Pour ma part je n'ai pas choisi Nikon, on me l'a imposé.
A l'époque, l'esprit égaré par la maladresse des premiers ébats amoureux, j'étais attiré par un Olympus de la série IS, ses plastiques rutilants de modernité, ses rondeurs et ses courbes insolentes.
N'ayant pas suffisamment d'argent, j'en ai parlé à ma tante qui me promettait l'achat en échange de divers travaux dans sa maison. Quelques couches de peintures et gâchées de mortier plus tard, elles m'accompagnait à la boutique avec la photo de l'appareil tant convoité, tirée d'un magazine.
Je montre la bestiole au "monsieur" et il me demande:
- tu veux vraiment faire de la photo ou c'est pour faire le guignol 15 jours le temps des vacances ? Dans les 2 cas, ton Olympus ne te sera d'aucune utilité.
- Non, je veux faire de la photo comme Doisneau ! (on m'avait offert son livre sur la transhumance l'année précedente car je voulais être berger..).r
Il m'a demandé mon budget et c'est ma tante qui lui a répondu que j'avais dans les 2000 francs, ce qui me semblait énorme.
Il m'a alors sorti un attirail d'occasion sur le comptoir.
-Avec ça, t'apprendras la photo, t'iras plus loin qu'avec ta "chinoiserie" et ça restera à peu près dans ton budget.
Pour 2600 francs (il avait oublié d'être idiot le vendeur), je suis reparti avec un Nikon FE, un 28mm, un 50mm, un 35-72mm, un 70-210 (vivitar), un flash sb10, les boîtes de rangement et pochettes en cuir, des filtres et les manuels d'utilisation.
Aujourd'hui, je travaille encore avec le FE et ses optiques fixes. J'ai fait changer les mousses il y a 10 ans pour 50 balles.
Le flash fonctionne encore mais je ne m'en sers plus. Je le garde pour 2 raisons. D'une parce que c'est un cadeau en quelque sorte, de deux, parce que j'aime le sortir parfois pour le nettoyer, le rallumer un peu et humer la pochette en cuir qui a gardée l'odeur de cette époque d'insouciance.
Voilà pourquoi je choisi Nikon pour mon prochain reflex.