Au moment de l'achat, pourquoi vous êtes-vous décidé pour un hybride, plutôt qu'un réflex ?
Je suis utilisateur de reflex (surtout Nikon) et de télémétrique de longue date, en argentique.
Je suis passé au reflex numérique il y a une douzaine d’années, chez Pentax, avant d’acquérir un D300S chez Nikon. Et j’ai continué chez Nikon pour les reflex numériques. Actuellement, j’utilise surtout d’un D850, et un D500 de temps en temps.
J’ai franchi le pas vers l’hybride dans deux directions, et pour deux arguments différents :
- d’un côté, j’ai été séduit par l’esthétique, le gabarit, la « philosophie » du X100 chez Fuji : un boîtier à viseur pouvant basculer entre optique et électronique, viseur décalé sur le côté du boîtier, et objectif à focale fixe. J’avais acheté la version X100S (le 2e de la série), et je suis resté fidèle à cette gamme de boîtiers ;
- d’un autre côté, je me suis tourné vers le système micro-4/3, avec l’EM5 mk II chez Olympus. Ce boîtier de petit gabarit me rappelait follement les petits reflex Olympus argentiques (comme l’OM2n pour lequel j’ai gardé beaucoup d’affection). Un petit boîtier comme l’EM5.2 répondait pleinement à mes envies d’alléger mon matériel pour des sorties « sur le pouce », avec un boîtier et quelques optiques fixes tenant dans un petit sac photo. Depuis lors, je suis resté en micro-4/3 chez Olympus (en parallèle d’autres systèmes), et je suis passé à l’EM1 mk II. Le micro-4/3 est un format de matériel que j’apprécie, et qui répond à la plupart de mes besoins photographiques, malgré certaines limitations (par exemple, le micro-4/3 « monte » moins bien ISO que les formats plus grands de capteur). Une remarque personnelle sur ce format-là : il est propice à des boîtiers et objectifs de petit gabarit, mais pas forcément de petit prix.
Dans les deux cas, je n’ai pas eu de souci à passer au viseur électronique, même si leurs dalles respectives n’étaient pas du niveau des meilleures dalles actuelles.
J’ai apprécié l’apport du viseur électronique en tant qu’aide à la détermination d’une exposition qui soit à mon goût, ainsi que pour la visée en conditions de faible luminosité.
J’ai apprécié également le faible niveau de bruit de déclenchement, voire le mode silencieux.
Et la précision de l’autofocus, qui évite les manœuvres de micro-réglages auxquelles il faut parfois recourir entre un boîtier reflex et ses optiques.
Ces escapades dans ces deux directions (que je n’ai pas lâchées) ne m’ont pas fait tourner le dos à Nikon. Et je suis passé à l’hybride 24x36 chez Nikon ; j’ai le Z6 II. J’ai choisi la gamme du Z6 plutôt que du Z5 ou du Z7 parce qu’elle répond à mes besoins, en termes de définition de capteur, d’ergonomie et de rafale notamment.
Et, finalement, le Nikon Z6 II avec son 24-70 f/4 n’est pas d’un plus grand gabarit que l’EM1.2 et son 12-40 f/2,8.
Quand on est habitué de longue date aux reflex, passer à l’hybride peut demander une adaptation, notamment (en ce qui me concerne, au moins) pour trouver ses nouvelles marques dans les réglages et usages de l’autofocus. A gamme comparable, l’autofocus des hybrides était un peu en retrait – jusqu’à il y a peu, en tout cas – par rapport à celui des reflex dans le domaine de l’autofocus « continu », du suivi des sujets rapides, etc.
Mais comme ma pratique n’est pas centré sur les sports « à haute vitesse » ou sur les oiseaux en vol, l’offre actuelle en hybrides à prix raisonnable me convient.
Chez Nikon, la bague FTZ permet d’utiliser les optiques en monture F (plus ou moins facilement selon leur génération) quand on en a, en attendant de basculer éventuellement vers un parc optique en monture Z uniquement. Pour l’instant, même si je salue la qualité des focales fixes en 35 mm et 50 mm f/1,8, je regrette que Nikon ne lance pas des optiques similaires d’une gamme moins élevée, dans un gabarit plus réduit et à un tarif plus doux.
Qu'est-ce qui était insuffisant ou insatisfaisant avec un réflex ?
Les reflex numériques vers lesquels je me suis orienté au fil du temps n’étaient ni « insuffisants » ni « insatisfaisants » pour mes besoins photographiques. Je dirais même que souvent, leurs capacités étaient supérieures à mes besoins !
Les critères qui me font apprécier un boîtier (reflex, hybride, etc.) sont principalement :
- les sensations quand je me tiens en main, que ce soit pour la préhension, pour la texture du revêtement, etc. ;
- la qualité du viseur. Je ne vise que très rarement par l’écran (à part en photo de paysage), et je n’arrive pas à supporter les viseurs étriqués. J’ai donc assez longuement attendu avant de passer à la visée électronique, le temps que les viseurs me soient suffisamment agréables ;
- la facilité avec laquelle mes doigts trouvent les mollets, boutons, touches, dont j’ai le plus souvent besoin.
Rien de tout cela ne me gêne sur mes reflex numériques.
Et, même si force est de constater que nous sommes dans une période de basculement technologique qui verrait, à court terme probablement, l’arrêt de production de boîtiers reflex et d’objectifs pour reflex (sauf peut-être dans un marché de niche, comme il y en a pour le télémétrique avec Leica), les reflex ne deviennent pas obsolètes tout d’un coup.
Un reflex numérique d’aujourd’hui (voire d’hier) est et reste un très bon outil photographique. Qui plus est, avec le basculement de photographes équipés en reflex vers l’hybride, le marché de l’occasion pour le reflex sera très vivace dans les temps à venir, et les prix particulièrement intéressants.