l'hybride ?
Ma question n'est pas technique, mais plutôt "philosophique" et concerne la manière dont la technique influence (ou pas) la pratique de la photographie. Pour ma part, l'appareil photo réflex a toujours été la référence (même si j'ai utilisé d'autres types de matériel) et photographier avec un réflex, à travers l'objectif, est une certaine façon de faire la photographie, un certain "art" (au sens artisanal tu terme), qui tient en partie aux contraintes imposées par le matériel. La technique n'est pas neutre et le fait de passer à l'hybride apporte manifestement des nouveautés, de nouvelles façons de faire des images, et entraîne également la perte de certaines autres.
Il ne s'agit pas de savoir si c'est mieux ou moins bien, mais de comprendre comment, à votre avis, ce changement technique influence (ou influencera) votre pratique. N'étant pas moi-même équipé d'un hybride, et restant encore adepte du réflex (sans dogmatisme), je suis intéressé par vos réflexions sur le sujet.
Votre post pose à priori plusieurs questions. Je vous donne un avis, peut être déjà très, voire trop long.
J’ai eu mon premier reflex, un Nikkormat FT2 en 1975, j’étais au lycée. (OK, ça ne me rajeunit pas. Gag !
). Donc un reflex argentique, sans AF, sans mode programme, ni priorité à l'ouverture, ni priorité à la vitesse. Depuis je suis églt passé par un reflex cette fois numérique avec bcp de changements puis j’ai franchi le pas de l’hybride il y a un peu plus de 2 ans.
D’un point de vu pratique, en argentique au départ je développais mes pellicules et effectuais mes tirages papier en N&B. La partie « développement » fait partie de ma façon de photographier. Tout comme la possibilité de contrôler qd j'ai le temps, certains paramètres de base comme le choix de l'ouverture, de la vitesse et des ISO. Idem la réalisation de ma MAP sur la zone que je souhaite privilégier (que ce soit bien sûr en MAP manuelle, mais églt via l'AF). Sinon pour moi, ma conception de la photo c’est au moins 3 phases qui forment un tout : avant la prise de vue / la prise de vue proprement dite / la post-production (en argentique comme en numérique). La finalité étant de produire une photo conforme à mes souhaits.
Maintenant ce n’est pas obligatoirement la position de tout le monde. Chacun peut prioriser une phase plutôt que l’ensemble. Il est fréquent que la phase prise de vue avec choix des différents plans, des différentes focales à utiliser le cas échéant, des éventuels différents angles de prise de vue et bcp des choix des réglages effectués.. est placée en avant. Peut-être églt pour vous.
Quid du passage reflex (numérique) vers hybride (également numérique) ? > Oui cela change pas mal de choses notamment pour ce qui touche la prise de vue. On a tjs un capteur numérique (avec les possibilités d’optimisation voire de modification en post-production qu’on peut utiliser ou pas, et ce, à des niveaux pouvant être très différents) mais on perd la visée optique qui est remplacée par une visée électronique. Donc qqe part ce que l’on voit au viseur (ou à l’écran comme sur un smartphone) ce n’est pas réellement ce que nos yeux voient (sans l’APN et l'objectif monté dessus), mais une image déjà « transformée », développée en JPEG ou assimilé pour être visualisable quasi immédiatement au viseur électronique ou à l'écran (le format RAW lui, contient bcp plus d’informations notamment bcp de détails, des nuances en hte et basse lumière qui peuvent ne pas apparaître sur un "développement automatique"). Avec, qd on fait de la photo de sport ou animalière avec un Z50 (je parle de ce que j’utilise) ou avec son smartphone, l'écran Live View de son reflex (si on excepte le D780 qui reste un reflex au viseur et en monture, mais dispose d'un "moteur" de Z6 au LiveView et en montée en ISO), ce qu’on appelle un lag (retard imperceptible sur le Z50 VS le Live View d'un D7200) mais bien réel qd on revoit ses photos après la prise de vue (y compris donc qd c'est pris avec un Z50 pour certains types d'image uniquement).
Malgré ce retard (dû au temps de transformation en image électronique), cette image électronique visible sur l'écran m’a permis de changer ma façon de shooter en proxy-macro insectes. Je peux désormais davantage rapprocher mon appareil des sujets, en les perturbant moins, en shootant bras tendus (au lieu de m'avancer appareil rivé à mon oeil et être au final bcp plus "perturbant" pour mes petits insectes) – MAP via l’AF ou en manuel via la fonction focus peaking. Au passage le focus peaking facilite l’utilisation de très vieux cailloux dépourvus d’AF. Si j’avais opté pour un Z6 au lieu d’un Z50, j’aurais pu leur faire bénéficier en + (pour ces anciens objectifs de type AIS) de la stabilisation capteur qui est présente sur tous les hybrides plein format Nikon Z.
