Alors pourquoi faire un D6, la gamme "D" n'est-elle pas déjà un marché de niche ?
Si. Et vu que les mirrorless vont encore monter en puissance, les reflex vont finir par devenir une niche (même si c'est loin d'être le cas aujourd'hui).
D'un autre côté, il faut bien rappeler la cible des monobloc Canon/Nikon : les pro, en particulier les pro des grands évènements sportifs, autrement dit les JO. C'est d'autant plus vrai qu'ils seront à Tokyo l'an prochain, où le Japon montrera tout son savoir-faire en image et son.
Pour cette catégorie de pro (seuls ou en agence), le switch est une opération assez rare, parce qu'ils ont une quantité énorme d'optiques. Pour eux, ça va globalement revenir à avoir un D5, en mieux, comme le D5 était un D4s, en mieux, etc. C'est juste changer un outil qui fonctionnait bien par un outil un peu meilleur, amélioré tous les 2-3 ans (ici, 4 ans, ça commence à faire).
Nos considérations ne sont pas celles des pro des gros event sportifs. Pour eux, il faut un service pro (comme le NPS ou son équivalent Canon), une tétrachiée d'optiques (le futur 120-300, le 180-400, les 300/400/500/600/800) que ne propose quasiment pas Sony, et des outils uniformisés que tout le monde maîtrise. Le boîtier n'est qu'un paramètre parmi plein d'autres, et pour ce genre de photographe ce n'est pas un boîtier mais un système entier que l'on choisit à l'achat, et dans lequel on place des dizaines de milliers d'euros d'actifs. Le monde de la photo pro présente, par essence, une forte inertie.
Alors ok, l'A9 est une bête de course aussi performante sur certains points que les 1Dx et D5. Un poil moins sur d'autres (quand on a l’œil dans le viseur toute la journée pour le travail, l'optique fatigue moins, aujourd'hui ; la construction est différente, etc.). Mais tout aussi bon qu'il soit, l'A9 ne pourra pas faire massivement switcher les pro en deux ans.
Après, si Sony annonce un A9II très bon, continue son travail sur les optiques, en améliore la fiabilité, développe son service pro... ce n'est pas inenvisageable de voir davantage de Sony à Paris en 2024, et surtout à L.A. en 2028. Sur dix ans, je pense que Sony peut récupérer des parts de marché substantielles, clairement. Mais à l'heure actuelle...