Bonsoir à tous.
J'ouvre un fil ici sur une chose qui m'agace un petit peu : si chacun est libre de photographier presque tout et de post-traiter comme il le souhaite, j'ai l'impression que des stéréotypes de prises de vues hantent les sites de partage. Ce n'est pas sérieux, j'en parle avec humour et ne porte pas un jugement impitoyable sur les gens qui aiment, loin de là, je ne suis intolérant qu'au café.
Instagram joue sur les filtres, cette mode de donner l'apparence du vieux avec du neuf - même mode qui popularise les instantanés - et c'est donc courant d'avoir du vignettage abusif avec du faux grain, un flou digne un objectif à bascule et décentrement douteux et des couleurs pastel. C'est ne pas se satisfaire de son génial capteur d'Iphone X, et préférer un 3 millions de pixels monté par un Xmm à f:1 et 100000 ISO. Bon, si certains aiment.
500px, c'est l'amorce de mon courroux : pourquoi tant de paysages HDR ? Pourquoi du HDR à toutes les sauces ?
Par respect pour certains photographe, ou même artistes du HDR, je ne mettrais pas de lien; certains doivent même pousser les curseurs au maximum, enregistrer l'image, le refaire, et ainsi de suite.
Je vous mets ici un détail d'une photo d'Allen Ramlow. Il est certain qu'il l'a fait exprès, quand on regarde ses autres production de haut niveau. Mais je vous assure que certains traitent TOUTES leurs images comme cela. Le summum étant la pauvre Tour Eiffel cernée d'un halo blanc de Hachdéairisation.
Aujourd'hui, j'ai découvert la photo de rue "d'un pays pauvre" en noir et blanc HDR. Ca donne une photo pas trop mal de loin, mais avec des nuages gris foncés, des contrastes atomiques, et finalement ce n'est plus lisible du tout, ça fourmille de micro détails et le bitume deviendrait presque un sujet à part entière.
Et la prise de vue alors, parlons-en : un photographe dans un reportage ou un livre disait : abstenez-vous de prendre des affiches, des SDF et des musiciens de rue : sujets faciles et trop récurrents. Il a oublié les passages piétons et les tasses de café. La maladie des tasses de café.
Tapez #coffee sur Instagram. 64 000000 de résultats. Ahahah. Combien seront sur une table en bois en contreplongée ? Et dire que #landscape a 6 millions d'occurrences en moins.
La photo de café est un style à part entière. Le premier homme qui s'est mis sur une table en bois avec une fenêtre éclairant une tasse de café fumant est à la photo ce que Kasimir Malevitch est au monochrome. "Carré blanc sur fond blanc". Un autre rajoute une plante, un mac, un livre, comme d'autres ont rajouté un rectangle rouge ou un triangle jaune au "Carré blanc".
Si les 63 999999 suivants ont espéré innover vraiment avec leurs tasses de cafés, qu'ils pensent aux quelques peintres qui ont voulu faire du monochrome ensuite. L'idée arrive, l'artiste réalise le chef d'oeuvre et l'idée n'est plus.
Je ne vais pas m'étendre à analyser les styles courants des réseaux de partage, je ne les connais pas encore tous, mais je suis certain que dans la photo de portrait par exemple il y a des récurrences irritantes. Et dans tous les domaines il doit y en avoir, aussi si vous aussi riez nerveusement en silence quand vous voyez une photo de café, n'hésitez pas à partager.
Image ci-dessous copyright Allen Ramlow