Autre changements :
- L'autonomie : sur un argentique mécanique comme mon FT2 ou un Nikon FM la limite, c'était les rouleaux de pellicule. Donc pas la pile qui alimentait la cellule. En reflex numérique plutôt la batterie. En hybride (pour mon Z50) encore plus la batterie (la visée électronique ça consomme bcp plus que la visée optique). Et perso, j'aime bien prendre mon temps. Ok, comme la plupart des utilisateurs d'hybrides j'ai dû m'adapter. Mais l'incidence n'est pas nulle. Cpdt, elle me semble moindre versus les argentiques "tout mécanique".
- en std : le fait qu’on voit directement si la photo ou les zones importantes pour nous sont sous ou sur exposées. Cela évite de griller les htes lumières au viseur dès la prise de vue. On voit immédiatement si ça ne colle pas = donc on peut corriger immédiatement, en contre-jour ou en cas de gros écarts de luminosité.
- en sport/animalier, la vitesse maxi d’obturation et la cadence maxi des rafales qd on passe d’un D500 ou d’un D850/D5-D6 à un Z9. Ok, tout le monde ne shoote pas en rafale et en AF continu.
Bref, pas mal de modifications qui impactent la façon dont on prend ses photos. Peut-être qu’on est « moins artisanal », peut être aussi qu’on utilise simplement des outils un peu différents > moins bien pour le lag, en ce qui concerne mon Z50 en sport/animalier uniquement / plus adaptés pour moi pour la visée plus en rapport avec l’image que j’obtiendrais = ma finalité, c'est bien la photo finale; pas obligatoirement comment je l'ai obtenue (même si ça peut rentrer en compte sur le plaisir qu'on a pour prendre des photos). Ceci c'est pour moi. Image terminale qui n’est pas forcément identique (si on le souhaite) à ce qu'on voit de ses yeux.
Plus le fait comme vous le rappelez s'il était besoin, que les constructeurs paraissent abandonner le développement des optiques en reflex, si on est très exigeant et qu’on souhaite utiliser de nouvelles optiques plus performantes (sur le plan qualitatif et/ou fonctionnalité > l’AF ponctuel comme continu est une fonctionnalité que bcp de photographes jugent aujourd'hui « indispensable » : n'existait pas qd j'ai commencé à prendre des photos. Philosophie différente ?) / la qualité optique de mon ancien AIS 105 MC f/4 me convenait (tout dépend où on place la barre) néanmoins j'ai fini par le remplacer par un Z 105 MC f/2.8 avec.. AF, VR et optiquement 2 points à souligner : comme tout bon objectif macro en 2022 il arrive au rapport 1:1 (mon AIS n'arrivait seul qu'au rapport 1:2), optiquement parlant, même si je pense que la barre était haut placée avec mon AIS, c'est encore plus haut (une tuerie !) et en ouvrant + gd et des résultats quasi optimaux dès la pleine ouverture jusqu'à f/14 (on peut avoir besoin de bcp fermer en macro pour la PDC). Donc je l'utilise à la fois en proxy-macro mais aussi comme "court" télé std.
Perso pour le moment j’utilise donc à la fois un hybride et un reflex. Ceci avec des objectifs très anciens comme + récents. Chacun a des avantages et des limites. On peut faire des photos bonnes ou moins bonnes avec un reflex comme avec un hybride. Le capteur de mon Z50 ne donne pas de meilleurs résultats que celui que j'avais sur mon D7200. J'ai pu utiliser au départ mes antiquités en AIS plus facilement que sur mon D7200. Depuis j'ai remplacé deux de mes AIS par un F et un Z avec en + l'AF et la stab optique (le Z50 n'a pas d'IBIS).
Ce que je vois au viseur de mon D610, comme au viseur de mon Z50 (et qui arrivera au capteur)
, passe toujours par l'objectif que j'ai monté dessus.In fine
entre un reflex numérique et un hybride je pense qu'il y a des nuances, à la prise de vue, notamment la gestion de l'AF si on passe d'un D7200 à un Z50 ou d'un D750 à un Z6II,
mais peut-être pas au total un changement radical. Les fondamentaux me paraissent identiques. La philosophie similaire. Par contre il y a un changement de monture (avec conservation d'une compatibilité ascendante pour la plupart des objectifs)...
C'est juste un avis.
A+