Bonjour Jaunia,
Je trouve tes réflexions très justes, elles posent de vraies questions sur nos perceptions des images.
Pour moi, la séquence photographique donne plus de possibilités à un auteur pour se faire comprendre. Elle remet en question la définition de l’objet photographique en tant qu’image unique ayant capturé un instant (que l’on souhaite souvent décisif) et introduit une temporalité que l’auteur va pouvoir exploiter.
Je ne suis pas l’inventeur de ce style. Les premières séquences photographiques apparaissent dès 1880. Elles servent alors à étudier le mouvement des êtres vivants. Dans l’entre deux guerres de nombreux photo-reporters se servent de séquences pour présenter la chronologie des événements dont ils ont été les témoins.
Dans les années 70, Duane Michals (un grand photographe dont je m’inspire) pousse plus loin le concept et utilise la séquence photographique comme support narratif. Si au départ la séquence visait à représenter la durée, il associe celle-ci au désir de raconter d’un photographe. Les récits qu’il présente sont courts (quelques images) et font appel à l’imaginaire.
Ayant toujours aimé raconter des histoires, c’est pour cela que je me suis orienté vers ce style de photos. Maintenant, comme pour une image unique, les interprétations que fait le public de mes récits sont souvent multiples et variées, et ne correspondent pas forcement au message que j'ai voulu faire passer.
Amicalement